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MAYOTTE : Absence de fiabilité des listes électorales


Par Emmanuel Tusevo Diasamvu Rédigé le 21/04/2011 (dernière modification le 21/04/2011)

La préfecture de Mayotte a fait une mise au point mercredi sur l’absence de fiabilité des listes électorales dans certaines communes de cette île française de l’océan Indien devenue collectivité unique, à la fois département et région, le 31 mars dernier.


Cantonales mars 2011 : vérification des identités avant de voter à Brandrele au sud de Mayotte (c) E. Tusevo Diasamvu
Cantonales mars 2011 : vérification des identités avant de voter à Brandrele au sud de Mayotte (c) E. Tusevo Diasamvu
A Sada, au centre-ouest de l’île, où l’UMP vient de déposer un recours pour faire annuler le scrutin cantonal du 27 mars dernier, la préfecture fait état de 900 électeurs qui auraient dû être radiés mais ne l’ont pas été.

"Plus de 1200 électeurs avaient vocation à être radiés à Sada. Seuls un peu plus de 300 l’ont été", précise la préfecture qui explique que les révisions des listes électorales organisées chaque année ne sont jamais suivies d’effet. Les propositions d’inscription et de radiation formulées par les commissions indépendantes de révision des listes électorales restent vaines la plupart du temps".

La représentation du gouvernement à Mayotte ajoute que dans ce même canton, près de 15% du corps électoral a voté par procuration, illustrant par là cette absence de fiabilité des listes électorales.

"Alors que des milliers de Mahorais vivent hors de Mayotte et ont perdu leur qualité d’électeurs, ils continuent pourtant à figurer sur les listes électorales et à voter massivement par procuration", indique-t-on encore à la préfecture.

Cantonales 2011 à Bandrelé dans le sud de Mayotte : Un électeur prend les bulletins de vote avant de se rendre dans l'isoloir (c) E. Tusevo Diasamvu
Cantonales 2011 à Bandrelé dans le sud de Mayotte : Un électeur prend les bulletins de vote avant de se rendre dans l'isoloir (c) E. Tusevo Diasamvu
La représentation du gouvernement à Mayotte a fait cette mise au point à la suite de la manifestation samedi dernier à Mamoudzou (chef-lieu du département) des électeurs de Sada proches de l’Union des nouvelles forces de cette commune qui protestent contre trois recours électoraux successifs et systématiques de l’UMP depuis trois ans contre l’élection du maire Hamada Binali et du conseiller général Ibrahim Aboubacar.

Les manifestants mettent en cause la préfecture qui serait, selon eux, responsables des annulations à répétition des élections locales à Sada. La préfecture rappelle que c’est aux collectivités territoriales et à leurs élus de veiller au bon déroulement des élections politiques. Elle fustige certains élus qui par des comportements électoralistes nuisent délibérément à la sincérité des scrutins locaux.

"Il est trop facile d’incriminer l’État, garant de l’intérêt général et de la neutralité et de lui faire porter la responsabilité de ces échecs successifs… Chacun doit se convaincre que l’organisation des élections est un temps fort de la démocratie et qu’il convient de mettre un terme définitif à la "politisation" des listes électorales. A défaut, les élections continueront d’être sanctionnées par le juge administratif",
dit-on encore à la préfecture.

Le tribunal administratif examinera le 28 avril prochain les recours déposés par l’UMP à Sada et à Chirongui.
mayotteelections.mp3 Mayotte_elections.mp3  (289.81 Ko)









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