Levothyrox : une crise sanitaire passée sous silence?

Cela commence en 2012, lorsque l'Agence Nationale de Sécurité et du Médicament (ANSM) demande au Laboratoire MERCK, principal fabriquant du levothyrox, de modifier la formule de ce dernier. Après plusieurs années de travail, la nouvelle formule du Levothyrox est lancée, en France, en mars 2017. Au premier abord, la formule semble inchangée, la molécule principale, la L-Thyroxine étant la même. Seuls les excipients sont modifiés. Le mannitol, et l'acide citrique remplacent alors le lactose. Le but : apporter une meilleure stabilité de la molécule tout au long de la conservation du médicament.

Cependant, dès le mois d'avril 2017, des voix commencent à s'élever : celles des patients. Beaucoup alors se plaignent d'apparition de nouveaux symptômes tels que la fatigue, perte de cheveux, problèmes de vue, voir même de perte de mémoire. Les associations, telles que "Vivre sans Thyroïde", ou "l'Association Française des Malades de la Thyroïdes", commencent alors à se mobiliser pour faire porter la voix de ces patients.

Seule solution apportée : la mise sur la marché de médicament alternatifs, mais pour une période dite "transitoire".

Malgré l'ensemble de la mobilisation, 19 cas de décès, et plus de 31000 signalements d'effets indésirables, et l'assignation en appel du Laboratoire Merck par plus de 3000 patients, l'ancienne formule, prise par encore 110.000 Français, sera dé-commercialisée à partir de septembre 2020, laissant ces patients sans autre choix "de s'adapter".

La France a été le premier pays a commercialisé la nouvelle formule, elle est aujourd'hui présente dans la plupart des pays européens.