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Les opportunités russes face à une Europe divisée (Russie - Europe partie 2)


Par Rédigé le 13/04/2019 (dernière modification le 15/04/2019)

Vladimir Poutine, affaiblie par la situation économique et sociale de son pays mais fort d’un soutien populaire sur la place qu’il veut redonner à la Russie dans le monde, pourrait profiter des divisions des pays de l’Union européenne pour réaffirmer sa place dans la région.


L'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles. Photo : Treehill
L'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles. Photo : Treehill
Même si les crises de l’UE ne permettent pas à la Russie de voir ses sanctions levées pour le moment, elle peut tenter de développer son influence dans ce sens en profitant de la situation actuelle. Effectivement la majorité des citoyens européens doutent que l’UE puisse relever les grands enjeux de notre époque et sa crise démocratique, sociale et migratoire. Depuis plusieurs années, ils commencent à se détourner des partis dits classiques pour renouer au niveau électoral avec des mouvements populistes et nationalistes. Ces derniers au pouvoir maintenant dans plusieurs pays dont la Hongrie, la Pologne, l’Italie, et l’Autriche et en pleine dynamique dans d’autres expriment logiquement une priorité aux souverainismes nationaux plutôt qu’aux coopérations entre les États.

Ce sont des mouvements eurosceptiques ayant plus d’appétence pour un pouvoir fort qui respecte moins le pluralisme. Même si certains peuvent condamner, pour des questions de souveraineté, l’annexion de la Crimée par la Russie et son ingérence dans le Donbass, une partie de ces acteurs se retrouvent dans leurs modèles avec la Russie. Du reste, des États dont la Hongrie, l’Italie et l’Autriche verraient bien une levée des sanctions. Des pays comme la Pologne ne le souhaitent pas, mais leur approche eurosceptique participe de la division de l’Union qui l’affaiblie mécaniquement face à la Russie.

Le Kremlin peut donc espérer faire converger des points de vue entre une partie de l’Europe et la Russie si une majorité de pays européens basculent vers le nationalisme. Il peut surtout jouer sur les divisions entre les mouvements europhiles et eurosceptiques et peut être demain sur d’éventuelles tensions entre les pays nationalistes eux-mêmes. Son intérêt demeure bel et bien de voir les nationalistes et populistes continuer à gagner du terrain et il travaille dans ce sens.

Effectivement, Moscou tente déjà de s’ingérer dans la vie politique occidentale. Elle a été soupçonnée de cybermanipulation aux États-Unis pour la présidentielle de 2016. Alors qu’en France l’équipe d’Emmanuel Macron accusait des organes de presse comme Spoutnik et RT de diffuser des fausses nouvelles lors de la campagne présidentielle de 2017. Ces médias proches du Kremlin, très présents sur le web, prirent l’habitude de promouvoir la Russie, puis d’instrumentaliser les faiblesses des démocraties occidentales. De plus, récemment des pays occidentaux dont la France accusaient la Russie de mener des cyberattaques.

russie_europe_2.mp3 Russie-Europe 2.mp3  (341.38 Ko)


Enfin, aidée par les divisions de l’UE qui n’a pas réellement de politique étrangère commune, la Russie tente politiquement et militairement de reprendre pied en Méditerranée, en rencontrant régulièrement la Turquie, en nouant des coopérations militaires avec l’Égypte, en défiant l’ONU en Libye, en renforçant ses relations diplomatiques dans les Balkans et en s’alliant au régime syrien qu’elle aida à se maintenir grâce aux hésitations européennes et américaines.










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