Les musées américains face à la pandémie.m4a (1.78 Mo)
L’Autrichien Max Hollein qui dirige la célèbre institution new-yorkaise depuis 2018, au vu du déficit budgétaire de près de 150 millions de dollars qu’elle accuse, est favorable aux discussions entre conservateurs et maisons d’enchères. Pour Ian Alteveer, conservateur d'art moderne et contemporain au Met "Il serait irresponsable de ne pas en discuter maintenant".
On imagine aisément que tout le monde n'est pas d'accord et cela suscite de nombreuses réactions. "Je crains que ce soit une pente glissante", a déclaré Thomas P. Campbell, directeur du musée des Beaux-arts de San Francisco et ancien directeur du Met de janvier 2009 à février 2017. Il craint que cela ne devienne une solution de facilité habituelle pour éponger des frais de fonctionnement. "Vendre des œuvres d'art pour payer les factures est la solution la plus irréfléchie que l'on puisse imaginer", assène Maxwell Anderson, ancien directeur du Whitney Museum of American Art.
D'autres critiquent la direction du Met et rappellent qu'elle dispose d'un fonds de dotation de près de 3,3 milliards de dollars et qu’il y a plusieurs milliardaires dans son conseil d'administration. D’aucuns rappellent qu’au printemps 2020, le Metropolitan Museum of Arts s’était déjà séparé d'une partie de son personnel, la crise n’est donc pas récente et s’aggrave avec le temps. George Goldner, ancien conservateur des gravures et estampes confesse "Je trouverais honteux que le musée vende autre chose que des doubles d'estampes". L’artiste brésilien Vik Muniz qui réside à Brooklyn, parle dune potentielle atteinte à l'intégrité des collections du Metropolitan.
Ces jours-ci, l’American Alliance of Museum (AAM) révélait qu’un tiers des musées américains pourraient fermer. Laura Lott qui en est la présidente directrice générale précise "Sans aide financière, plusieurs milliers d’entre eux pourraient définitivement fermer". D’après l’AAM, "les quelque 40 000 musées que compte le pays, on dénombrait ces derniers mois près de 4 milliards d’euros de pertes. Et la situation ne s’est pas améliorée. Ils peuvent espérer que l’administration Biden sera plus généreuse que la précédente en matière d’aides, elle n’avait octroyé que 150 millions de dollars sur les 4 milliards que les musées réclamaient.
Il faut préciser que jusqu’à maintenant les musées américains pouvaient vendre des œuvres, mais uniquement pour enrichir leurs collections par d’autres acquisitions. Compte tenu des difficultés actuelles, on note un assouplissement de cette cette règle, le droit de vendre des œuvres est octroyé jusqu’au 10 avril 2022 pour assurer leurs frais. Ce ne sera pas la première fois que cela arrive, la ville de Detroit en faillite en 2008 et plus récemment en 2018, le musée de Pittsfield a vendu 25 œuvres pour se remettre à flot.
Cette fois, le premier musée à profiter de cette règle assouplie est le Brooklyn Museum de New York qui le 15 octobre dernier a vendu aux enchères chez Christie’s 12 pièces de ses collections. Dont des toiles de Cranach l’Ancien, Courbet et Corot, dans le but de créer un fonds de 40 millions de dollars (soit 34 millions d’euros) pour financer, à hauteur de 2 millions de dollars chaque année, l’entretien des collections du musée.
On imagine aisément que tout le monde n'est pas d'accord et cela suscite de nombreuses réactions. "Je crains que ce soit une pente glissante", a déclaré Thomas P. Campbell, directeur du musée des Beaux-arts de San Francisco et ancien directeur du Met de janvier 2009 à février 2017. Il craint que cela ne devienne une solution de facilité habituelle pour éponger des frais de fonctionnement. "Vendre des œuvres d'art pour payer les factures est la solution la plus irréfléchie que l'on puisse imaginer", assène Maxwell Anderson, ancien directeur du Whitney Museum of American Art.
D'autres critiquent la direction du Met et rappellent qu'elle dispose d'un fonds de dotation de près de 3,3 milliards de dollars et qu’il y a plusieurs milliardaires dans son conseil d'administration. D’aucuns rappellent qu’au printemps 2020, le Metropolitan Museum of Arts s’était déjà séparé d'une partie de son personnel, la crise n’est donc pas récente et s’aggrave avec le temps. George Goldner, ancien conservateur des gravures et estampes confesse "Je trouverais honteux que le musée vende autre chose que des doubles d'estampes". L’artiste brésilien Vik Muniz qui réside à Brooklyn, parle dune potentielle atteinte à l'intégrité des collections du Metropolitan.
Ces jours-ci, l’American Alliance of Museum (AAM) révélait qu’un tiers des musées américains pourraient fermer. Laura Lott qui en est la présidente directrice générale précise "Sans aide financière, plusieurs milliers d’entre eux pourraient définitivement fermer". D’après l’AAM, "les quelque 40 000 musées que compte le pays, on dénombrait ces derniers mois près de 4 milliards d’euros de pertes. Et la situation ne s’est pas améliorée. Ils peuvent espérer que l’administration Biden sera plus généreuse que la précédente en matière d’aides, elle n’avait octroyé que 150 millions de dollars sur les 4 milliards que les musées réclamaient.
Il faut préciser que jusqu’à maintenant les musées américains pouvaient vendre des œuvres, mais uniquement pour enrichir leurs collections par d’autres acquisitions. Compte tenu des difficultés actuelles, on note un assouplissement de cette cette règle, le droit de vendre des œuvres est octroyé jusqu’au 10 avril 2022 pour assurer leurs frais. Ce ne sera pas la première fois que cela arrive, la ville de Detroit en faillite en 2008 et plus récemment en 2018, le musée de Pittsfield a vendu 25 œuvres pour se remettre à flot.
Cette fois, le premier musée à profiter de cette règle assouplie est le Brooklyn Museum de New York qui le 15 octobre dernier a vendu aux enchères chez Christie’s 12 pièces de ses collections. Dont des toiles de Cranach l’Ancien, Courbet et Corot, dans le but de créer un fonds de 40 millions de dollars (soit 34 millions d’euros) pour financer, à hauteur de 2 millions de dollars chaque année, l’entretien des collections du musée.