La multiplication des églises réveillées au Cameroun a atteint aujourd’hui une vitesse exponentielle
Au sein d'une école biblique (c) M. Kouonedji
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Dans la ville de Douala par exemple, il n’est plus possible de faire cent pas sans voir une église réveillée ; ou de se voir inviter par voie de tracts à une séance de prière de délivrance dans une nouvelle église. On vous promet de vous aider, par la prière, à trouver un emploi ou un fiancé, de vous libérer de la malchance, de vous guérir de toutes les maladies même du VIH/SIDA, etc... En conséquence leurs fidèles sont généralement des personnes en proie à des difficultés telles que le chômage, une grave maladie, une déception amoureuse, etc.
L’adhésion à l’église est libre mais une fois devenue fidèle croyant, vous devez contribuer matériellement à la prospérité de l’église. La qualité des dons dépendra bien sûr de votre rang social et de vos ambitions personnelles pour l’église. Surtout que parfois il y a un "profil de carrière". Un simple croyant peut devenir un jour pasteur s’il a, par le passé, beaucoup apporté financièrement à l’église. "Dieu vous voit et vous avez le devoir d’entretenir sa maison", lancent certains pasteurs. Surtout que "L’argent est un mauvais guide, il faut le confier à Dieu. L’argent que vous avez ne vous appartient pas. Il est à Dieu".
Au-delà de cette description, ce nouveau type de business suscite quelques curiosités. La première est que le promoteur d’église est généralement un ancien catholique ou protestant qui affirme avoir reçu une révélation divine. Il n’est donc pas étonnant de voir un ancien fonctionnaire, au passé de corrompu et à la fortune d’origine douteuse, s’ériger sans la moindre connaissance de la parole de Dieu en prophète sous prétexte que "Dieu lui aurait parlé". La deuxième curiosité est que ces "révérends pères" prêchent la piété, la pauvreté et le partage comme idéaux de vie alors qu’ils achètent des voitures de luxe, vivent dans des palaces et mangent à "bouche que veux-tu?". La troisième curiosité est que leurs fidèles sont prêts, au nom de Dieu, à se livrer aux pratiques les plus infamantes. Certains arborent nuits et jours des tenues à l’effigie de l’église, marchent pieds nus pour entrer en contact direct avec la nature, ...
Au sein de ces églises, les séances de prière ou de délivrance sont souvent de véritables spectacles à la dimension d’un film américain. On chante, crie et pleure les mains levées vers le ciel et les yeux rivés sur un crucifix accroché sur un mur de l’église. On se "bagarre avec les démons" lors des hebdomadaires séances d’exorcisme. Il n’est donc pas rare d’entendre des expressions du genre "esprit de Satan : sors de ce corps au nom de Jésus".
L’impact psychologique de ce genre de pratique sur le croyant est parfois très fort. Par exemple une fois guérit d’une maladie par les bons soins de son médecin, il rend plutôt grâce au pasteur de son église pour toutes les prières qu’il a diligentées à son profit.
Courteline ne disait-il pas que "passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet" ?
Précisons qu’au Cameroun les églises sont régies par les lois de 1990 sur la liberté d’association et précisément sur la liberté de culte. Selon un haut responsable du ministère de l’administration territoriale qui a requis l’anonymat le Cameroun ne reconnaît que 26 associations religieuses même si 80 demandes de légalisation auraient été déposées jusqu’ici.
Mais sur le terrain, on dénombre aujourd’hui plus de 350 églises réveillées répandues sur toutes les dix régions du pays. L’ouverture d’une église se fait sur autorisation administrative préalable. Mais parfois pour contourner les dispositions légales certaines églises se présentent comme des chapelles d’autres églises installées légalement.
La plupart de ces églises ne sont que des relais de mouvements spirituels crées dans d’autres pays. A titre d’exemple "la vraie église de DIEU" n’est que le relais de la "true Church of God" née au Nigeria, l’église pentecôtiste camerounaise dériverait du pentecôtisme né aux États-Unis vers 1900 sous l’impulsion du pasteur Paul PARHAM.
Parfois les fondateurs de ces églises sont des dissidents de l’église catholique romaine, église mère au Cameroun, qui affirment avoir reçu subitement "l’appel de Dieu".
Le père Boniface, prêtre de l’Église catholique romaine, ayant également requis l’anonymat, affirme que l’État a failli à sa mission de régulation dans le domaine des églises. Pour lui face à le montée de ces églises de réveil avec leurs faux miracles, l’Église catholique romaine a développé en son sein le courant EPIPHATA qui permet notamment aux prêtres de délivrer les femmes des "couches de nuit".
Qu’est ce qui peut justifier le foisonnement de ces églises d’un genre particulier ? Elles nous intéressent ici dans la mesure ou elles suscitent de plus en plus de débats et controverse activés par leurs pratiques souvent pernicieuses. Certains les considèrent comme des sectes dangereuses pendant que d’autre y voient simplement la genèse de leur salut divin et des grâces terrestres.
De quel côté se trouve donc la vérité ?
Il est question ici pour nous de faire une lecture de la double dimension positive et négative de ces églises pour voir en quoi elles sont parfois soit délivrantes et éducatives soit déroutantes, abrutissantes pour les fidèles et enrichissantes pour leurs promoteurs.
L’adhésion à l’église est libre mais une fois devenue fidèle croyant, vous devez contribuer matériellement à la prospérité de l’église. La qualité des dons dépendra bien sûr de votre rang social et de vos ambitions personnelles pour l’église. Surtout que parfois il y a un "profil de carrière". Un simple croyant peut devenir un jour pasteur s’il a, par le passé, beaucoup apporté financièrement à l’église. "Dieu vous voit et vous avez le devoir d’entretenir sa maison", lancent certains pasteurs. Surtout que "L’argent est un mauvais guide, il faut le confier à Dieu. L’argent que vous avez ne vous appartient pas. Il est à Dieu".
Au-delà de cette description, ce nouveau type de business suscite quelques curiosités. La première est que le promoteur d’église est généralement un ancien catholique ou protestant qui affirme avoir reçu une révélation divine. Il n’est donc pas étonnant de voir un ancien fonctionnaire, au passé de corrompu et à la fortune d’origine douteuse, s’ériger sans la moindre connaissance de la parole de Dieu en prophète sous prétexte que "Dieu lui aurait parlé". La deuxième curiosité est que ces "révérends pères" prêchent la piété, la pauvreté et le partage comme idéaux de vie alors qu’ils achètent des voitures de luxe, vivent dans des palaces et mangent à "bouche que veux-tu?". La troisième curiosité est que leurs fidèles sont prêts, au nom de Dieu, à se livrer aux pratiques les plus infamantes. Certains arborent nuits et jours des tenues à l’effigie de l’église, marchent pieds nus pour entrer en contact direct avec la nature, ...
Au sein de ces églises, les séances de prière ou de délivrance sont souvent de véritables spectacles à la dimension d’un film américain. On chante, crie et pleure les mains levées vers le ciel et les yeux rivés sur un crucifix accroché sur un mur de l’église. On se "bagarre avec les démons" lors des hebdomadaires séances d’exorcisme. Il n’est donc pas rare d’entendre des expressions du genre "esprit de Satan : sors de ce corps au nom de Jésus".
L’impact psychologique de ce genre de pratique sur le croyant est parfois très fort. Par exemple une fois guérit d’une maladie par les bons soins de son médecin, il rend plutôt grâce au pasteur de son église pour toutes les prières qu’il a diligentées à son profit.
Courteline ne disait-il pas que "passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet" ?
Précisons qu’au Cameroun les églises sont régies par les lois de 1990 sur la liberté d’association et précisément sur la liberté de culte. Selon un haut responsable du ministère de l’administration territoriale qui a requis l’anonymat le Cameroun ne reconnaît que 26 associations religieuses même si 80 demandes de légalisation auraient été déposées jusqu’ici.
Mais sur le terrain, on dénombre aujourd’hui plus de 350 églises réveillées répandues sur toutes les dix régions du pays. L’ouverture d’une église se fait sur autorisation administrative préalable. Mais parfois pour contourner les dispositions légales certaines églises se présentent comme des chapelles d’autres églises installées légalement.
La plupart de ces églises ne sont que des relais de mouvements spirituels crées dans d’autres pays. A titre d’exemple "la vraie église de DIEU" n’est que le relais de la "true Church of God" née au Nigeria, l’église pentecôtiste camerounaise dériverait du pentecôtisme né aux États-Unis vers 1900 sous l’impulsion du pasteur Paul PARHAM.
Parfois les fondateurs de ces églises sont des dissidents de l’église catholique romaine, église mère au Cameroun, qui affirment avoir reçu subitement "l’appel de Dieu".
Le père Boniface, prêtre de l’Église catholique romaine, ayant également requis l’anonymat, affirme que l’État a failli à sa mission de régulation dans le domaine des églises. Pour lui face à le montée de ces églises de réveil avec leurs faux miracles, l’Église catholique romaine a développé en son sein le courant EPIPHATA qui permet notamment aux prêtres de délivrer les femmes des "couches de nuit".
Qu’est ce qui peut justifier le foisonnement de ces églises d’un genre particulier ? Elles nous intéressent ici dans la mesure ou elles suscitent de plus en plus de débats et controverse activés par leurs pratiques souvent pernicieuses. Certains les considèrent comme des sectes dangereuses pendant que d’autre y voient simplement la genèse de leur salut divin et des grâces terrestres.
De quel côté se trouve donc la vérité ?
Il est question ici pour nous de faire une lecture de la double dimension positive et négative de ces églises pour voir en quoi elles sont parfois soit délivrantes et éducatives soit déroutantes, abrutissantes pour les fidèles et enrichissantes pour leurs promoteurs.