Malgré le grand intérêt du mouvement #MeToo, le harcèlement devient de plus en plus présent sur les plateformes de rencontre
Les agissements de la Ligue du LOL sont désormais connus, et certains de ses membres ont été sanctionnés. (C) Safely Memes
Le cyber-harcèlement des femmes sur internet.mp3 (7.62 Mo)
Plus de deux femmes sur trois (69%) ont déjà été victimes d'au moins une forme de harcèlement sur une application de rencontre, d'après l'étude Adopte un porc? Enquête sur le harcèlement et les formes d'irrespect sur les sites de rencontre, il y a 51% d'avances répétées et 49% de propos obscènes à connotation sexuelle, sans oublier l'envoi de photos d'organes sexuels (42%) et les insultes sexistes (31%). En moyenne, ce sont les jeunes femmes les plus susceptibles d'en être victimes, les deux tiers des moins de 25 ans ayant déjà reçu des "dick pics" (photos de pénis ; 63%) ou fait l'objet de remarques déplacées ou insultantes (66%). Mais également les femmes d'origine très modeste (68%).
Quelques jeunes femmes ont accepté de nous expliquer que les attaques virtuelles sont tout aussi blessantes, d'autant plus qu'elles étaient encore adolescentes quand c'est arrivé. Naïma, qui a aujourd'hui 24 ans est étudiante en L3 à la Sorbonne-Nouvelle, nous a raconté qu'elle s'était inscrite sur un site de rencontres connu où ce sont les femmes qui tiennent les rênes en acceptant ou non de discuter avec tel jeune homme. "Au départ tout se passait bien, comme une fille naïve j'ai accepté la demande de tous les jeunes hommes car je ne voulais pas les juger sur leur physique ou autre, grossière erreur! À force de vouloir être gentille, j'ai reçu des messages choquants tels que : "tu dois être très convoitée sexuellement" ou encore "ça assure sous le soutif?" ou bien "ma langue entre tes cuisses". C'est vraiment déstabilisant, cela m'a mis un coup au moral, j'avais une très mauvaise image des hommes". Après cette vague de messages aux fortes connotations sexuelles, Naïma a désactivé son compte et n'est plus jamais retournée sur le site.
Mariline, 22 ans nous a également témoigné qu'à l'âge de 17 ans, elle s'était inscrite sur un site de rencontre dans le but de se divertir et non pour se trouver un petit-ami. "J'étais très jeune et immature, je voulais simplement rigoler avec mes copines mais je l'ai vite regretté! En faisant la bêtise de donner mon compte Facebook à un garçon, j'ai reçu une photo répugnante de sa partie intime".
Du côté des femmes, le manque de respect se limite au fait de ne pas se présenter à un rendez-vous, elles sont 42% dans ce cas contre 23% d’hommes.
Quelques jeunes femmes ont accepté de nous expliquer que les attaques virtuelles sont tout aussi blessantes, d'autant plus qu'elles étaient encore adolescentes quand c'est arrivé. Naïma, qui a aujourd'hui 24 ans est étudiante en L3 à la Sorbonne-Nouvelle, nous a raconté qu'elle s'était inscrite sur un site de rencontres connu où ce sont les femmes qui tiennent les rênes en acceptant ou non de discuter avec tel jeune homme. "Au départ tout se passait bien, comme une fille naïve j'ai accepté la demande de tous les jeunes hommes car je ne voulais pas les juger sur leur physique ou autre, grossière erreur! À force de vouloir être gentille, j'ai reçu des messages choquants tels que : "tu dois être très convoitée sexuellement" ou encore "ça assure sous le soutif?" ou bien "ma langue entre tes cuisses". C'est vraiment déstabilisant, cela m'a mis un coup au moral, j'avais une très mauvaise image des hommes". Après cette vague de messages aux fortes connotations sexuelles, Naïma a désactivé son compte et n'est plus jamais retournée sur le site.
Mariline, 22 ans nous a également témoigné qu'à l'âge de 17 ans, elle s'était inscrite sur un site de rencontre dans le but de se divertir et non pour se trouver un petit-ami. "J'étais très jeune et immature, je voulais simplement rigoler avec mes copines mais je l'ai vite regretté! En faisant la bêtise de donner mon compte Facebook à un garçon, j'ai reçu une photo répugnante de sa partie intime".
Du côté des femmes, le manque de respect se limite au fait de ne pas se présenter à un rendez-vous, elles sont 42% dans ce cas contre 23% d’hommes.
Les attaquent virtuelles peuvent provoquer de réels traumatismes
Même si elles sont virtuelles, ces agressions sont aussi violentes que les autres.
Les avances, les insultes gratuites et les "dick pics" peuvent se faire également sur les réseaux sociaux par des individus complètements étrangers. Quelques jeunes femmes ont bien voulu témoigner et nous faire partager leur mauvaise expérience.
Mélanie, 23 ans nous a expliqué qu'étant plus jeune, un jeune homme lui faisait des avances sur Facebook et ça a rapidement dérapé "Une fois je parlais à un jeune homme de 25 ans sur Facebook, il me disait qu'il était dans la même université que moi alors j'ai bien voulu faire sa connaissance. Au début, il était très respectueux et se montrait très mature et intelligent, ces qualités m'ont intrigué. Il avait créé son propre journal et je voulais en savoir plus. Quelques temps après il me disait que je lui plaisais et qu'il voulait autre chose avec moi, je lui ai dit gentiment que je n'étais pas du tout intéressée, apparemment cela ne lui a pas plu puisqu'il m'a dit des choses insoutenables, je n'ai malheureusement pas la force de les répéter".
Si le caractère virtuel de l’agression permet à ces hommes de libérer leurs plus sombres pulsions, les écrans ne protègent aucunement les victimes. Près des deux tiers des victimes (64%) considèrent en effet que ces formes de harcèlement en ligne sont "toutes aussi violentes que les agressions que l'on peut subir dans la vie réelle" et plus d'une sur dix (12%) les jugent même plus violentes que celles que l'on peut vivre dans la rue.
Les avances, les insultes gratuites et les "dick pics" peuvent se faire également sur les réseaux sociaux par des individus complètements étrangers. Quelques jeunes femmes ont bien voulu témoigner et nous faire partager leur mauvaise expérience.
Mélanie, 23 ans nous a expliqué qu'étant plus jeune, un jeune homme lui faisait des avances sur Facebook et ça a rapidement dérapé "Une fois je parlais à un jeune homme de 25 ans sur Facebook, il me disait qu'il était dans la même université que moi alors j'ai bien voulu faire sa connaissance. Au début, il était très respectueux et se montrait très mature et intelligent, ces qualités m'ont intrigué. Il avait créé son propre journal et je voulais en savoir plus. Quelques temps après il me disait que je lui plaisais et qu'il voulait autre chose avec moi, je lui ai dit gentiment que je n'étais pas du tout intéressée, apparemment cela ne lui a pas plu puisqu'il m'a dit des choses insoutenables, je n'ai malheureusement pas la force de les répéter".
Si le caractère virtuel de l’agression permet à ces hommes de libérer leurs plus sombres pulsions, les écrans ne protègent aucunement les victimes. Près des deux tiers des victimes (64%) considèrent en effet que ces formes de harcèlement en ligne sont "toutes aussi violentes que les agressions que l'on peut subir dans la vie réelle" et plus d'une sur dix (12%) les jugent même plus violentes que celles que l'on peut vivre dans la rue.
Ligue du LOL: des "boys clubs" accusés de cyber-harcèlement
La Ligue du LOL est d'abord le nom d'un groupe Facebook privé créé par le journaliste Vincent Glad en 2009, regroupant principalement de jeunes hommes journalistes, communicants et publicitaires parisiens. Au début du mois de février 2019, une trentaine de membres de la Ligue du LOL, sont accusés d'avoir harcelé virtuellement des femmes pendant plusieurs années.
Leurs actes étaient la plupart du temps localisés sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter. Les victimes déclarées affirment avoir été harcelées et attaquées publiquement ou en privé, approchées parfois physiquement sur leur lieu de travail, en raison de leur sexe, genre, physique, origine réelle ou supposée ethnique ou raciale, de leur appartenance réelle ou supposée politique ou religieuse, de leur orientation sexuelle réelle ou supposée, ou de leurs compétences professionnelles.
L'association de journalistes féministe "Prenons la une" a lancé une enquête sur le sexisme dans la profession. L'Express a interrogé la journaliste de L'Obs Agathe Ranc, membre du conseil d'administration de "Prenons la une" ayant participé à l'élaboration de ce sondage. Selon elle, il y a eu un peu plus de 2.000 réponses qui concernent des cas de harcèlement et de sexisme. En effet, les journalistes femmes sont la cible de nombreuses humiliations, de manière virtuelle mais aussi au sein de l'environnement du travail. "Elles peuvent d'abord avoir tendance à moins se mettre en avant, à avoir moins confiance que les hommes, en raison de blocages intériorisés. À poste égal, les écarts de salaire jouent ensuite en leur défaveur et elles grimpent moins facilement les échelons. Il suffit de regarder la composition des directions des rédactions pour s'en rendre compte" a déclaré Agathe Ranc à L'Express.
Dix jours après les révélations autour de la "Ligue du LOL", le journaliste ayant créer le groupe privé, Vincent Glad se défend contre les accusations qui pèsent contre lui. "Aujourd'hui, je veux assumer mes actes, mais pas ceux des autres. Une fois qu'on prend conscience des souffrances que ces personnes ont ressenties, c'est lourd à porter. Que ceux qui sont à l'origine des messages les plus odieux en répondent. Je ne pense pas qu'on puisse m'accuser de harcèlement à titre personnel", révèle le journaliste.
Leurs actes étaient la plupart du temps localisés sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter. Les victimes déclarées affirment avoir été harcelées et attaquées publiquement ou en privé, approchées parfois physiquement sur leur lieu de travail, en raison de leur sexe, genre, physique, origine réelle ou supposée ethnique ou raciale, de leur appartenance réelle ou supposée politique ou religieuse, de leur orientation sexuelle réelle ou supposée, ou de leurs compétences professionnelles.
L'association de journalistes féministe "Prenons la une" a lancé une enquête sur le sexisme dans la profession. L'Express a interrogé la journaliste de L'Obs Agathe Ranc, membre du conseil d'administration de "Prenons la une" ayant participé à l'élaboration de ce sondage. Selon elle, il y a eu un peu plus de 2.000 réponses qui concernent des cas de harcèlement et de sexisme. En effet, les journalistes femmes sont la cible de nombreuses humiliations, de manière virtuelle mais aussi au sein de l'environnement du travail. "Elles peuvent d'abord avoir tendance à moins se mettre en avant, à avoir moins confiance que les hommes, en raison de blocages intériorisés. À poste égal, les écarts de salaire jouent ensuite en leur défaveur et elles grimpent moins facilement les échelons. Il suffit de regarder la composition des directions des rédactions pour s'en rendre compte" a déclaré Agathe Ranc à L'Express.
Dix jours après les révélations autour de la "Ligue du LOL", le journaliste ayant créer le groupe privé, Vincent Glad se défend contre les accusations qui pèsent contre lui. "Aujourd'hui, je veux assumer mes actes, mais pas ceux des autres. Une fois qu'on prend conscience des souffrances que ces personnes ont ressenties, c'est lourd à porter. Que ceux qui sont à l'origine des messages les plus odieux en répondent. Je ne pense pas qu'on puisse m'accuser de harcèlement à titre personnel", révèle le journaliste.