Secoué par la mort de Manzoni, protagoniste de l’unité italienne dont il partageait les idéaux de liberté, Verdi compose pour lui une messe de Requiem. Une œuvre religieuse - ou son meilleur opéra? - qui brille par ses contrastes et émeut par sa forte expressivité.
Si ce Requiem est aujourd’hui une grande œuvre populaire, les mélomanes gardent toujours en mémoire le souvenir ému de soirées exceptionnelles (Orange 1971) ou d’enregistrements somptueux (Toscanini, Giulini). Les souvenirs rendent exigeants et cette soirée dominicale aura probablement comblé presque toutes les attentes.
On sait que Verdi a composé son Requiem avec son cœur, sa foi sans problème de paysan de Roncole. Aucun intellectualisme prononcé dans cette grande arche qui reflète avant tout une générosité et une émotion de chaque instant.
Gianluigi Gelmetti qui connaît son Verdi sur le bout des doigts, pardon, de la baguette donna de cette grande cathédrale sonore une version d’architecte sensible à l’équilibre des masses, d’un grand maître des volumes sonores et des silences. Les tempis sont vifs comme dans le "Kyrie", scintillants dans le "Sanctus", la fugue du "Libera me" ébouriffante.
Voici également de saisissants "arrêts sur image" pour le "Lacrymosa", ailleurs, de grandioses impétuosités ou une fulgurance inhabituelle telle un maelström de lave volcanique ou un tremblement de terre pour le "Dies Irae". C’est irrésistible, splendide, poignant. D’un geste de la main, du bras, d’un regard, le chef italien sait mettre en lumière, tel un artiste peintre, un trait de flûte, un frémissement de cordes… En refusant de "détruire" l’œuvre par des contrastes trop appuyés, des violences mal retenues, voilà un équilibre d’une rare rigueur.
Mais, le Requiem de Verdi, c’est aussi un quatuor de solistes vocaux pour lequel le compositeur de "Rigoletto" et "Traviata" a écrit des pages superlatives dans l’émotion, le recueillement, la tendresse, la démesure.
Maillon vraiment faible de la soirée, nous glisserons sur le ténor Massimo Giordano, aussi chaleureux qu’une tranche napolitaine, chantant bas, sans éclat, sans panache, sans vision, pas toujours dans la portée, et dont le vibrato à deux vitesses irrite vite.
De son timbre riche et velouté, sans empâtement, d’une froide impassibilité de sibylle dans le "Liber Scriptus", la mezzo Daniela Barcellona entrouvre encore une fois les portes de l’infini.
Martina Serafin (une prise de rôle!), toute de mystère et d’intériorité, rayonne dans un "Libera Me" céleste, séraphique, victorieux, véritable chant d’espérance en l’Homme.
On avouera un gros, très gros coup de cœur pour Orlin Anastassov. Partition en tête, sévère comme un mur de sépulcre, voilà une basse russe qui assume les nobles accents verdiens, dans la terreur de la mort comme dans l’espoir de la "Lumière éternelle" avec une voix comme on n’en fait plus, sépulcrale, terrible, ample, riche, solide.
Dans cette fin du monde qui ouvre un nouvel horizon, les chœurs enthousiastes du Teatro Reggio di Parma et le Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo, dans une réjouissante unité, expressifs et inspirés, trouvent un souffle puissant, les couleurs les plus belles, l’engagement total des plus grands jours.
Les musiciens avaient, eux, le sourire des héros. L’on retrouvait avec plaisir des talents reconnus dans tous les pupitres, altos, trombones, trompettes… Un clin d’œil au timbalier que l’on verrait bien en solo dans un groupe de rock…
Si ce Requiem est aujourd’hui une grande œuvre populaire, les mélomanes gardent toujours en mémoire le souvenir ému de soirées exceptionnelles (Orange 1971) ou d’enregistrements somptueux (Toscanini, Giulini). Les souvenirs rendent exigeants et cette soirée dominicale aura probablement comblé presque toutes les attentes.
On sait que Verdi a composé son Requiem avec son cœur, sa foi sans problème de paysan de Roncole. Aucun intellectualisme prononcé dans cette grande arche qui reflète avant tout une générosité et une émotion de chaque instant.
Gianluigi Gelmetti qui connaît son Verdi sur le bout des doigts, pardon, de la baguette donna de cette grande cathédrale sonore une version d’architecte sensible à l’équilibre des masses, d’un grand maître des volumes sonores et des silences. Les tempis sont vifs comme dans le "Kyrie", scintillants dans le "Sanctus", la fugue du "Libera me" ébouriffante.
Voici également de saisissants "arrêts sur image" pour le "Lacrymosa", ailleurs, de grandioses impétuosités ou une fulgurance inhabituelle telle un maelström de lave volcanique ou un tremblement de terre pour le "Dies Irae". C’est irrésistible, splendide, poignant. D’un geste de la main, du bras, d’un regard, le chef italien sait mettre en lumière, tel un artiste peintre, un trait de flûte, un frémissement de cordes… En refusant de "détruire" l’œuvre par des contrastes trop appuyés, des violences mal retenues, voilà un équilibre d’une rare rigueur.
Mais, le Requiem de Verdi, c’est aussi un quatuor de solistes vocaux pour lequel le compositeur de "Rigoletto" et "Traviata" a écrit des pages superlatives dans l’émotion, le recueillement, la tendresse, la démesure.
Maillon vraiment faible de la soirée, nous glisserons sur le ténor Massimo Giordano, aussi chaleureux qu’une tranche napolitaine, chantant bas, sans éclat, sans panache, sans vision, pas toujours dans la portée, et dont le vibrato à deux vitesses irrite vite.
De son timbre riche et velouté, sans empâtement, d’une froide impassibilité de sibylle dans le "Liber Scriptus", la mezzo Daniela Barcellona entrouvre encore une fois les portes de l’infini.
Martina Serafin (une prise de rôle!), toute de mystère et d’intériorité, rayonne dans un "Libera Me" céleste, séraphique, victorieux, véritable chant d’espérance en l’Homme.
On avouera un gros, très gros coup de cœur pour Orlin Anastassov. Partition en tête, sévère comme un mur de sépulcre, voilà une basse russe qui assume les nobles accents verdiens, dans la terreur de la mort comme dans l’espoir de la "Lumière éternelle" avec une voix comme on n’en fait plus, sépulcrale, terrible, ample, riche, solide.
Dans cette fin du monde qui ouvre un nouvel horizon, les chœurs enthousiastes du Teatro Reggio di Parma et le Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo, dans une réjouissante unité, expressifs et inspirés, trouvent un souffle puissant, les couleurs les plus belles, l’engagement total des plus grands jours.
Les musiciens avaient, eux, le sourire des héros. L’on retrouvait avec plaisir des talents reconnus dans tous les pupitres, altos, trombones, trompettes… Un clin d’œil au timbalier que l’on verrait bien en solo dans un groupe de rock…