Jeudi 5 novembre: La violence et le sacré
Revue pas pressee 5-6-7-8 novembre 2015.mp3 (4.37 Mo)
En ce jeudi 5 novembre 2015 disparaît une grande figure de la philosophie, le "penseur de la violence et du sacré" comme le titrent les Inrocks. Jacques Attali, sur Twitter, nous invite à lire ce célèbre ouvrage de l’anthropologue disparu à 91 ans, René Girard, en tant que "formidable outil d'analyse de la nature humaine". René Girard était bien plus connu aux États-Unis qu’en France, bien que l’Académie française l’ait accueilli en 2005. Il a fait l’essentiel de sa carrière à Stanford. Ce "nouveau Darwin des sciences humaines" indique Le Dauphiné.com en citant Michel Serres, a beaucoup écrit sur la diversité et l’unité des religions. A l’heure des fondamentalismes exacerbés, ses analyses ne pourront que nous manquer.
La violence et le sacré, c’est précisément ce qui pousse les Syriens et d’autres à fuir leur pays et à risquer leur vie en traversant la Méditerranée sur des embarcations de fortune. Libération crée l’émotion avec sa Une montrant un enfant mort sur une plage grecque, accompagné du titre "Chaque jour, deux Aylan". On se souvient qu’en septembre la photo de ce petit Syrien, échoué lui aussi sans vie sur une plage, avait ému la communauté internationale et provoqué des décisions politiques d’importance. Depuis l’émotion est retombée et les migrants continuent de mourir en mer dans la quasi indifférence générale. Par cette Une choc, le quotidien entend rappeler que la tragédie continue, même si plus personne ne semble s’en soucier. Pour marquer les esprits, Libé égraine la liste des 108 enfants retrouvés morts sur les plages grecques depuis début septembre. Quoi de plus sacré qu’un enfant, quoi de plus violent que sa mort?
Vendredi 6 novembre: grandeur et décadence
On commence par la décadence avec La Croix et les problèmes de mobilité liés à la pauvreté: d’après le rapport annuel du Secours catholique, les personnes les plus démunies ou fragiles sont empêchées de répondre à certaines offres d’emploi et privées de l’accès à certains services ou loisirs, et ce alors que la capacité à rester mobile est précisément un préalable indispensable pour s’en sortir. Pour les plus précaires, "c’est la double peine", analyse Bernard Thibaud, délégué général du Secours catholique, dans Les Echos. Forcés d’habiter davantage dans "des lieux reculés en raison des coûts de logement", ils se retrouvent "éloignés des lieux d’embauche, avec des transports en commun plus limités et moins accessibles", en particulier dans les zones rurales. Comment s’en sortir avec 535€ par mois, soit la moitié du seuil de pauvreté? Le Secours catholique insiste sur le fait que les personnes inactives ne "se complaisent pas dans l'assistanat": "Nous constatons au contraire dans notre enquête que les personnes en précarité se battent pour s’en sortir." ajoute Bernard Thibaut. A quand une politique de transports soucieuse des pauvres?
Décadence encore, avec l’ouverture à Rome du procès "Mafia capitale", qui durera jusqu’en juillet 2016. "Avec le procès "Mafia capitale", Rome joue sa réputation", titre Le Monde, "un procès hors norme" selon 20minutes, qui va voir comparaître 59 prévenus dans le la salle bunker de la prison de Rebibbia, dans la banlieue nord-est de la capitale. C'est en décembre 2014 que l'affaire dite "Mafia capitale" a éclaté, à la suite d'une vaste enquête ayant permis de démanteler un réseau mafieux, composé d'entrepreneurs et de politiques de tous bords, infiltré au sein de la municipalité romaine. Son chef présumé est Massimo Carminati, passé par des groupuscules d'extrême droite explique La Charente Libre. Durant les mois qui ont précédé les arrestations des accusés, les magistrats avaient donné comme nom de code à leur enquête "Mafia capitale" précise encore Le Point. Un procès qui devra déterminer si, oui ou non, il s’agit bien d’une mafia, auquel cas le déshonneur viendra entacher la capitale italienne, déjà ébranlée par une crise politique et un Vatican en proie à de fâcheuses révélations sur ses finances.
Grandeur enfin pour la COP21, avec l’annonce officielle ce jour de la présence de Barak Obama lors de cette conférence sur le climat qui se tiendra à Paris dès le 30 novembre. Le Figaro, le Progrès et Le Dauphiné citent le président américain: "Dans trois semaines à partir d'aujourd'hui, j'attends avec impatience de rejoindre mes homologues du monde entier à Paris, où nous allons tous nous rassembler autour d'un cadre ambitieux pour protéger la seule planète que nous ayons". La confirmation de la présence physique du président américain donne une envergure certaine à cette conférence qui serait celle "de la dernière chance" selon certains.
Décadence encore, avec l’ouverture à Rome du procès "Mafia capitale", qui durera jusqu’en juillet 2016. "Avec le procès "Mafia capitale", Rome joue sa réputation", titre Le Monde, "un procès hors norme" selon 20minutes, qui va voir comparaître 59 prévenus dans le la salle bunker de la prison de Rebibbia, dans la banlieue nord-est de la capitale. C'est en décembre 2014 que l'affaire dite "Mafia capitale" a éclaté, à la suite d'une vaste enquête ayant permis de démanteler un réseau mafieux, composé d'entrepreneurs et de politiques de tous bords, infiltré au sein de la municipalité romaine. Son chef présumé est Massimo Carminati, passé par des groupuscules d'extrême droite explique La Charente Libre. Durant les mois qui ont précédé les arrestations des accusés, les magistrats avaient donné comme nom de code à leur enquête "Mafia capitale" précise encore Le Point. Un procès qui devra déterminer si, oui ou non, il s’agit bien d’une mafia, auquel cas le déshonneur viendra entacher la capitale italienne, déjà ébranlée par une crise politique et un Vatican en proie à de fâcheuses révélations sur ses finances.
Grandeur enfin pour la COP21, avec l’annonce officielle ce jour de la présence de Barak Obama lors de cette conférence sur le climat qui se tiendra à Paris dès le 30 novembre. Le Figaro, le Progrès et Le Dauphiné citent le président américain: "Dans trois semaines à partir d'aujourd'hui, j'attends avec impatience de rejoindre mes homologues du monde entier à Paris, où nous allons tous nous rassembler autour d'un cadre ambitieux pour protéger la seule planète que nous ayons". La confirmation de la présence physique du président américain donne une envergure certaine à cette conférence qui serait celle "de la dernière chance" selon certains.
Samedi 7 novembre: Le Rouge et le Noir
Rouges, les joues des enfants ayant omis d’enlever leurs pulls en ce samedi où des records de chaleur ont été battus. Rouge, le thermomètre qui affiche en moyenne 10°C au-dessus des normales saisonnières, en particulier dans le sud-ouest. Les météorologues parlent d’un "épisode exceptionnel" qui devrait durer au moins jusqu’à jeudi prochain. Le Dauphiné souligne que les 7 premiers mois de 2015 ont été les plus chauds jamais enregistrés, alors même que 2014 avait déjà battu tous les records. A Lille, la température n'est pas descendue en dessous de 16.3°C peut-on lire sur France 3 régions. Est-ce une conséquence du dérèglement climatique? "Impossible de l'affirmer mais impossible de le nier également", répond le météorologue Régis Crépet dans une interview donnée au Figaro. Nous sommes dans une année El Niǹo, rappelle-il, ce qui provoque des hausses de températures, comme en 1998.
La température monte également chez les motards, qui ont répondu ce samedi à l’appel de leur fédération pour manifester. Le rouge de la colère, à l’occasion de la mise en place du contrôle technique pour les deux roues, du port des gants obligatoires et de l’installation des radars supplémentaires. L’indépendant.fr rapporte que, pour les amateurs de deux roues, l'instauration du contrôle technique "n'a qu'un objectif, celui de prendre du fric aux conducteurs de deux-roues dont l’État s'est aperçu qu'ils sont de plus en plus nombreux". A Lyon ils étaient 5000 pour protester contre l’instauration de "zones de circulation restreinte" d’après lyoncapitale.fr, et Sud-Ouest indique qu’à Bordeaux ils étaient 1000 à se montrer solidaires de leurs acolytes parisiens, pour lesquels les engins de plus de 15 ans sont désormais interdits de circulation. Ils craignent que cette mesure ne s’étende à toutes les grandes agglomérations. Des manifestations qui ont provoqué quelques ralentissements à Carcassonne, Lyon et Bordeaux.
Noir de l’opacité pour terminer, voire de l’omerta, avec les interrogations que suscite le déni de l’Égypte quant à l’attentat (revendiqué par Daesh) ayant fait exploser l’avion russe de la compagnie Metrojet dans le Sinaï, causant la mort de 224 personnes le 31 octobre 2015. L'analyse des boîtes noires de l'Airbus A321 permet de "privilégier fortement" cette thèse défendue par Londres, Washington et maintenant Moscou. Comment expliquer une telle réticence du Caire? se demande le Huffington Post. Selon France 24, la crainte d’un impact négatif sur le tourisme expliquerait les réticences du gouvernement égyptien. Jacques Peter, directeur des hôtels du groupe Savoy à Charm el-Cheikh, déplore dans le Huffington Post que "la courbe des réservations, qui commence à monter d'ordinaire pour la période entre Noël et le Jour de l’An, est plate, ce qui est inhabituel". Après le temps du deuil, voici celui du voile?
La température monte également chez les motards, qui ont répondu ce samedi à l’appel de leur fédération pour manifester. Le rouge de la colère, à l’occasion de la mise en place du contrôle technique pour les deux roues, du port des gants obligatoires et de l’installation des radars supplémentaires. L’indépendant.fr rapporte que, pour les amateurs de deux roues, l'instauration du contrôle technique "n'a qu'un objectif, celui de prendre du fric aux conducteurs de deux-roues dont l’État s'est aperçu qu'ils sont de plus en plus nombreux". A Lyon ils étaient 5000 pour protester contre l’instauration de "zones de circulation restreinte" d’après lyoncapitale.fr, et Sud-Ouest indique qu’à Bordeaux ils étaient 1000 à se montrer solidaires de leurs acolytes parisiens, pour lesquels les engins de plus de 15 ans sont désormais interdits de circulation. Ils craignent que cette mesure ne s’étende à toutes les grandes agglomérations. Des manifestations qui ont provoqué quelques ralentissements à Carcassonne, Lyon et Bordeaux.
Noir de l’opacité pour terminer, voire de l’omerta, avec les interrogations que suscite le déni de l’Égypte quant à l’attentat (revendiqué par Daesh) ayant fait exploser l’avion russe de la compagnie Metrojet dans le Sinaï, causant la mort de 224 personnes le 31 octobre 2015. L'analyse des boîtes noires de l'Airbus A321 permet de "privilégier fortement" cette thèse défendue par Londres, Washington et maintenant Moscou. Comment expliquer une telle réticence du Caire? se demande le Huffington Post. Selon France 24, la crainte d’un impact négatif sur le tourisme expliquerait les réticences du gouvernement égyptien. Jacques Peter, directeur des hôtels du groupe Savoy à Charm el-Cheikh, déplore dans le Huffington Post que "la courbe des réservations, qui commence à monter d'ordinaire pour la période entre Noël et le Jour de l’An, est plate, ce qui est inhabituel". Après le temps du deuil, voici celui du voile?
Dimanche 8 novembre: Guerre et Paix
Les élections régionales auront lieu en France les 6 et 13 décembre prochains mais PS et FN se livrent d’ores et déjà une guerre sans merci. Le Premier ministre Manuel Valls a en effet qualifié de "drame" la possible victoire du FN en Alsace- Lorraine, PACA et Nord-pas-de-Calais lors de son intervention au "Grand Rendez-vous" Europe 1/iTELE/Le Monde. Le Figaro.fr annonce que le Premier ministre invite ses troupes à "tout faire" pour contre le FN, sans préciser si une coalition avec la droite est envisagée au second tour en cas de défaite du PS au premier. Un sondage Odexa pour Le Parisien et BFMTV révèle que Florian Philippot arriverait en tête au premier tour en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, avec 32% des voix contre 19% pour le Parti socialiste/Parti radical de Gauche de Jean-Pierre Masseret, apprend-on sur RTL. D’ici le 6 décembre, la guerre des tranchées électorales n’a pas fini d’animer la scène politique.
Retour de la paix des esprits en Sierra Leone, depuis que l’OMS a officiellement déclaré la fin de l’épidémie Ebola, le 7 novembre. Feux d'artifice, chants, danses et bougies ont illuminé le centre de Freetown pour célébrer l’événement rapporte le Courrier du Vietnam. RFI précise cependant que déjà, en mai, le pays s’était cru libéré, pour retomber dès juin dans le cauchemar du virus. La prudence reste donc de mise, d’autant plus que le virus continue à sévir en Guinée.
Espoir de paix enfin, mais aussi de véritable démocratie, en Birmanie où se tiennent ce dimanche les premières véritables élections législatives depuis 1990. Des élections cruciales pour une Birmanie en transition, selon le Monde qui raconte qu’après une soixantaine d’années sous dictature militaire les officiers supérieurs de la junte ont retiré leurs uniformes et formé un gouvernement "quasi civil", donnant lieu à des élections en 1990. Celles-ci, offrant une large victoire à La Ligue nationale pour la démocratie (NLD), la formation de Aung San Suu Kyi, n’avaient pas été entérinées à l’époque. Cette "icône que le peuple veut", ainsi que le titre Ouest-France, pourrait bien cette fois accéder au pouvoir, si toutefois le scrutin est "sincère", ce dont l’agence de presse birmane Mizzima doute quelque peu: plusieurs meetings du parti d’opposition ont été perturbés, notamment dans les zones reculées du pays et un candidat de l’opposition a reçu des coups de machette. La plupart des 30 millions de Birmans appelés à s'exprimer ce dimanche n'ont jamais voté de leur vie.
Retour de la paix des esprits en Sierra Leone, depuis que l’OMS a officiellement déclaré la fin de l’épidémie Ebola, le 7 novembre. Feux d'artifice, chants, danses et bougies ont illuminé le centre de Freetown pour célébrer l’événement rapporte le Courrier du Vietnam. RFI précise cependant que déjà, en mai, le pays s’était cru libéré, pour retomber dès juin dans le cauchemar du virus. La prudence reste donc de mise, d’autant plus que le virus continue à sévir en Guinée.
Espoir de paix enfin, mais aussi de véritable démocratie, en Birmanie où se tiennent ce dimanche les premières véritables élections législatives depuis 1990. Des élections cruciales pour une Birmanie en transition, selon le Monde qui raconte qu’après une soixantaine d’années sous dictature militaire les officiers supérieurs de la junte ont retiré leurs uniformes et formé un gouvernement "quasi civil", donnant lieu à des élections en 1990. Celles-ci, offrant une large victoire à La Ligue nationale pour la démocratie (NLD), la formation de Aung San Suu Kyi, n’avaient pas été entérinées à l’époque. Cette "icône que le peuple veut", ainsi que le titre Ouest-France, pourrait bien cette fois accéder au pouvoir, si toutefois le scrutin est "sincère", ce dont l’agence de presse birmane Mizzima doute quelque peu: plusieurs meetings du parti d’opposition ont été perturbés, notamment dans les zones reculées du pays et un candidat de l’opposition a reçu des coups de machette. La plupart des 30 millions de Birmans appelés à s'exprimer ce dimanche n'ont jamais voté de leur vie.