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La grande muette se fait entendre


Par Rédigé le 28/12/2015 (dernière modification le 28/12/2015)

Avec les attentats de Charlie Hebdo en janvier et les attentats de Paris en novembre 2015, les Français ont largement exprimé leur volonté de combattre le terrorisme. Certains n’ont pas hésité à enfiler le treillis pour lutter sur le terrain. En Bourgogne, le nombre de personnes souhaitant être réserviste a doublé depuis le début de l'année.


Opération de recrutement de l'armée de terre. Photo © Maxppp
Opération de recrutement de l'armée de terre. Photo © Maxppp
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Depuis le 19 septembre 2014, la France a lancé l’opération Chammal en Irak et en Syrie afin de soutenir les forces armées irakiennes face à l’État Islamique. Les actions terroristes menées par Daesh en janvier et en novembre sont, d’après les dires des terroristes et de certaines personnalités françaises comme Michel Onfray, une réponse à la présence militaire de la France en Irak et en Syrie. Tweets, vidéos, photos, textes, les Français ont pour la plupart témoigné leur amour aux victimes des attentats ainsi qu’à leur pays. Pour certains d’entre eux, lutter contre le terrorisme sur le terrain est un moyen fort de se mettre debout face à la barbarie.


Combattre sous réserve

En 2015, 125 jeunes Côte-d'Oriens ont été recrutés dans l’armée active de l’armée de Terre. Que l’on soit sans diplôme ou armé d’un bac+5, de 17 ans et demi à 29 ans, l’armée offre sa chance à un large panel. Par passion ou par besoin d’argent, "les motivations pour rejoindre l’armée de terre sont diverses", selon le Major Étienne Frelet* du centre d’information et de recrutement des forces armées de Dijon (CIRFA).
Pour rappel, l’armée active de l’armée de terre représente un emploi à temps plein, tandis que la réserve opérationnelle de l’armée de terre rassemble des personnes rémunérées au service d’un régiment quelques jours dans l’année.
Étudiant, en formation ou actif, les personnes souhaitant faire de la réserve consacrent une partie de leur temps libre pour s’engager. "Les gens veulent se rendre utiles". Si le Major Étienne Frelet ne communique pas les chiffres des réservistes bourguignons, il estime que "le nombre de réservistes a doublé depuis les attentats de Charlie Hebdo". Après avoir reçu la formation initiale du réserviste (FMIR) pendant 10 jours, les réservistes travaillent entre 5 et 90 jours par an au profit d’un régiment où ils seront payés. En Bourgogne, il existe deux régiments, le 511 à Auxonne et la Base Pétrolière Interarmées (BPIA) à Chalon-sur-Saône. Majoritairement, il s’agit de soutenir l’Opération Sentinelle, déployée après les attentats de janvier en complément du plan Vigipirate.
Si le nombre de personnes volontaires pour être réserviste a sensiblement augmenté depuis les attentats de janvier, l’engagement des Bourguignons dans l’armée active n’a pas réellement senti de changement. Pour des raisons personnelles, les jeunes vont s’engager au service d’un régiment qui sera quant à lui envoyé sur différentes missions. On ne peut donc pas dire que les jeunes s’engagent dans l’armée active pour lutter contre le terrorisme. Ils s’engagent avant tout pour s’épanouir dans leur vie professionnelle et pour défendre la France.

S’engager, de quel côté?

Se faire exploser dans un café, mourir pour son État (islamique) semble fou. Pourtant, la règle numéro 2 du Code du soldat rappelle que le soldat "accomplit sa mission, avec la volonté de gagner et de vaincre et si nécessaire au péril de sa vie".
Au lendemain des attentats de Paris, le 14 novembre 2015, François Hollande a parlé de guerre. Pour qu’il y ait guerre, il faut deux camps. Si la menace terroriste qui pèse sur la France a poussé de nombreux Bourguignons à devenir réservistes, d’autres ont fait le choix de s’engager dans le camp adverse.
Entre le 29 avril 2014 et le 21 mai 2015, 28 signalements pour radicalisation ont été enregistrés en Côte-d’Or, 25 en Saône-et-Loire, 17 dans l’Yonne et 13 dans la Nièvre, selon un rapport de la commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes, révélé à l’assemblée nationale le 2 juin 2015.

* Les soldats n'étant pas autorisés à être interviewés par les médias, le Major Étienne Frelet du centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) de Dijon a répondu à nos questions.










1.Posté par Caddie Chemla le 04/02/2016 21:32 | Alerter
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