Un musée du souvenir à ciel ouvert
Mis à la retraite à la fin du régime communiste, Imre Csapo n'a pas perdu son temps. Si le garde-frontière reconnaît «ne pas avoir été conscient qu'il vivait un moment historique», en 20 ans, il a néanmoins pensé à rassembler de nombreux souvenirs de la période sous forme d'anciens uniformes de gardes-frontières d'époques différentes, des décorations militaires, une nombreuse littérature sur le sujet, etc. Plus symbolique encore, on peut admirer dans son jardin une Trabant verte - la voiture symbole de la RDA et avec laquelle une partie des 600 Allemands de l'Est ont déferlé sur la frontière austro-hongroise, même si la majorité est venue en autocar -, ou encore un moteur Otto pour embarcations lacustres car Imre Csapo a aussi patrouillé sur le lac Fertö situé entre l'Autriche et la Hongrie. De même, les visiteurs peuvent admirer un mirador et une partie du rideau de fer qui fonctionne encore comme à l'époque. Il suffit qu'Imre touche les fils barbelés et immédiatement un signal sonore est émis ainsi qu'une fusée aux couleurs différentes (verte, blanche ou rouge). Ce qui est devenu un jeu aujourd'hui était pourtant loin d'en être un il y a plus de 20 ans. Pour avoir traversé les frontières austro-hongroises et hungaro-roumaines en 1988, je me souviens très bien de ces miradors et de l'atmosphère de crainte qui régnait aux postes frontières.
Un piquenique paneuroépen
La seconde passion d'Imre, le vin !
Ancien collègue d'Imre, Ernő Ambrus se rappelle lui une autre date, le 19 août 1989 où la frontière austro-hongroise a été ouverte pendant trois heures et durant lesquelles des citoyens d'Allemagne de l'Est ont pu passer sans danger malgré les ordres qu'avaient reçu les différentes autorités sur place. Ceux-ci avaient été invités pour un piquenique paneuropéen par l'Union paneuropéenne internationale de Otto de Habsbourg-Lorraine et par la République hongroise représentée à l'époque par Imre Pozsgay, près de la ville de Sopron. «Les trois gardes-frontières en poste à l'époque ont vite été submergés et ont du laisser passer la foule» se remémore encore Ernö. Celui-ci se souvient avoir été appelé en renfort et être arrivé à 19 heures afin d'aider à refermer la frontière. Depuis, tous les ans et plus particulièrement cette année, nombreux sont ceux qui se souviennent et qui retournent sur les lieux, commémorer l'événement.
Imre on l'aura deviné, est un nostalgique. Il estime que la vie était plus facile dans les années 70-80, mais ne ce veut pas pessimiste pour autant et espère que la crise économique qui sévit férocement en ce moment dans son pays se dissipera rapidement. En attendant, Imre sait garder le moral car en plus de son musée, il s'est constitué une cave à vin magnifique qu'il a nommé «son sanctuaire du vin» et où les touristes et autres curieux du musée sont conviés pour finir la visite.
Imre on l'aura deviné, est un nostalgique. Il estime que la vie était plus facile dans les années 70-80, mais ne ce veut pas pessimiste pour autant et espère que la crise économique qui sévit férocement en ce moment dans son pays se dissipera rapidement. En attendant, Imre sait garder le moral car en plus de son musée, il s'est constitué une cave à vin magnifique qu'il a nommé «son sanctuaire du vin» et où les touristes et autres curieux du musée sont conviés pour finir la visite.