Chronique culturelle 080916.mp3 (666 Ko)
Karol Beffa vient de publier une biographie de György Ligeti*, musicien hongrois devenu autrichien en 1967. Il était né le 28 mai 1923, à Diciosânmartin, actuellement Târnava Sânmărtin, en Transylvanie, dans une famille juive. Et il est mort le 12 juin 2006 à Vienne. Il étudie à l'Académie Liszt Ferenc de Budapest, part pour l’Autriche en 1956, séjourne à Cologne et Darmstadt où il rencontre Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez et Luciano Berio. Puis il s'installe à Vienne et occupe des postes d’enseignement à Hambourg et à Stockholm. Repères auxquels se réfère l'auteur. Lequel était des plus qualifiés pour s'atteler à cette tâche. Compositeur, pianiste et universitaire, auteur d’une quinzaine de musiques de films et de musiques de scène, il accompagne aussi des lectures et des films muets. Il est également docteur en musicologie, auteur d’une thèse sur les "Études pour piano" de Ligeti soutenue en 2003 à l'École des hautes études en sciences sociales. Études pour piano auxquelles il consacre tout naturellement un chapitre entier, avec analyse détaillée de presque chacune des 18 pièces qui les composent, "Référence majeure des compositeurs et pianistes d’aujourd’hui". Son approche de György Ligeti est donc celle d'un musicien, d'un historien de l’art et d'un musicologue. Voilà des années qu'il se plonge dans l’œuvre de ce compositeur qu'il a d'ailleurs rencontré et avec qui il a pu s’entretenir longuement, ainsi qu'avec certains de ses interprètes, surtout Pierre-Laurent Aimard, le pianiste des "Études" de Ligeti. Tout au long de l'ouvrage, Karol Beffa dresse un portrait très vivant de Ligeti et analyse les évolutions stylistiques de son œuvre depuis "Musica Ricercata", en passant par son unique opéra "Le Grand Macabre", jusqu’au cycle de chansons "Sippal, dobbal, nádihegedüvel", une des dernières œuvres sur des textes du poète hongrois Sandor Weöres.
Les ouvrages en français sur le compositeur étaient peu nombreux et cette biographie basée sur les œuvres et très documentée d'un point de vue musicologique, ne peut que réjouir les amateurs. "Clair, agréable, élégant, ses pages filent entre les doigts", si l'on en croit Étienne Anheim, critique du quotidien Le Monde.
Le livre de Karol Beffa est paru dans la célèbre collection de biographies de musiciens qu'édite Fayard depuis une quarantaine d'années. Celle où on a pu lire les biographies de Mahler d’Henry-Louis de la Grange, de Jean-Philippe Rameau de Sylvie Bouissou et Béla Bartok de Claire Delamarche par exemple. Même si on ne s'est pas rendu dans une salle de concert où Ligeti figurait au programme, on a entendu de ses compositions, peut-être sans le savoir. Dans "2001, l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick, daté de 1968, on entend des extraits de "Requiem", "Lux Aeterna", "Atmosphères" et "Aventures". Le même réalisateur dans "Eyes Wide Shut" en 1999, utilise le second mouvement de "Musica ricercata".
*Cliquez ici pour commander le livre de Karol Beffa
Les ouvrages en français sur le compositeur étaient peu nombreux et cette biographie basée sur les œuvres et très documentée d'un point de vue musicologique, ne peut que réjouir les amateurs. "Clair, agréable, élégant, ses pages filent entre les doigts", si l'on en croit Étienne Anheim, critique du quotidien Le Monde.
Le livre de Karol Beffa est paru dans la célèbre collection de biographies de musiciens qu'édite Fayard depuis une quarantaine d'années. Celle où on a pu lire les biographies de Mahler d’Henry-Louis de la Grange, de Jean-Philippe Rameau de Sylvie Bouissou et Béla Bartok de Claire Delamarche par exemple. Même si on ne s'est pas rendu dans une salle de concert où Ligeti figurait au programme, on a entendu de ses compositions, peut-être sans le savoir. Dans "2001, l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick, daté de 1968, on entend des extraits de "Requiem", "Lux Aeterna", "Atmosphères" et "Aventures". Le même réalisateur dans "Eyes Wide Shut" en 1999, utilise le second mouvement de "Musica ricercata".
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Un homme aux multiples facettes
Le 31 octobre 1926, Harry Houdini mourait à Détroit. A l'occasion du 90e anniversaire de ce décès, l'Espagnol Eduardo Caamaño, économiste de profession, lui consacre une biographie "Houdini"** aux éditions Almuzara. Au long de plus de 500 pages, il y révèle des secrets de la vie de cet as de l'évasion et ses pratiques les plus audacieuses, ce qui en fait un ouvrage plus crédible que les précédents consacrés au même sujet. En effet, ils étaient le plus souvent basés sur les propres écrits de l'illusionniste. Caamaño indique qu'il a ajouté de nouveaux renseignements. Houdini était né Ehrich Weisz le 24 mars 1874 à Budapest où son père était rabbin, il émigre avec sa famille aux États-Unis le 3 juillet 1878. Il deviendra magicien professionnel et se fera appeler Harry Houdini car il admirait profondément Jean Eugène Robert-Houdin, le plus célèbre illusionniste français du XIXe siècle, "père de la magie moderne", qui était né le 7 décembre 1805 et est décédé le 13 juin 1871. Harry Houdini avait des trucs, il avait fait un apprentissage de serrurier et se faisait faire des clés minuscules qu'il cachait entre ses doigts de pied ou dans son œsophage… L'auteur nous apprend qu'au début du XXe siècle, il n'existait qu'une centaine de clés pour ouvrir toutes les serrures du monde et les trois quarts d'entre elles s'ouvraient avec la même clé. Il fit un autre apprentissage chez un avaleur de sabres japonais où il apprit la manière d'avaler n'importe quoi et à le restituer… Il fréquenta aussi fakirs, tricheurs de cartes, saltimbanques. Il ne craignait pas la publicité, il se rendait dans les prisons et demandait à être incarcéré pour pouvoir montrer comment il s'évadait… Il avait pour partenaire sa femme Bess avec qui il réalisait des transformations en quelques secondes. Elle le montrait attaché dans un sac puis dans une malle. Un rideau tombait, Bess tapait trois fois dans ses mains et sous les yeux du public, Houdini apparaissait debout avec son épouse attachée dans le sac. Nombre de ces numéros ne seraient plus crédibles actuellement, en particulier la présence d'un rideau derrière lequel Houdini aurait pu se faire aider. Il n'hésitait pas à assister grimé aux spectacles de ses concurrents pour détecter ceux qui le plagiaient et les démasquer. Il fréquenta Roosevelt et Wilson, se produisit devant la tsarine de Russie. Le 21 mars 1910, il effectua sur son avion personnel, un biplan Voisin, le premier vol officiellement enregistré en Australie. De 1919 à 1923, Houdini fut acteur et même producteur de cinéma, on put le voir dans des films qui n'ont pas laissé un souvenir impérissable tels "The grim game", ou "The master mystery". Houdini s'intéressa aussi au spiritisme, très à la mode à son époque, mais d'une manière conflictuelle. Houdini s'oppose sur ce sujet à son ami Arthur Conan Doyle, ils finirent d'ailleurs par se fâcher. Il a écrit plusieurs ouvrages et a légué sa collection de livres sur la magie, près de 4.000, à la Bibliothèque du Congrès. Le 31 octobre 1926, jour d'Halloween, Houdini mourait d'une péritonite à l'hôpital Grace de Detroit. Les causes de sa mort font encore l'objet d'une controverse au point qu'en mars 2007, ses héritiers ont demandé l'exhumation du corps, autorisation qui leur fut refusée. Houdini fut enterré au cimetière juif de l'arrondissement de Queens à New York.
**Cliquez ici pour commander des ouvrages consacrés à Houdini
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