Le 16 juin 1816, comme les jours précédents et suivants, il ne faisait pas beau à Cologny, sur la rive sud du lac, tout à côté de Genève. L'éruption, quelques mois plus tôt, du volcan indonésien Tambora était la cause du mauvais temps. Quatre jeunes Anglais en voyage dans les Alpes, lord Byron, son médecin John Polidori, le poète Percy Bysshe Shelley et Mary Wollstonecraft Godwin, étaient obligés de rester calfeutrés à la villa Diodati qu'ils avaient louée. Et ils en avaient assez de lire à haute voix des histoires de fantômes, ils décidèrent donc d'en écrire eux-mêmes.
Deux romans célèbres furent ainsi conçus, "The Vampyr" de Polidori et naturellement "Frankenstein" de Mary Wollstonecraft Godwin qui n'avait alors que 19 ans. Celle-ci n'avait pas encore épousé Shelley, elle ne le fera qu'en décembre suivant. "Frankenstein ou le Prométhée moderne" a paru en 1818 et Londres célébrera alors le bicentenaire de l’œuvre.
Cette année, il y a eu cependant la création, le 4 mai 2016, au Royal Opera House de Covent Garden, du ballet "Frankenstein" du chorégraphe Liam Scarlett, coproduction entre le Royal Ballet et le San Freancisco Ballet, sur une musique du compositeur américain Lowell Liebermann. Quant à "The Vampyr" de Polidori, paru en 1819, il a inspiré "Dracula" du Britannique Bram Stoker, édité en 1897.
Ajoutons qu'en novembre prochain, le Grand théâtre de Genève, accueilli pour cause de travaux au Théâtre des Nations, affichera "Der Vampyr", opéra en deux actes de Heinrich Marschner, créé le 29 mars 1828 à Leipzig. Sur un livret de Wilhelm August Wohlbrück d'après Der Vampir oder die Totenbraut de Heinrich Ludwig Ritter. Lequel s'était inspiré de "The Vampyr" de John Polidori.
La Fondation Bodmer, située à moins d'un kilomètre de la villa Bellerive, rebaptisée Diodati par Byron, du nom de son propriétaire, propose depuis le 12 mai et jusqu'au 9 octobre 2016, une exposition "Frankenstein, créé des ténèbres". A l'initiative de son directeur Jacques Berchtold. réalisée par David Spurr, professeur de littérature anglaise à l’Université de Genève et commissaire de l’exposition et Nicolas Ducimetière, vice-directeur de la Fondation. Genève de son côté, célébrera l"événement par une grande exposition "L'imaginaire gothique depuis Frankenstein Le retour des ténèbres" qui se tiendra au musée Rath du 2 décembre 2016 au 19 mars 2017.
A la Fondation Bodmer, le visiteur est accueilli par les portraits de nos quatre Anglais et un ensemble de gravures qui montrent l'aspect de la région au début du XIXe siècle. Mais évidemment, c'est le manuscrit du livre qui est mis à l’honneur. Les feuillets du brouillon comportent des corrections et des annotations qui sont de la main de Shelley. David Spurr précise "Alors que Mary ne pensait écrire que quelques pages, il l’a encouragée à en faire un vrai roman et l’a aidée dans sa rédaction". On peut voir les différents états du texte, grâce à des prêts de la Bodleian library d'Oxford.
D’autres ouvrages, manuscrits et documents divers, retracent la genèse du livre et son destin, les multiples éditions, la critique ainsi que les adaptations théâtrales, nombreuses déjà à l’époque. Les théories scientifiques des années 1800 sont également évoquées.
Après cette visite à la Fondation Bodmer, on ne peut manquer de se rendre à la prairie qui domine le lac, chemin Byron. Et même, s'il n'est pas possible d'entrer dans la villa Diodati, on peut tenter de l'apercevoir à travers la végétation… Trois des quatre Anglais réunis le 16 juin 1816 à la villa Diodati connurent une fin prématurée et tragique. Lord Byron mourut à 36 ans, le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce, à l'occasion des luttes de ce pays pour se libérer du joug ottoman. John Polidori se suicida au cyanure, le 24 août 1821 à Londres, il avait 26 ans. Quant à Shelley, il s'est noyé au large de La Spezia, le 8 juillet 1822, à l'âge de 30 ans. Mary Shelley, pour sa part, leur survécut et mourut à Londres, le 1er février 1851, âgée de 53 ans.
Deux romans célèbres furent ainsi conçus, "The Vampyr" de Polidori et naturellement "Frankenstein" de Mary Wollstonecraft Godwin qui n'avait alors que 19 ans. Celle-ci n'avait pas encore épousé Shelley, elle ne le fera qu'en décembre suivant. "Frankenstein ou le Prométhée moderne" a paru en 1818 et Londres célébrera alors le bicentenaire de l’œuvre.
Cette année, il y a eu cependant la création, le 4 mai 2016, au Royal Opera House de Covent Garden, du ballet "Frankenstein" du chorégraphe Liam Scarlett, coproduction entre le Royal Ballet et le San Freancisco Ballet, sur une musique du compositeur américain Lowell Liebermann. Quant à "The Vampyr" de Polidori, paru en 1819, il a inspiré "Dracula" du Britannique Bram Stoker, édité en 1897.
Ajoutons qu'en novembre prochain, le Grand théâtre de Genève, accueilli pour cause de travaux au Théâtre des Nations, affichera "Der Vampyr", opéra en deux actes de Heinrich Marschner, créé le 29 mars 1828 à Leipzig. Sur un livret de Wilhelm August Wohlbrück d'après Der Vampir oder die Totenbraut de Heinrich Ludwig Ritter. Lequel s'était inspiré de "The Vampyr" de John Polidori.
La Fondation Bodmer, située à moins d'un kilomètre de la villa Bellerive, rebaptisée Diodati par Byron, du nom de son propriétaire, propose depuis le 12 mai et jusqu'au 9 octobre 2016, une exposition "Frankenstein, créé des ténèbres". A l'initiative de son directeur Jacques Berchtold. réalisée par David Spurr, professeur de littérature anglaise à l’Université de Genève et commissaire de l’exposition et Nicolas Ducimetière, vice-directeur de la Fondation. Genève de son côté, célébrera l"événement par une grande exposition "L'imaginaire gothique depuis Frankenstein Le retour des ténèbres" qui se tiendra au musée Rath du 2 décembre 2016 au 19 mars 2017.
A la Fondation Bodmer, le visiteur est accueilli par les portraits de nos quatre Anglais et un ensemble de gravures qui montrent l'aspect de la région au début du XIXe siècle. Mais évidemment, c'est le manuscrit du livre qui est mis à l’honneur. Les feuillets du brouillon comportent des corrections et des annotations qui sont de la main de Shelley. David Spurr précise "Alors que Mary ne pensait écrire que quelques pages, il l’a encouragée à en faire un vrai roman et l’a aidée dans sa rédaction". On peut voir les différents états du texte, grâce à des prêts de la Bodleian library d'Oxford.
D’autres ouvrages, manuscrits et documents divers, retracent la genèse du livre et son destin, les multiples éditions, la critique ainsi que les adaptations théâtrales, nombreuses déjà à l’époque. Les théories scientifiques des années 1800 sont également évoquées.
Après cette visite à la Fondation Bodmer, on ne peut manquer de se rendre à la prairie qui domine le lac, chemin Byron. Et même, s'il n'est pas possible d'entrer dans la villa Diodati, on peut tenter de l'apercevoir à travers la végétation… Trois des quatre Anglais réunis le 16 juin 1816 à la villa Diodati connurent une fin prématurée et tragique. Lord Byron mourut à 36 ans, le 19 avril 1824 à Missolonghi, en Grèce, à l'occasion des luttes de ce pays pour se libérer du joug ottoman. John Polidori se suicida au cyanure, le 24 août 1821 à Londres, il avait 26 ans. Quant à Shelley, il s'est noyé au large de La Spezia, le 8 juillet 1822, à l'âge de 30 ans. Mary Shelley, pour sa part, leur survécut et mourut à Londres, le 1er février 1851, âgée de 53 ans.
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