La chandeleur vient de l’expression latine « festa candelarum », fêtes des chandelles. Elle désigne avant tout la fête de la lumière qui a lieu chaque année le 2 février.
L’histoire de la chandeleur est complexe. A l’origine, le mois de février désigne pour les romains le dernier mois de l’année. Dans la religion romaine, ce mois est vécu comme un mois de purification, d’où l’étymologie latine de février, venant du latin « februare » qui signifie « purifier ». Dans l’antiquité latine, le mois de février était vécu comme un moment de purification avant une renaissance, celle qui viendra avec le réveil de la nature et l’arrivée du printemps. Le 2 février, les romains fêtaient les lupercales, fêtes données en l’honneur du dieu Pan. On s’y rendait en grande procession en portant des chandelles…
Présentation au Temple et rite de purification
Ensuite, au moment où l’Empire devient chrétien, le pape Gélase 1er supprime les Lupercales. Le calendrier se christianise. En 472, Gélase 1er fixe le 2 février la fête de la Présentation de l’enfant Jésus au Temple appelée également Fête de la purification de la Vierge. Cette fête commémore la venue de Marie au Temple, quarante jours après la naissance de son enfant, le 25 décembre. Elle rappelle l’événement biblique raconté par les Évangiles : comme toute femme juive, Marie observe les rites de purifications de la loi mosaïque. Après le temps rituel qui suit celui des couches pour les femmes, elle retourne au temple de Jérusalem pour offrir en sacrifice un couple de tourterelles. Le prêtre reconnaît alors l’enfant Jésus comme le messie annoncé par les prophètes (Lc 2,22-32). Le jour de la Présentation au Temple est alors présenté comme un jour de lumière. Dans l’exégèse chrétienne, l’enfant Jésus est en effet comparé à une chandelle dont la cire rappelle la chair et la flamme, la divinité, manière de dire et de décrire la double nature du Christ, humaine et divine. Au fil des siècles, la fête de la Présentation au Temple s’enrichit de rites.
Traditions populaires
Dans les campagnes françaises, ce jour s’accompagne de festivités. Il n’était pas rare au XIXe siècle que le 2 février soit un jour chômé. Pour les mentalités, il rappelait aussi le passage du repos forcé de l’hiver à la reprise des activités agricoles. La tradition de faire sauter les crêpes avec une pièce d’or trouve là son origine. En effet, elle assurait une protection sur les récoltes, notamment le blé et le sarrasin. Elle augurait que la récolte serait bonne toute l’année. C’est la raison pour laquelle on conservait notamment crêpes et galettes en haut de l’armoire jusqu’à l’année suivante. Dans de nombreuses régions, par exemple en Bretagne, la crêpe de la chandeleur était aussi un moyen de demande de fiançailles. La jeune fille faisait les galettes. Si sa mère les rangeait dans l’armoire, le jeune homme se voyait refuser son parti. Par contre, si les galettes restaient sur la table, c’était le signe que les deux jeunes gens étaient promis l’un à l’autre.
De nombreux dictons rappellent que les fêtes chrétiennes restent inscrites dans le calendrier cyclique des saisons :
- S’il pleut à la Chandeleur, les vaches auront beaucoup de beurre…
- A la Chandeleur, l’hiver cesse ou reprend vigueur.
Sylvie Barnay est maître de conférences à l’Université de Metz.
L’histoire de la chandeleur est complexe. A l’origine, le mois de février désigne pour les romains le dernier mois de l’année. Dans la religion romaine, ce mois est vécu comme un mois de purification, d’où l’étymologie latine de février, venant du latin « februare » qui signifie « purifier ». Dans l’antiquité latine, le mois de février était vécu comme un moment de purification avant une renaissance, celle qui viendra avec le réveil de la nature et l’arrivée du printemps. Le 2 février, les romains fêtaient les lupercales, fêtes données en l’honneur du dieu Pan. On s’y rendait en grande procession en portant des chandelles…
Présentation au Temple et rite de purification
Ensuite, au moment où l’Empire devient chrétien, le pape Gélase 1er supprime les Lupercales. Le calendrier se christianise. En 472, Gélase 1er fixe le 2 février la fête de la Présentation de l’enfant Jésus au Temple appelée également Fête de la purification de la Vierge. Cette fête commémore la venue de Marie au Temple, quarante jours après la naissance de son enfant, le 25 décembre. Elle rappelle l’événement biblique raconté par les Évangiles : comme toute femme juive, Marie observe les rites de purifications de la loi mosaïque. Après le temps rituel qui suit celui des couches pour les femmes, elle retourne au temple de Jérusalem pour offrir en sacrifice un couple de tourterelles. Le prêtre reconnaît alors l’enfant Jésus comme le messie annoncé par les prophètes (Lc 2,22-32). Le jour de la Présentation au Temple est alors présenté comme un jour de lumière. Dans l’exégèse chrétienne, l’enfant Jésus est en effet comparé à une chandelle dont la cire rappelle la chair et la flamme, la divinité, manière de dire et de décrire la double nature du Christ, humaine et divine. Au fil des siècles, la fête de la Présentation au Temple s’enrichit de rites.
Traditions populaires
Dans les campagnes françaises, ce jour s’accompagne de festivités. Il n’était pas rare au XIXe siècle que le 2 février soit un jour chômé. Pour les mentalités, il rappelait aussi le passage du repos forcé de l’hiver à la reprise des activités agricoles. La tradition de faire sauter les crêpes avec une pièce d’or trouve là son origine. En effet, elle assurait une protection sur les récoltes, notamment le blé et le sarrasin. Elle augurait que la récolte serait bonne toute l’année. C’est la raison pour laquelle on conservait notamment crêpes et galettes en haut de l’armoire jusqu’à l’année suivante. Dans de nombreuses régions, par exemple en Bretagne, la crêpe de la chandeleur était aussi un moyen de demande de fiançailles. La jeune fille faisait les galettes. Si sa mère les rangeait dans l’armoire, le jeune homme se voyait refuser son parti. Par contre, si les galettes restaient sur la table, c’était le signe que les deux jeunes gens étaient promis l’un à l’autre.
De nombreux dictons rappellent que les fêtes chrétiennes restent inscrites dans le calendrier cyclique des saisons :
- S’il pleut à la Chandeleur, les vaches auront beaucoup de beurre…
- A la Chandeleur, l’hiver cesse ou reprend vigueur.
Sylvie Barnay est maître de conférences à l’Université de Metz.