Les Tunisiens doivent être autorisés à manifester pacifiquement, sans crainte
Au moins deux manifestants ont été tués au cours des rassemblements qui ont suivi le geste de désespoir de Mohamed Bouazizi, diplômé au chômage qui s’est immolé par le feu devant un bâtiment gouvernemental dans la ville de Sidi Bouzid, le 17 décembre, pour protester contre la confiscation de sa marchandise par des policiers, au motif qu’il n'avait pas de patente. Il a succombé à ses blessures à l’hôpital le 4 janvier.
La tentative de suicide de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, a déclenché une vague de manifestations contre la hausse des prix, le chômage et la corruption en Tunisie, manifestations qui continuent d'essaimer et dégénèrent parfois dans la violence.
"Les autorités doivent autoriser les Tunisiens à exprimer leurs doléances et à manifester de façon pacifique*. Elles ont fait des promesses vides de sens en termes d’emploi, avant d’ordonner la répression des manifestations. Les autorités ont la responsabilité de maintenir l’ordre public, mais cela ne saurait justifier le fait de prendre pour cibles des personnes qui ne font qu’exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion", a déclaré Amnesty International.
Mohamed Ammar, 18 ans, a été tué par des tirs de la police le 24 décembre 2010, dans le cadre de heurts qui ont opposé les manifestants aux membres des forces de sécurité à Menzel Bouzayane, non loin de Sidi Bouzid. Chawki Hidari, 44 ans, est mort à l’hôpital après avoir été blessé par balle le 1er janvier. Dix autres manifestants ont également été blessés au cours des affrontements.
Le 22 décembre, Neji Flehi, 24 ans, a lui aussi mis fin à ses jours en s’électrocutant, lors d’une manifestation organisée à Sidi Bouzid. Il aurait crié qu’il ne voulait "plus de misère, plus de chômage".
Ces derniers jours, les avocats ont été spécifiquement visés, victimes de coups et d’arrestations après avoir participé à l’échelon national à un sit-in le 31 décembre, pour exprimer leur solidarité avec les manifestants de Sidi Bouzid.
En réaction, des milliers d’avocats tunisiens se sont mis en grève jeudi 6 janvier pour protester contre le traitement dont ils ont été victimes. Les autorités tunisiennes ont affirmé que leurs forces de sécurité avaient agi en situation de légitime défense, mais elles doivent encore confirmer l’ouverture d’investigations sur les morts et les blessés à déplorer parmi les manifestants.
Des vagues d’arrestations ont eu lieu dans tout le pays, tandis que les libertés d’expression et de réunion sont restreintes et battues en brèche. Les autorités tunisiennes, connues pour pratiquer la détention au secret, n'ont pas révélé le nombre exact de manifestants toujours maintenus en détention. Le militant Ammar Amroussia est toujours derrière les barreaux en attendant les conclusions de l’enquête. Il a été arrêté le 29 décembre 2010 pour avoir participé à un sit-in à Gafsa.
Les autorités ont cherché à éviter que les manifestations ne se propagent dans l’ensemble du pays et ont censuré la diffusion des informations : elles ont interdit toute médiatique des événements, bloqué les sites Internet et fermé les comptes de messagerie électronique des cybermilitants, en particulier ceux qui utilisent Facebook.
* Aux termes des normes internationales relatives à l’application des lois, les policiers peuvent recourir à la force seulement lorsque cela est strictement nécessaire et dans la mesure exigée par l'accomplissement de leurs fonctions. Plus particulièrement, ils ne doivent pas faire usage d'armes à feu contre des personnes, sauf en cas de légitime défense ou pour défendre des tiers contre une menace imminente de mort ou de blessure grave, et seulement lorsque des mesures moins extrêmes sont insuffisantes pour atteindre ces objectifs. Ces normes s’appliquent en toutes circonstances, y compris pour maintenir l’ordre lors de manifestations qui dégénèrent dans la violence.
La tentative de suicide de Mohamed Bouazizi, le 17 décembre, a déclenché une vague de manifestations contre la hausse des prix, le chômage et la corruption en Tunisie, manifestations qui continuent d'essaimer et dégénèrent parfois dans la violence.
"Les autorités doivent autoriser les Tunisiens à exprimer leurs doléances et à manifester de façon pacifique*. Elles ont fait des promesses vides de sens en termes d’emploi, avant d’ordonner la répression des manifestations. Les autorités ont la responsabilité de maintenir l’ordre public, mais cela ne saurait justifier le fait de prendre pour cibles des personnes qui ne font qu’exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion", a déclaré Amnesty International.
Mohamed Ammar, 18 ans, a été tué par des tirs de la police le 24 décembre 2010, dans le cadre de heurts qui ont opposé les manifestants aux membres des forces de sécurité à Menzel Bouzayane, non loin de Sidi Bouzid. Chawki Hidari, 44 ans, est mort à l’hôpital après avoir été blessé par balle le 1er janvier. Dix autres manifestants ont également été blessés au cours des affrontements.
Le 22 décembre, Neji Flehi, 24 ans, a lui aussi mis fin à ses jours en s’électrocutant, lors d’une manifestation organisée à Sidi Bouzid. Il aurait crié qu’il ne voulait "plus de misère, plus de chômage".
Ces derniers jours, les avocats ont été spécifiquement visés, victimes de coups et d’arrestations après avoir participé à l’échelon national à un sit-in le 31 décembre, pour exprimer leur solidarité avec les manifestants de Sidi Bouzid.
En réaction, des milliers d’avocats tunisiens se sont mis en grève jeudi 6 janvier pour protester contre le traitement dont ils ont été victimes. Les autorités tunisiennes ont affirmé que leurs forces de sécurité avaient agi en situation de légitime défense, mais elles doivent encore confirmer l’ouverture d’investigations sur les morts et les blessés à déplorer parmi les manifestants.
Des vagues d’arrestations ont eu lieu dans tout le pays, tandis que les libertés d’expression et de réunion sont restreintes et battues en brèche. Les autorités tunisiennes, connues pour pratiquer la détention au secret, n'ont pas révélé le nombre exact de manifestants toujours maintenus en détention. Le militant Ammar Amroussia est toujours derrière les barreaux en attendant les conclusions de l’enquête. Il a été arrêté le 29 décembre 2010 pour avoir participé à un sit-in à Gafsa.
Les autorités ont cherché à éviter que les manifestations ne se propagent dans l’ensemble du pays et ont censuré la diffusion des informations : elles ont interdit toute médiatique des événements, bloqué les sites Internet et fermé les comptes de messagerie électronique des cybermilitants, en particulier ceux qui utilisent Facebook.
* Aux termes des normes internationales relatives à l’application des lois, les policiers peuvent recourir à la force seulement lorsque cela est strictement nécessaire et dans la mesure exigée par l'accomplissement de leurs fonctions. Plus particulièrement, ils ne doivent pas faire usage d'armes à feu contre des personnes, sauf en cas de légitime défense ou pour défendre des tiers contre une menace imminente de mort ou de blessure grave, et seulement lorsque des mesures moins extrêmes sont insuffisantes pour atteindre ces objectifs. Ces normes s’appliquent en toutes circonstances, y compris pour maintenir l’ordre lors de manifestations qui dégénèrent dans la violence.