Il y a plus de dix mois que les lois d'urgence visant les Roms, dites "Urgence Nomades", ont été déclarées illégales par le plus haut tribunal administratif du pays. Pourtant, il n'a été accordé ni réparation ni recours effectif aux Roms dont les droits ont été bafoués au nom de l'état d'urgence imposé durant trois ans et demi.
"Le gouvernement italien manque à ses obligations internationales comme à ses engagements auprès de la Commission européenne. Des enfants, des femmes et des hommes continuent d'être expulsés des camps où ils vivent, sans avoir été dûment consultés, sans avoir reçu de préavis ni de proposition de relogement Les personnes les plus touchées sont celles qui vivent dans des camps informels ; elles continuent d'être délogées de manière incessante. L'ouverture récente près de Rome du nouveau camp de La Barbuta, sur la base d'une séparation ethnique, illustre de manière criante que les autorités n'ont en rien changé leurs pratiques. Certes, le gouvernement de Mario Monti ne tient pas les mêmes propos désobligeants que ses prédécesseurs. Mais pour ce qui est des actes, on ne perçoit guère de différence", a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
Les promesses faites par le gouvernement de promouvoir l'égalité de traitement et d'améliorer les conditions de vie des Roms, inscrites dans la Stratégie nationale pour l'intégration des Roms présentée par l'Italie à l'Union européenne en février dernier, sont restées lettre morte: au cours de l'année, des centaines de Roms ont ainsi été expulsés de force, à Rome, à Milan, et se sont retrouvés sans abri.
Les plans de démantèlement de camps autorisés ou "tolérés" se poursuivent, sans véritable consultation et sans les garanties légales appropriées. Les conditions de vie dans la plupart des camps autorisés demeurent très mauvaises; elles sont pires encore dans les campements informels, où l'accès à l'eau, à des installations sanitaires et à l'électricité est très limité. La ségrégation ethnique reste très présente: un grande partie des Roms sont exclus des programmes de logements sociaux.
Dans de nombreux cas, des expulsions forcées à répétition ont conduit les Roms à installer des abris faits de bric et de broc dans des lieux qui les exposent à des conditions d'une précarité extrême : accès très insuffisant à l'eau, aux installations sanitaires et à d'autres services, protection médiocre ou inexistante contre les intempéries, infestations de rats et de souris...
"Je suis très choqué. Je vivais dans un camp autorisé, je travaillais, mes enfants allaient à l'école – maintenant je n'ai plus rien", raconte Daniel, installé depuis 12 ans en Italie. Il résidait avec sa famille dans le camp autorisé de Via Triboniano, à Milan, avant d'en être expulsé de force en mai 2010. Il vit actuellement dans un camp informel à Milan.
D'après les chiffres des autorités municipales de Rome, plus de 850 personnes ont été expulsées de camps informels de la capitale au cours des six premiers mois de l'année 2012. Seules 209 d'entre elles – des mères et leurs enfants, dans tous les cas – se sont vu proposer des abris d'urgence. Ces abris n'ont été acceptés que par cinq mères et leurs neuf enfants, la majorité des personnes concernées refusant d'être séparées de leur famille.
Amnesty International recommande à la Commission européenne d'entamer contre l'Italie une procédure pour atteinte aux droits humains, en particulier, pour son non-respect du droit des Roms à un logement convenable, au titre de la directive de l'UE sur l'égalité raciale.
"Le gouvernement italien manque à ses obligations internationales comme à ses engagements auprès de la Commission européenne. Des enfants, des femmes et des hommes continuent d'être expulsés des camps où ils vivent, sans avoir été dûment consultés, sans avoir reçu de préavis ni de proposition de relogement Les personnes les plus touchées sont celles qui vivent dans des camps informels ; elles continuent d'être délogées de manière incessante. L'ouverture récente près de Rome du nouveau camp de La Barbuta, sur la base d'une séparation ethnique, illustre de manière criante que les autorités n'ont en rien changé leurs pratiques. Certes, le gouvernement de Mario Monti ne tient pas les mêmes propos désobligeants que ses prédécesseurs. Mais pour ce qui est des actes, on ne perçoit guère de différence", a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
Les promesses faites par le gouvernement de promouvoir l'égalité de traitement et d'améliorer les conditions de vie des Roms, inscrites dans la Stratégie nationale pour l'intégration des Roms présentée par l'Italie à l'Union européenne en février dernier, sont restées lettre morte: au cours de l'année, des centaines de Roms ont ainsi été expulsés de force, à Rome, à Milan, et se sont retrouvés sans abri.
Les plans de démantèlement de camps autorisés ou "tolérés" se poursuivent, sans véritable consultation et sans les garanties légales appropriées. Les conditions de vie dans la plupart des camps autorisés demeurent très mauvaises; elles sont pires encore dans les campements informels, où l'accès à l'eau, à des installations sanitaires et à l'électricité est très limité. La ségrégation ethnique reste très présente: un grande partie des Roms sont exclus des programmes de logements sociaux.
Dans de nombreux cas, des expulsions forcées à répétition ont conduit les Roms à installer des abris faits de bric et de broc dans des lieux qui les exposent à des conditions d'une précarité extrême : accès très insuffisant à l'eau, aux installations sanitaires et à d'autres services, protection médiocre ou inexistante contre les intempéries, infestations de rats et de souris...
"Je suis très choqué. Je vivais dans un camp autorisé, je travaillais, mes enfants allaient à l'école – maintenant je n'ai plus rien", raconte Daniel, installé depuis 12 ans en Italie. Il résidait avec sa famille dans le camp autorisé de Via Triboniano, à Milan, avant d'en être expulsé de force en mai 2010. Il vit actuellement dans un camp informel à Milan.
D'après les chiffres des autorités municipales de Rome, plus de 850 personnes ont été expulsées de camps informels de la capitale au cours des six premiers mois de l'année 2012. Seules 209 d'entre elles – des mères et leurs enfants, dans tous les cas – se sont vu proposer des abris d'urgence. Ces abris n'ont été acceptés que par cinq mères et leurs neuf enfants, la majorité des personnes concernées refusant d'être séparées de leur famille.
Amnesty International recommande à la Commission européenne d'entamer contre l'Italie une procédure pour atteinte aux droits humains, en particulier, pour son non-respect du droit des Roms à un logement convenable, au titre de la directive de l'UE sur l'égalité raciale.
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