Il m’est impossible de rester muet face au lynchage médiatique subi par Roselyne Bachelot, suite à l’annulation de la commande de 50 millions de doses de vaccins contre la grippe H1N1. Il va de soi que le Ministre de la Santé est victime d’un mauvais procès.
Il y a de l’hypocrisie à laisser entendre que la puissance publique aurait dû savoir immédiatement et exactement comment réagir dans la perspective d’une pandémie sur laquelle nous savions peu de choses. Comme il est injuste de prétendre que Roselyne Bachelot a eu tort de commander 94 millions de vaccins. Rappelons le : à ce moment là (été 2009), aucun expert ne pouvait anticiper avec certitude la quantité de vaccins nécessaire à notre pays. Dans un contexte d’incertitude, Madame Bachelot a donc eu la sagesse d’appliquer le principe de précaution en s’appuyant sur les recommandations des experts de l’OMS.
J’ose à peine imaginer les réactions des Trissotins moralisateurs si la pandémie avait été plus radicale pour notre population. L’absence de précautions suffisantes aurait été une faute impardonnable.
C’est toujours en conformité avec les recommandations de l’OMS que Roselyne Bachelot a décidé de résilier près de la moitié des commandes de la France, soit 50 millions de doses sur un total de 94. Qui peut l’en blâmer, puisqu’il a été confirmé tardivement, le 20 novembre dernier, qu’une seule injection suffirait ? Ce retournement n’est pas imputable à Madame la Ministre, ni à l’OMS ! Il est de l’ordre de l’imprévisible. Dommage cependant que la mauvaise foi prévale aujourd’hui. Les faux prophètes qui scandent qu’ « ils avaient raison : le gouvernement en faisait trop, » donne de l’écho à une polémique nauséabonde.
On sait aujourd’hui que l’annulation d’une partie de la commande permettrait d’économiser 350 millions d’Euros. La France aurait tort de bouder cette économie. De surcroît, grâce à cette opération, notre pays libère des doses qui s’avèreront sans doute utiles pour des pays moins préparés que le nôtre. La question des indemnités compensatoires versées aux laboratoires reste à éclaircir, mais sur le principe, l’Etat a tout à fait le droit d’invoquer l’intérêt général pour annuler un contrat, dès lors que le besoin a évolué ou disparu.
La gestion d'une crise sanitaire publique est une équation complexe dans laquelle toutes les parties prenantes (experts, politiques, industriels, médecins...) sont impliquées. C’est le Président d’un groupe de santé privé qui l’écrit : en hurlant avec la meute, les apprentis sorciers que nous entendons tous les jours sur les radios ne rendent pas un fier service à ce qui devrait être une gloire de notre système de santé : le principe de précaution.
Dr Christian Le Dorze
Il y a de l’hypocrisie à laisser entendre que la puissance publique aurait dû savoir immédiatement et exactement comment réagir dans la perspective d’une pandémie sur laquelle nous savions peu de choses. Comme il est injuste de prétendre que Roselyne Bachelot a eu tort de commander 94 millions de vaccins. Rappelons le : à ce moment là (été 2009), aucun expert ne pouvait anticiper avec certitude la quantité de vaccins nécessaire à notre pays. Dans un contexte d’incertitude, Madame Bachelot a donc eu la sagesse d’appliquer le principe de précaution en s’appuyant sur les recommandations des experts de l’OMS.
J’ose à peine imaginer les réactions des Trissotins moralisateurs si la pandémie avait été plus radicale pour notre population. L’absence de précautions suffisantes aurait été une faute impardonnable.
C’est toujours en conformité avec les recommandations de l’OMS que Roselyne Bachelot a décidé de résilier près de la moitié des commandes de la France, soit 50 millions de doses sur un total de 94. Qui peut l’en blâmer, puisqu’il a été confirmé tardivement, le 20 novembre dernier, qu’une seule injection suffirait ? Ce retournement n’est pas imputable à Madame la Ministre, ni à l’OMS ! Il est de l’ordre de l’imprévisible. Dommage cependant que la mauvaise foi prévale aujourd’hui. Les faux prophètes qui scandent qu’ « ils avaient raison : le gouvernement en faisait trop, » donne de l’écho à une polémique nauséabonde.
On sait aujourd’hui que l’annulation d’une partie de la commande permettrait d’économiser 350 millions d’Euros. La France aurait tort de bouder cette économie. De surcroît, grâce à cette opération, notre pays libère des doses qui s’avèreront sans doute utiles pour des pays moins préparés que le nôtre. La question des indemnités compensatoires versées aux laboratoires reste à éclaircir, mais sur le principe, l’Etat a tout à fait le droit d’invoquer l’intérêt général pour annuler un contrat, dès lors que le besoin a évolué ou disparu.
La gestion d'une crise sanitaire publique est une équation complexe dans laquelle toutes les parties prenantes (experts, politiques, industriels, médecins...) sont impliquées. C’est le Président d’un groupe de santé privé qui l’écrit : en hurlant avec la meute, les apprentis sorciers que nous entendons tous les jours sur les radios ne rendent pas un fier service à ce qui devrait être une gloire de notre système de santé : le principe de précaution.
Dr Christian Le Dorze