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France : Les fermetures de distributeurs de billets s'accélèrent


Par Rédigé le 07/08/2020 (dernière modification le 06/08/2020)

L'année dernière, en 2019, un peu plus de 2100 distributeurs ont fermé. Ces fermetures seraient susceptibles d'avoir été renforcées lors de la crise sanitaire.


Les distributeurs de billets se font de plus en plus rares

La rareté des distributeurs de billets (C) Jonas
La rareté des distributeurs de billets (C) Jonas
Bercy et la Banque de France ont publié un rapport en fin de semaine dernière, disant que les distributeurs automatiques de billets se font de plus en plus rares. En 2019, leur nombre a beaucoup baissé, poursuivant une tendance observable depuis de nombreuses années. À la fin de l’année, la France comptait 50.316 distributeurs, soit 2135 de moins qu’un an plus tôt (-4,1%). Le rythme des fermetures s’accélère rapidement par rapport à la baisse annuelle moyenne de 1,5% constatée entre 2015 et 2018.

Dans le détail, la baisse est plus sensible dans les communes de 10.000 habitants et plus, atteignant -4,8%. À l’inverse, elle est bien plus limitée dans les villages de 1000 à 2000 habitants (-1,3%), de même que dans ceux de 500 à 999 habitants (-2,7%). Le nombre de distributeurs est même en augmentation dans les petites communes de moins de 500 habitants, passant de 182 à 187 machines entre 2018 et 2019 (+2,7%). En fin décembre 2019, 6572 communes étaient équipées d’au moins un DAB, soit 16 de moins qu’à fin 2018. Un peu plus de 31.100 personnes ont donc perdu l’accès à un distributeur dans leur commune en un an. En outre, souligne le rapport, l’année dernière, de nombreux distributeurs ont subi "des actes réitérés de vandalisme lors du mouvement des gilets jaunes mais ont été réparés ou remplacés depuis".
 

Les points d’accès privatifs en hausse

18,8% des communes ont au moins un DAB sur leur territoire (C) Steve Buissinne
18,8% des communes ont au moins un DAB sur leur territoire (C) Steve Buissinne
En parallèle, le nombre de points d’accès privatifs, ces "services privatifs de distribution d’espèces accessibles uniquement aux clients de leur réseau d’appartenance" (comme les relais CA du Crédit agricole) a fortement progressé, passant de 23.202 à 25.536 en un an. Cette fois-ci, le rythme de la progression suit le chemin inverse de celui de la fermeture des DAB : la hausse est plus marquée dans les grandes villes (+25,4%) et celles de 5000 à 9999 habitants (+18,8%), mais moins dans les petits villages (+2,4% dans ceux de moins de 500 habitants).

Cette augmentation permet au nombre total de points d’accès aux espèces de se stabiliser en métropole, passant de 75.653 à 75.852 en un an. Cette stabilité recouvre cependant une évolution profonde : la fermeture des distributeurs universels, remplacés par des points accessibles aux seuls clients d’un réseau. Résultat : 18,8% des communes ont au moins un DAB sur leur territoire, un quart d’entre elles n’en ont pas mais ont au moins un point d’accès privatif (une proportion en légère hausse) et 56,7% n’ont aucun point d’accès aux espèces, une part là encore en hausse sur un an.

 

Une tendance liée à l’évolution des modes de paiement

L’accès aux espèces en métropole reste «très bon» (C) moerschy
L’accès aux espèces en métropole reste «très bon» (C) moerschy
distributeurs_de_billets_et_coronavirus_.mp3 Distributeurs de billets et coronavirus .mp3  (229.02 Ko)

Pour la Banque de France, l’accès aux espèces en métropole reste «très bon» et «près de 99% de la population métropolitaine réside soit dans une commune équipée d'au moins un automate, soit dans une commune située à moins de quinze minutes en voiture de la commune équipée la plus proche». En outre, le réseau a prouvé son efficacité lors du confinement, aucune rupture d'approvisionnement n'ayant été constatée.

Cela fait référence plutôt à une «rationalisation» du nombre de DAB, l’institution explique la baisse de ce nombre par deux raisons principales. De prime abord, l’érosion «de l’usage des espèces dans les transactions, sous l’effet des changements des modes de consommation et de paiement» . Les flux de billets remontant du public - autrement dit, la valeur des transactions - ont ainsi baissé de 13,2%, en valeur, entre 2012 et 2019, et cette tendance s’accélère depuis deux ans. Elle pourrait avoir été de nouveau renforcée durant la crise sanitaire, rendant le paiement en espèces de plus en plus obsolète alors que les clients privilégient les modes de paiement électroniques.

Ensuite, sur le long terme, le nombre d’agences bancaires est lui aussi en baisse. Les banques en ligne 100% digitales ont parallèlement le vent en poupe, un double mouvement qui accentue les fermetures de distributeurs.
 








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