Expo "Art Premier Quai Branly"

Construit sur pilotis au bord des quais de la Seine, le projet architectural du Musée sous la direction de Jean Nouvel partait du principe que ce nouveau musée soit "bâti autour d’une collection". En effet, ce lieu rassemble les collections du Musée de l’Homme et celles du Musée National des Arts d’Afrique et d’Océanie.
Les collections permanentes présentent plusieurs centaines d’œuvres réparties en un parcours géographique se déroulant comme un serpent autour d'un axe central et emmenant les visiteurs vers d'autres mondes, celui des arts d’Océanie, d'Asie, d’Afrique, et des Amériques illustrant ainsi la richesse et la diversité culturelles des civilisations extra européennes. "Ce musée, c'est une initiation", expliqua Jean Nouvel. Les découpes des vitrages extérieurs plus ou moins opaques dévoilent des vues sur la Tour Eiffel toute proche.

L'espace d'exposition guide adroitement le visiteur à la découverte de la Papouasie, Vanuatu, Inde, Mali, Cambodge. Plongée dans un jeu de clair-obscur, les sculptures et artéfacts prennent une dimension mystérieuse, mystique. Les masques papous, les crânes humains sculptés semblent détenir des pouvoirs secrets hérités de leur caractère sacré. Les peintures sur écorces d'eucalyptus aborigènes et les sculptures fines en or montrant la cérémonie de l'Ato au Bénin retiennent plus particulièrement l'attention. La majorité des œuvres datent du XXe siècle, mais illustrent parfaitement l'art ancestral de civilisations pour la plupart disparues.
Les collections présentées montrent la richesse de chaque civilisation, mais aussi de surprenantes similitudes d'expression et de représentations des crânes, masques, du rapport à la nature et à l'eau source de vie.

Une petite salle est consacrée aux graphites et sanguines du peintre André Maire (1898-1984), dessinateur insatiable inspiré de ses multiples voyages dans les anciennes colonies d'Indochine ou de Madagascar, retranscrivant avec son trait tout en circonvolution des scènes de vie locales, mais exemptes du contexte politique.

Jusqu’au 1er avril 2018, le musée présente une exposition temporaire intitulée "Le Pérou avant les Incas", illustrant les origines et modes d'organisation des premières sociétés andines. L'espace d'exposition du deuxième étage présente ainsi des sculptures, outils de la vie quotidienne en provenance des civilisations Mochica, Cupisnique, Chimù et Lambayeque ayant précédé l’Empire Inca. Les premières cités andines ont fait leur apparition vers l'an 300 de notre ère. La découverte de tombeaux et mobiliers funéraires féminins a récemment démontré que l'autorité politique et religieuse de certains villages était détenue par des femmes: les Capullanas.

"L'art s'adresse toujours en l'homme à une part civilisée, même si cette civilisation est encore primitive aux yeux de celles qui suivent." Henri Bauchau.