Jacqueline de Ribes en Christian Dior, 1959 - © Courtesy of The Metropolitan Museum of Art, Photograph by Roloff Beny, Roloff Beny Estate
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Avec les biographies de Berthe Morisot, Stefan Zweig, Camille Claudel ou Romain Gary notamment, l’Académicienne nous avait habitués à la célébration des lettres ou des arts.
Pour Jacqueline de Ribes, rien de tout cela ou plutôt tout cela à la fois et même au-delà. Et Dominique Bona, par ailleurs agrégée de lettres, de déclarer "Je ne m’étais intéressée jusque-là qu’à des vies dont l’art était le cœur battant. Des vies dont l’essentiel fut de peindre, écrire ou sculpter".
Et elle raconte qu’elle a parfois croisé la comtesse de Ribes et qu’invitée à dîner chez elle le soir de son élection à l’Académie française en 2013, elle lui avait proposé d’écrire sa biographie. "La dernière reine de Paris" accepta et lui livra sa vie, ouvrant ses coffres à bijoux, ses armoires remplies de centaines de robes et ses archives au complet, articles de presse, photos et correspondance.
L’auteur qui en tirera 528 pages passionnantes, révèle "Tout a été conservé, classé, répertorié. Son obsession est de garder les traces de sa vie, que rien ne s’efface. Son cauchemar serait que tout disparaisse avec elle". Phare de la haute société et de la mode, Jacqueline de Ribes n’aurait pas été désavouée par Proust. D’ailleurs, Luchino Visconti qui l’admirait, souhaitait qu’elle incarne la duchesse de Guermantes sous sa direction, dans le film La recherche du temps perdu qu’il projetait, il n’en restera que le scénario, le réalisateur mourut avant le tournage.
Elle a été photographiée par les plus grands dont Richard Avedon ou Cécil Beaton entre autres, et reconnue en 1956 par la presse américaine comme la femme la plus élégante du monde. Jacqueline de Ribes est née à Paris le 14 juillet 1929, fille de Jean Bonnin de la Bonninière de Beaumont qui fut notamment vice-président du Comité international olympique, et de Paule Rivaud de La Raffinière, traductrice de Tennessee Williams, Ernest Hemingway ou Eugène O'neill.
Le 30 janvier 1948, elle épouse le vicomte, qui deviendra comte, Édouard de Ribes, banquier, Ils auront deux enfants. Elle a commencé par créer ses toilettes tout en portant également celles des plus grands couturiers qu’elle fréquentait. Son ami Yves Saint Laurent l’encourage à créer sa propre collection qu’elle présente le 23 mars 1983 3, elle ouvre des bureaux à Paris, Tokyo et New York et dirigera sa maison de couture jusqu'en 1995, des raisons de santé ayant motivé cet arrêt. On la retrouve dans les événements mondains les plus somptueux tel que le Bal du siècle, donné en son palais Labia de Venise par le mécène Charles de Beistegui le 3 septembre 1951. En robe de sa création, elle en était une des plus jeunes participantes parmi les 1.500 invités, tous plus célèbres les uns que les autres. Ou bien le Bal oriental organisé à Paris le 5 décembre 1969 par le collectionneur Alexis de Rédé à l’hôtel particulier Lambert, sur l’Ile Saint-Louis.
Du 19 novembre 2015 au 21 février 2016, à l’occasion des 150 ans du magazine "Harper’s Bazaar", le Costume Institute du Metropolitan museum de New York lui consacre une exposition, "Jacqueline de Ribes: The art of style". Une soixantaine de ses créations et celles de ses amis couturiers, des vidéos exaltant son élégance et relatant sa vie d'aristocrate passionnée de mode depuis son plus jeune âge. Au même moment, son visage était projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building.
Jacqueline de Ribes s’est également intéressée à la production théâtrale, de la comédie musicale à Lorca, et aussi télévisuelle. Elle s’est consacrée à des activités humanitaires et a présidé diverses associations défendant les plus nobles causes. Elle est présidente d'honneur de la Société des amis des musées d'Orsay et de l'Orangerie. A 90 ans, Jacqueline de Ribes avait organisé à Paris, les 11 et 12 décembre 2019, chez Sotheby's, une vente aux enchères de ses trésors estimés à 12,5 millions d'euros, ils furent dispersés pour 22 millions. Dominique Bona a brossé le fascinant portrait de cette femme éprise de liberté, malgré les contraintes que lui imposait son appartenance sociale, qui s’est essayée avec bonheur et beaucoup d’élégance à différentes activités et a été perçue comme une icône.
Pour Jacqueline de Ribes, rien de tout cela ou plutôt tout cela à la fois et même au-delà. Et Dominique Bona, par ailleurs agrégée de lettres, de déclarer "Je ne m’étais intéressée jusque-là qu’à des vies dont l’art était le cœur battant. Des vies dont l’essentiel fut de peindre, écrire ou sculpter".
Et elle raconte qu’elle a parfois croisé la comtesse de Ribes et qu’invitée à dîner chez elle le soir de son élection à l’Académie française en 2013, elle lui avait proposé d’écrire sa biographie. "La dernière reine de Paris" accepta et lui livra sa vie, ouvrant ses coffres à bijoux, ses armoires remplies de centaines de robes et ses archives au complet, articles de presse, photos et correspondance.
L’auteur qui en tirera 528 pages passionnantes, révèle "Tout a été conservé, classé, répertorié. Son obsession est de garder les traces de sa vie, que rien ne s’efface. Son cauchemar serait que tout disparaisse avec elle". Phare de la haute société et de la mode, Jacqueline de Ribes n’aurait pas été désavouée par Proust. D’ailleurs, Luchino Visconti qui l’admirait, souhaitait qu’elle incarne la duchesse de Guermantes sous sa direction, dans le film La recherche du temps perdu qu’il projetait, il n’en restera que le scénario, le réalisateur mourut avant le tournage.
Elle a été photographiée par les plus grands dont Richard Avedon ou Cécil Beaton entre autres, et reconnue en 1956 par la presse américaine comme la femme la plus élégante du monde. Jacqueline de Ribes est née à Paris le 14 juillet 1929, fille de Jean Bonnin de la Bonninière de Beaumont qui fut notamment vice-président du Comité international olympique, et de Paule Rivaud de La Raffinière, traductrice de Tennessee Williams, Ernest Hemingway ou Eugène O'neill.
Le 30 janvier 1948, elle épouse le vicomte, qui deviendra comte, Édouard de Ribes, banquier, Ils auront deux enfants. Elle a commencé par créer ses toilettes tout en portant également celles des plus grands couturiers qu’elle fréquentait. Son ami Yves Saint Laurent l’encourage à créer sa propre collection qu’elle présente le 23 mars 1983 3, elle ouvre des bureaux à Paris, Tokyo et New York et dirigera sa maison de couture jusqu'en 1995, des raisons de santé ayant motivé cet arrêt. On la retrouve dans les événements mondains les plus somptueux tel que le Bal du siècle, donné en son palais Labia de Venise par le mécène Charles de Beistegui le 3 septembre 1951. En robe de sa création, elle en était une des plus jeunes participantes parmi les 1.500 invités, tous plus célèbres les uns que les autres. Ou bien le Bal oriental organisé à Paris le 5 décembre 1969 par le collectionneur Alexis de Rédé à l’hôtel particulier Lambert, sur l’Ile Saint-Louis.
Du 19 novembre 2015 au 21 février 2016, à l’occasion des 150 ans du magazine "Harper’s Bazaar", le Costume Institute du Metropolitan museum de New York lui consacre une exposition, "Jacqueline de Ribes: The art of style". Une soixantaine de ses créations et celles de ses amis couturiers, des vidéos exaltant son élégance et relatant sa vie d'aristocrate passionnée de mode depuis son plus jeune âge. Au même moment, son visage était projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building.
Jacqueline de Ribes s’est également intéressée à la production théâtrale, de la comédie musicale à Lorca, et aussi télévisuelle. Elle s’est consacrée à des activités humanitaires et a présidé diverses associations défendant les plus nobles causes. Elle est présidente d'honneur de la Société des amis des musées d'Orsay et de l'Orangerie. A 90 ans, Jacqueline de Ribes avait organisé à Paris, les 11 et 12 décembre 2019, chez Sotheby's, une vente aux enchères de ses trésors estimés à 12,5 millions d'euros, ils furent dispersés pour 22 millions. Dominique Bona a brossé le fascinant portrait de cette femme éprise de liberté, malgré les contraintes que lui imposait son appartenance sociale, qui s’est essayée avec bonheur et beaucoup d’élégance à différentes activités et a été perçue comme une icône.