Les conflits entre les Roms et les Hongrois durent depuis des siècles (wikipedia.org)
Si ce n'est pas la première fois que des maisons habitées par des Roms
sont attaquées à coups de cocktails Molotov, c'est malheureusement la
première fois que des victimes sont à déplorer. Ces agressions se sont
multipliées cette année et lundi, dans un petit village du nord-est de
la Hongrie, Nagycsécs, des inconnus ont attaqué deux maisons et tué un
homme et une femme d'une quarantaine d'années. Les maisons ont été
incendiées et criblées de tirs de chevrotine. Une autre victime a été
hospitalisée, blessée à l'abdomen. "Les coups de feu ont atteint les
victimes à la tête à travers les stores fermés", a précisé la police.
Le petit village de Nagycsécs compte environ 916 habitants et est
réputé être une localité calme où seuls 35 délits ont été enregistrés
l'an dernier.
A-t-on affaire à un crime raciste ?
Il faut évidemment attendre la fin de l'enquête de police avant de
pouvoir déclarer s'il s'agit d'un crime raciste ou non. Mais comme «la
famille agressée n'a jamais eu affaire à la justice", a rappelé, Tibor
Kovacs, au nom du groupe parlementaire socialiste, il y a fort à
parier qu'il ne s'agisse pas d'un règlement de comptes entre familles.
De son côté Laszlo Teleki, commissaire auprès du Premier ministre
responsable des Roms a déclaré que «ce qui est arrivé à Nagycsécs est
inacceptable". Il a ajouté avoir proposé que la Commission du
Parlement sur les droits de l'Homme dénonce l'attaque brutale dans une
déclaration commune au nom de tous les partis politiques hongrois. A
Bruxelles, la Hongroise Viktoria Mohacsi, une des deux Roms du
Parlement européen a déclaré "j'ai visité plusieurs endroits qui ont
été attaqués et j'ai obtenu des informations selon lesquelles le motif
des attaques était le racisme" et elle attend de la police une enquête
"rapide et précise" alors que celle-ci n'avait pas précisé dans son
rapport l'origine ethnique des victimes. Les autorités hongroises ont
proposé une récompense d'un million de HUF, environ 4 000 euros, pour
des informations sur les agresseurs.