Une quinzaine de nouvelles composent le livre, toutes axées autour du thème de l'amour des animaux et la barbarie humaine, que l'auteur évoque douloureusement.
Une famille incestueuse "de père en fils", où le petit dernier, qui se retrouve au bout de la chaîne, "se rend dans la grange et encule la plus petite truie". Chaque texte laisse le lecteur dans une ambiance morbide et cadavérique, mais c'est le reflet de la réalité des situations vécues et encore actuelles dans notre monde du XXIème siècle....
"Mon paternel avait des oiseaux exotiques dans toute la maison ; ils arrivaient par centaines, même si seulement une douzaine environ parvenait à reste en vie, et mon père et moi on brûlait les cadavres. (...) Ces dix-sept premières années ont baigné dans le sang, la souffrance et la mort. J'aurais pu être marqué à Devenir comme mon vieux. Mais non. Ces oiseaux qui savaient parler, le bruit de leur cou qu'on brisait, sonnèrent le glas. Et donc, comme ma mère, je suis parti."C'est ainsi que l'éditeur présente le livre. Un autre extrait, celui d’Exploiteur, en dit encore plus long:
"Les animaux étaient le gagne-pain de mon paternel. Il était maître de piégeage et élevait des chinchillas dans le sous-sol. Il chassait les ours pour leur vésicule biliaire, les cerfs et les élans pour leurs bois, et Dieu sait quoi d’autre. Combats de coqs, combats de chiens, ragondins enchaînés à des arbres et forcés de se battre avec des chiens, et cetera. Il avait des oiseaux exotiques dans toute la maison ; ils arrivaient par centaines, même si seulement une douzaine environ parvenait à rester en vie, et mon père et moi on brûlait les cadavres et on essayait de s’occuper de ceux qui tenaient bon. Puis quelqu’un venait les chercher et filait un peu d’argent à mon père. Maman en gardait quelques-uns, qu’elle apprivoisait et à qui elle apprenait à parler, pour qu’ils soient tous différents.
Elle a fini par en avoir marre, marre sans doute de tous ces animaux, de la mort et de mon père qui n’a jamais vraiment eu de vrai boulot, marre de voir que l’argent qui rentrait dans la famille était de l’argent sale. Je pense qu’elle aspirait à une vie normale. Et donc, un soir, elle est partie.
J’avais dix-sept ans. Le matin, mon père est allé d’un oiseau à l’autre, leur tordant le cou. Je suppose qu’il ne voulait pas qu’ils lui évoquent des souvenirs.
Ces dix-sept premières années ont baigné dans le sang, la souffrance et la mort. J’aurais pu être marqué à vie. Devenir comme mon vieux. Mais non. Ces oiseaux qui savaient parler, le bruit de leur cou qu’on brisait, sonnèrent le glas.
Et donc, comme ma mère, je suis parti.
Dix ans plus tard, je ne mange pas de viande et ne porte pas de cuir. Ni de laine, d’ailleurs, ou de soie. Je ne mange pas d’œufs, je ne bois pas de lait. J’essaie de ne rien faire qui soit lié à l’exploitation des animaux. J’aime croire que je n’agis pas en réaction, sinon contre un état général d’injustice dans le monde. J’aime croire que même si j’avais grandi...
Une famille incestueuse "de père en fils", où le petit dernier, qui se retrouve au bout de la chaîne, "se rend dans la grange et encule la plus petite truie". Chaque texte laisse le lecteur dans une ambiance morbide et cadavérique, mais c'est le reflet de la réalité des situations vécues et encore actuelles dans notre monde du XXIème siècle....
"Mon paternel avait des oiseaux exotiques dans toute la maison ; ils arrivaient par centaines, même si seulement une douzaine environ parvenait à reste en vie, et mon père et moi on brûlait les cadavres. (...) Ces dix-sept premières années ont baigné dans le sang, la souffrance et la mort. J'aurais pu être marqué à Devenir comme mon vieux. Mais non. Ces oiseaux qui savaient parler, le bruit de leur cou qu'on brisait, sonnèrent le glas. Et donc, comme ma mère, je suis parti."C'est ainsi que l'éditeur présente le livre. Un autre extrait, celui d’Exploiteur, en dit encore plus long:
"Les animaux étaient le gagne-pain de mon paternel. Il était maître de piégeage et élevait des chinchillas dans le sous-sol. Il chassait les ours pour leur vésicule biliaire, les cerfs et les élans pour leurs bois, et Dieu sait quoi d’autre. Combats de coqs, combats de chiens, ragondins enchaînés à des arbres et forcés de se battre avec des chiens, et cetera. Il avait des oiseaux exotiques dans toute la maison ; ils arrivaient par centaines, même si seulement une douzaine environ parvenait à rester en vie, et mon père et moi on brûlait les cadavres et on essayait de s’occuper de ceux qui tenaient bon. Puis quelqu’un venait les chercher et filait un peu d’argent à mon père. Maman en gardait quelques-uns, qu’elle apprivoisait et à qui elle apprenait à parler, pour qu’ils soient tous différents.
Elle a fini par en avoir marre, marre sans doute de tous ces animaux, de la mort et de mon père qui n’a jamais vraiment eu de vrai boulot, marre de voir que l’argent qui rentrait dans la famille était de l’argent sale. Je pense qu’elle aspirait à une vie normale. Et donc, un soir, elle est partie.
J’avais dix-sept ans. Le matin, mon père est allé d’un oiseau à l’autre, leur tordant le cou. Je suppose qu’il ne voulait pas qu’ils lui évoquent des souvenirs.
Ces dix-sept premières années ont baigné dans le sang, la souffrance et la mort. J’aurais pu être marqué à vie. Devenir comme mon vieux. Mais non. Ces oiseaux qui savaient parler, le bruit de leur cou qu’on brisait, sonnèrent le glas.
Et donc, comme ma mère, je suis parti.
Dix ans plus tard, je ne mange pas de viande et ne porte pas de cuir. Ni de laine, d’ailleurs, ou de soie. Je ne mange pas d’œufs, je ne bois pas de lait. J’essaie de ne rien faire qui soit lié à l’exploitation des animaux. J’aime croire que je n’agis pas en réaction, sinon contre un état général d’injustice dans le monde. J’aime croire que même si j’avais grandi...
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