Des chiffres qui sèment le doute :
34 600 morts rien que pour la ville de Wuhan au lieu des 2535 annoncés initialement par les autorités chinoises, est une une révision funèbre qui sème la polémique. Donald Trump accuse Pékin d’avoir minimisé le nombre de morts. La Chine, parle quant à elle, de "retards" dans l’enregistrement des décès. Selon les autorités chinoises les malades décédés chez eux n’auraient pas été comptabilisés. Une explication qui est loin de satisfaire les dirigeants occidentaux. Emmanuel Macron, ainsi que Dominique Raab, ont rejoint Donald Trump dans ses doutes. Ainsi le président français dans un entretien accordé au Financial Times estimait qu’il y a "manifestement des choses qui se sont passées qu’on se sait pas". Le suppléant de Boris Johnson a, lui, averti la Chine "qu’elle devrait répondre à des questions difficiles sur l’apparition du virus, et pourquoi il n’a pas été stoppé plus tôt". Sans surprise la Russie a pris le contre-pied de ces positions, apportant son soutien à Pékin et estimant que ces polémiques sont "contre-productives".
La Chine a-t-elle menti ?
Si la Chine a tenté, un temps, d’apparaître comme le pays qui a réussi à contenir l’épidémie, elle fait aujourd’hui de moins en moins illusion. L’arrivée d’une deuxième vague dans le pays pourrait totalement remettre en question cette image d’un pays qui avait par ses mesures drastiques maitrisé sa situation sanitaire. Se positionnant en fournisseur du monde (masques, respirateurs, tests de dépistage.) la Chine a fait de la crise du Covid-19 un véritable plan de communication stratégique. Une manière de justifier son modèle économique et politique. Mais aujourd’hui l’hypothèse d’une dissimulation sur l’origine réelle de l’épidémie et sur l’ampleur de la crise, ainsi que la possible apparition d’une deuxième vague, font voler en éclat la propagande du régime chinois. Alors que le bilan mondial de la pandémie est en train de dépasser les 150 000 morts, dont 36000 rien que les Etats-Unis, la polémique enfle.
La crise du Covid-19, un enjeu géopolitique ?
Si les pays anglo-saxons ont été montré du doigt pour leur manque de réactivité, et pour avoir sous-estimé la gravité de la crise au début, ils semblent aujourd’hui reprendre le leadership. "La Chine vient d'annoncer le doublement du nombre des morts causées par l'Ennemi Invisible. Il est bien plus élevé que cela et bien plus élevé que celui des Etats-Unis!" a tweeté en retour Donald Trump. Le président américain a par ailleurs annoncé avoir ouvert une "enquête exhaustive" sur l’origine du virus. Une mesure qui va dans le sens de la thèse de certains médias américains pour qui le laboratoire de virologie de Wuhan serait à l’origine de l’épidémie. De son côté Dominique Raab met en place une "Task force" pour coordonner les efforts du gouvernement, de la recherche et de l’industrie dans l’objectif de mettre au point le plus rapidement possible un vaccin. Quoiqu'il en soit le chiffrage des victimes et la gestion de la crise semblent bel et bien être devenus un véritable enjeu géopolitique entre les Etats.