il y a des femmes savantes qui font honneur à la profession et au genre (source Amina)
Dans une Lettre ouverte à un jeune Sénégalais parue dans Walf du mardi 6 octobre 1998 à la page 10, j’ai encore mesuré l’ampleur de l’abime qui sépare les médias africains de ce qui peut nous sauver à travers nos Encyclopédistes : "Le trop plein de rêves vaut plus que pas de rêve du tout. Tu es tombé à une époque où une race d’empotés a pris les leviers des principales structures où s’expriment la culture, l’éducation, la communication. Sans imagination, ni finesse, ils ont installé un désert culturel avec pour seule expression un rap désorganisé et fourre-tout, un mbalax crétinisant qui se donne comme lieu de théâtralisation l’écran télévisuel. Le mbalax est notre patrimoine, il est génial, seulement tout excès nuit. Avec une culture réduite au concours de beauté, de play-boy et autres âneries - il est vrai qu’il faut du tout pour faire un monde - tu n’es pas sorti de l’auberge. Aucune émission culturelle pour élargir ton horizon et raffermir ton identité. On te pousse à danser jusqu’à l’abêtissement, les différentes stations Fm y pourvoient beaucoup".
Sortons du journalisme approximatif
De l’utilité sociale du journalisme (pour ne pas dire des médias au sens large), je dirais avec Jean-Marie Cavada (Président de la Chaine publique la Cinquième, à l’époque) incontestablement, "Car le véritable cancer du monde est la sous-éducation, susceptible de faire le lit de l’obscurantisme, des extrémismes, des guerres… Or, nous vivons dans une civilisation où malheureusement les technologies proposées ne sont pas suffisamment porteuses d’un supplément d’intelligence, de connaissance et donc de capacité, de jugement. La télévision est aujourd’hui le meilleur moyen pour pouvoir expliquer le monde au plus grand nombre, et notamment aux enfants, car il n’est pas nécessaire de savoir lire pour comprendre un programme de télévision, à condition naturellement qu’il soit conçu intelligemment" ! Combien de temps faudra-t-il attendre pour dire aux uns et autres que c’est le seul métier aujourd’hui qui peut permettre à l’Afrique de gagner énormément de temps. Dans la mesure où "nous sommes condamnés en Afrique à bâtir simultanément ce qui ailleurs a été réalisé dans l’espace et dans le temps" (Cheikh Anta Diop, 1985). Si le métier est bien compris comme Brunot Frappat (Le Monde) l’exige à la suite de beaucoup d’autres ici et ailleurs: "C’est un métier qui exige de plus en plus de compétences, de plus en plus de domaines, parce que le réel est de plus en plus complexe. On est de plus en plus bombardé d’informations. Il faut les décoder, les décrypter, voire, les inverser, et il est certain que, plus les journalistes seront cultivés, plus ils auront un sens de l’épaisseur historique des choses, plus ils seront à l’abri d’erreurs".
En réalité, nous ne sommes pas à l’abri. J’ai déjà cité des Doyens qui ont une expérience certaine et ils suivent ce qui se passe ailleurs dans le monde, et ils ont pu déplorer ce "journalisme approximatif" avec tous ses avatars (Sigué Boureima, Ouséni Ilboudo et Luc Adolphe Tiao). De toute façon, la bombe informatique, la deuxième, selon Einstein, est amorcée. Nombreux sont ceux qui s’y préparent. De même nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’évolution du métier de journaliste et de la façon de la pratiquer. Dans Faut-il brûler les journalistes ? Claude Guillaumin
cite avec beaucoup de baraka le philosophe Paul Virilio qui conceptualise le profil d’une nouvelle race de journaliste et d’agents des médias : "Plus que jamais, il faut crée un nouveau concept de journalisme. On a besoin de sur-journaliste qui seraient des Thucydide ou des Hérodote ! Un individu capable, par son écriture, d’interpréter un événement. Un sur-journaliste est un homme qui revient à l’écriture. Il ne se contente plus de communiquer ce qui est clair, selon le mot d’Alain, il "interprète" comme le musicien. (Au Burkina Faso nous avons le musicien Tall Moutaga, juriste, mais excellent interprète. C’est un génie !). La problématique de culture générale de qualité inspire mal les médias dits culturels qui n’aident pas du tout à mesurer le mot de l’autre.
Foudroyer la redondance avec Virilio
On sait bien que la musique de Beethoven ou de Bach dépend de l’interprète, rappelle Virilio. Les événements aussi(…). "Si on ne communique que ce qui est clair, on n’informe plus, on s’enlise dans la redondance" (P.221) et l’oraison funèbre est prononcée presque. Avec 42 ans de pratique en 1994, quand son ouvrage sortait chez Julliard, Guillaumin de commenter de façon à faire peur ces étudiants en journalisme qui ne cherchent que du boulot (du travail dans l’esprit et le jargon d’ici) : "Certains penseront que répondre le plus simplement et le plus honnêtement possible aux questions classiques de la profession : "Qui ? Où ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?" Qui forment un tout, est le B.A-ba de la profession. Eh bien non ! C’est tout droit dans l’enlisement or nos deux Encyclopédistes Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo, leurs prolongements, leurs influences suffisent dans à l’heure où nous écrivons ces lignes. Car, "les murs que nous dressons entre les autres Africains et nous-mêmes ne symbolisent que l’épaisseur de la méconnaissance du passé ethnique africain » (Cheikh Anta Diop dans Introduction à l’étude des migrations). "Il est trop facile, écrivait Guillaumin, d’affirmer que tout est la faute des médias".
En prenant conscience, après introspection, que ces Encyclopédistes changent comme dans une révolution copernicienne, la perspective même de l’Histoire, alors le plaidoyer ou le réquisitoire donnerait des ailes à nos esprits.
Ce qui est sûr, le journaliste comme le philosophe classique est mort selon l’autopsie de Cheikh Anta Diop dans Civilisation ou Barbarie son testament. Or, "Le philosophe et le Journaliste, même combat" selon mon confrère Amétépé Koffi de JJ (journal du jeudi) dans son DEA de philosophie en 2009 sur Habermas et la question d’un pouvoir des médias avec comme sous titre Essence et sens politique de la publicité.
Sortons du journalisme approximatif
De l’utilité sociale du journalisme (pour ne pas dire des médias au sens large), je dirais avec Jean-Marie Cavada (Président de la Chaine publique la Cinquième, à l’époque) incontestablement, "Car le véritable cancer du monde est la sous-éducation, susceptible de faire le lit de l’obscurantisme, des extrémismes, des guerres… Or, nous vivons dans une civilisation où malheureusement les technologies proposées ne sont pas suffisamment porteuses d’un supplément d’intelligence, de connaissance et donc de capacité, de jugement. La télévision est aujourd’hui le meilleur moyen pour pouvoir expliquer le monde au plus grand nombre, et notamment aux enfants, car il n’est pas nécessaire de savoir lire pour comprendre un programme de télévision, à condition naturellement qu’il soit conçu intelligemment" ! Combien de temps faudra-t-il attendre pour dire aux uns et autres que c’est le seul métier aujourd’hui qui peut permettre à l’Afrique de gagner énormément de temps. Dans la mesure où "nous sommes condamnés en Afrique à bâtir simultanément ce qui ailleurs a été réalisé dans l’espace et dans le temps" (Cheikh Anta Diop, 1985). Si le métier est bien compris comme Brunot Frappat (Le Monde) l’exige à la suite de beaucoup d’autres ici et ailleurs: "C’est un métier qui exige de plus en plus de compétences, de plus en plus de domaines, parce que le réel est de plus en plus complexe. On est de plus en plus bombardé d’informations. Il faut les décoder, les décrypter, voire, les inverser, et il est certain que, plus les journalistes seront cultivés, plus ils auront un sens de l’épaisseur historique des choses, plus ils seront à l’abri d’erreurs".
En réalité, nous ne sommes pas à l’abri. J’ai déjà cité des Doyens qui ont une expérience certaine et ils suivent ce qui se passe ailleurs dans le monde, et ils ont pu déplorer ce "journalisme approximatif" avec tous ses avatars (Sigué Boureima, Ouséni Ilboudo et Luc Adolphe Tiao). De toute façon, la bombe informatique, la deuxième, selon Einstein, est amorcée. Nombreux sont ceux qui s’y préparent. De même nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’évolution du métier de journaliste et de la façon de la pratiquer. Dans Faut-il brûler les journalistes ? Claude Guillaumin
cite avec beaucoup de baraka le philosophe Paul Virilio qui conceptualise le profil d’une nouvelle race de journaliste et d’agents des médias : "Plus que jamais, il faut crée un nouveau concept de journalisme. On a besoin de sur-journaliste qui seraient des Thucydide ou des Hérodote ! Un individu capable, par son écriture, d’interpréter un événement. Un sur-journaliste est un homme qui revient à l’écriture. Il ne se contente plus de communiquer ce qui est clair, selon le mot d’Alain, il "interprète" comme le musicien. (Au Burkina Faso nous avons le musicien Tall Moutaga, juriste, mais excellent interprète. C’est un génie !). La problématique de culture générale de qualité inspire mal les médias dits culturels qui n’aident pas du tout à mesurer le mot de l’autre.
Foudroyer la redondance avec Virilio
On sait bien que la musique de Beethoven ou de Bach dépend de l’interprète, rappelle Virilio. Les événements aussi(…). "Si on ne communique que ce qui est clair, on n’informe plus, on s’enlise dans la redondance" (P.221) et l’oraison funèbre est prononcée presque. Avec 42 ans de pratique en 1994, quand son ouvrage sortait chez Julliard, Guillaumin de commenter de façon à faire peur ces étudiants en journalisme qui ne cherchent que du boulot (du travail dans l’esprit et le jargon d’ici) : "Certains penseront que répondre le plus simplement et le plus honnêtement possible aux questions classiques de la profession : "Qui ? Où ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?" Qui forment un tout, est le B.A-ba de la profession. Eh bien non ! C’est tout droit dans l’enlisement or nos deux Encyclopédistes Cheikh Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo, leurs prolongements, leurs influences suffisent dans à l’heure où nous écrivons ces lignes. Car, "les murs que nous dressons entre les autres Africains et nous-mêmes ne symbolisent que l’épaisseur de la méconnaissance du passé ethnique africain » (Cheikh Anta Diop dans Introduction à l’étude des migrations). "Il est trop facile, écrivait Guillaumin, d’affirmer que tout est la faute des médias".
En prenant conscience, après introspection, que ces Encyclopédistes changent comme dans une révolution copernicienne, la perspective même de l’Histoire, alors le plaidoyer ou le réquisitoire donnerait des ailes à nos esprits.
Ce qui est sûr, le journaliste comme le philosophe classique est mort selon l’autopsie de Cheikh Anta Diop dans Civilisation ou Barbarie son testament. Or, "Le philosophe et le Journaliste, même combat" selon mon confrère Amétépé Koffi de JJ (journal du jeudi) dans son DEA de philosophie en 2009 sur Habermas et la question d’un pouvoir des médias avec comme sous titre Essence et sens politique de la publicité.