Combo street art.mp3 (1.47 Mo)
"Fear no one, Fear nothing". Avec un slogan pareil, nul doute que l’artiste ne dénonce pas dans la demi-mesure. Combo, aussi appelé Combo Culture Kidnapper, a fait du détournement d’objet sa spécialité. Ainsi à partir d’une toile connue transformée au gré de sa créativité, il délivre une œuvre symboliquement forte au message subversif et sans concession. Artiste engagé, il va là où la possibilité lui est donnée de toucher un large public. Ainsi, les murs sont aussi son terrain de jeu privilégié et dans ce domaine son empreinte est plurielle: citations, graffiti, mise en scène de personnages bien connus à l’instar de ceux des dessins animés des années 90.
Un transgresseur militant
L'oeuvre de Combo réalisée dans Paris le soir où il a été pris à partie par ses agresseurs. Photo (c) Combo
Ce provocateur trentenaire est d’origine franco-libanaise par son père chrétien et marocaine par sa mère musulmane. Et le Français à l’identité multiple pleinement assumée dérange. Il n’hésite pas non plus à se mettre en scène; comme le 30 janvier 2015, sur son affiche grandeur nature placardée dans Paris, portant djellaba et barbe prédominante, accolé à la signature "Coexist". Le transgresseur prend des risques et son œuvre murale lui a d’ailleurs valu une violente agression physique de la part de 4 jeunes contestataires. "Je resterai volontairement vague sur la description de ces lâches et le lieu exact où ça s’est passé, car pour moi peu importe d’où ils viennent, leur couleur de peau, leur religion ou leurs idées politiques. (…) rien ni personne ne m’empêchera de m'exprimer, de pratiquer mon art, et de me battre pour mes idées. Demain je retournerai coller, après-demain et le jour d'après aussi. Nos idéaux valent plus que leurs idées basses" écrivait-il quelques jours plus tard sur sa page Facebook.
Coexist, pour la paix entre les religions
Ainsi est né "Coexist", une hymne à la tolérance, au vivre-ensemble et à la paix entre les religions. Le concept a muri suite aux tristes attentats qui ont décimés la rédaction de Charlie Hebdo en janvier 2015, et très certainement aussi le fruit d’une expérience personnelle. Comme à son habitude, le titre de l’exposition est déjà très équivoque, avec pour lettres composant le nom, le croissant musulman, l'étoile de David et la croix chrétienne qui forment un tout. En commémoration des grandes marches républicaines, l’exposition se veut être un mélange d’installations, de photographies, de peinture et d’affiches. Mais l’itinéraire se poursuit également hors-murs. Et comme Combo est avant tout un artiste abordable, il joue la proximité en installant son atelier in situ le temps de l’exposition. Les visiteurs peuvent donc le rencontrer, échanger ou l’observer en plein processus de création. L’exposition est visible jusqu’au 6 mars 2016, à l’Institut du Monde Arabe à Paris.