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Caucus de l'Iowa: débuts difficiles pour les favoris Trump et Clinton


Par Rédigé le 12/02/2016 (dernière modification le 12/02/2016)

Le coup d'envoi des primaires à l'élection présidentielle américaine a réservé bien des surprises. Contredisant les sondages qui les donnaient largement vainqueurs, le caucus de l'Iowa a vu le milliardaire Donald Trump devancé par le très religieux sénateur texan Ted Cruz côté républicain tandis que l'ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton faisait quasi match nul avec son principal adversaire, le très à gauche Bernie Sanders.


Les États américains. Image (c) Haylli
Les États américains. Image (c) Haylli
primaires_americaines.mp3 Primaires américaines.mp3  (190.85 Ko)

Donald Trump ramené à la réalité

Avec seulement 24% des voix contre 27% pour Ted Cruz, la désillusion est forte pour celui qui se voyait comme invincible ("personne ne se souvient des deuxièmes" disait-il sur Twitter), et ce d'autant plus qu'il est talonné de très près par le candidat de l'establishment, le jeune sénateur de Floride Marco Rubio (23% des suffrages). Donald Trump a probablement payé son arrogance, se contentant d'aller d'un meeting à l'autre avec son jet privé, loin de la campagne "à l'ancienne" de Ted Cruz qui a arpenté au cours des derniers jours de campagne plus d'une dizaine de villes en allant à la rencontre des électeurs - 35% de l’électorat a fait son choix dans les derniers jours de la campagne. Ce dernier avait en plus l'avantage d'avoir un discours parfaitement calibré pour l'électorat de l'Iowa dans lequel, comme le révèle Politico, deux électeurs républicains de l'Iowa sur cinq se déclarent très conservateurs. Or, 44% d'entre eux ont choisi Ted Cruz alors que Donald Trump ne récoltait que 21% des votes de cet électorat. Bien que troisième, l'autre vainqueur de cette première étape dans la course à l'investiture républicaine est le jeune Marco Rubio qui apparaît plus que jamais comme celui capable de fédérer les votes modérés et d'attirer tous ceux - et ils sont nombreux - qui sont gênés par l’ultra-conservatisme des deux candidats en tête.

"Match nul" chez les démocrates

Chez les démocrates, l'ex-première dame Hillary Clinton a du se contenter d'une victoire on ne plus étriquée sur le sénateur du Vermont Bernie Sanders, l'emportant avec 49,8% contre 49,6% des voix. Ce dernier a d'ailleurs qualifié le résultat de "quasi match nul", pour ce qui est en réalité une vraie victoire au vu de la formalité que devait constituer l'investiture démocrate pour Hillary Clinton. Celle-ci a en plus bénéficié d'un coup de pouce du destin puisque dans les circonscriptions où les deux candidats étaient arrivés à égalité, elle a remporté à chaque fois le tirage au sort à pile ou face qui devait déterminer le vainqueur.
L'analyse du vote démocrate dans l'Iowa laisse apparaître une véritable fracture générationnelle qui sera cruciale pour la suite de la primaire: alors que 84% des moins de 30 ans ont voté pour Bernie Sanders, séduits par son discours "socialiste" (il revendique le terme) et ses diatribes anti Wall Street, Hillary Clinton obtient 58% chez les 50-64 ans et même 69% chez les plus de 65 ans.

Une course à l'investiture qui s'endurcit

Dans les deux camps, les résultats très serrés ont vu la campagne se durcir et les attaques personnelles se multiplier. Donald Trump n'a ainsi pas hésité à accuser Ted Cruz de fraude, reprochant à ce dernier d'avoir répandu la (fausse) rumeur selon laquelle le neurochirurgien Ben Carson (arrivé quatrième) se retirait de la course. En outre, la surprise Marco Rubio, devenu le favori de l'establishment, a subi les attaques répétées de ses adversaires lors du débat du 7 février lors duquel son inexpérience lui a été reprochée.
Les débats se sont aussi tendus côté démocrate lors d'un duel télévisé dans le New Hampshire, prochaine étape des primaires le 9 février. Jusqu’alors très cordiaux, les échanges entre Hillary Clinton et Bernie Sanders sont devenus plus vifs et chacun a cherché à montrer sa différence; l'ex-première dame opposant son "réalisme" aux "changements majeurs" réclamés par le favori de la jeunesse démocrate.
Par ailleurs, comme il est de coutume lors du lancement des primaires, on a pu assister à un certain écrémage du nombre de candidats: si le troisième candidat démocrate, l'ancien gouverneur du Maryland Martin O'Malley a jeté l'éponge après avoir obtenu moins de 1% des voix, pas moins de trois candidats ont annoncé leur retrait de la course chez les républicains - l'ex-gouverneur de l'Arkansas Mick Huckabee, le libertarien Rand Paul et le vainqueur de l'Iowa en 2012, Rick Santorum - portant à neuf le nombre de candidats restant avant la primaire du New Hampshire.

Un scrutin encore très indécis

Bien que très scruté parce que lançant la campagne, le résultat de l'Iowa est loin d'être véritablement décisif puisque seuls 26 des 5470 délégués républicains y sont désignés contre seulement 43 sur 4764 pour les démocrates.
Les sondages pour la prochaine étape, dans le New Hampshire, donnent Donald Trump et Bernie Sanders gagnants; ce qui relancerait - déjà - le rapport de forces au sein de chaque camp. Mais à supposer que, cette fois, les sondages disent vrai, la course s'annonce longue et pleine d'incertitudes. Il faudra probablement attendre le "Super Tuesday" le 1er mars prochain - lors duquel douze États voteront en même temps - pour voir véritablement un candidat faire le trou sur son/ses poursuivants.
(Article rédigé le 8 février 2016)










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