Affiche officiel du 40e Filmszemle
Le festival du film hongrois est la fête des professionnels où le métier est lui-même à la fête. Mais l'atmosphère générale est loin d'être euphorique surtout dans les conditions actuelles de l'économie où les cinéastes se sentent plutôt menacés et font des prévisions différentes. Pour le spectateur innocent cette semaine révèle aussi de nombreux conflits intérieurs du métier, ainsi les tensions inévitables dans un petit cercle de spécialistes sont-elles portées à la connaissance de tous. Au lieu d'analyser les affaires les plus délicates du cinéma hongrois, contentons-nous donc de mentionner "les gros scandales" actuels qui ont le plus divisé les cinéphiles. Entre autres ce sont l'affaire de la privatisation échouée de MMKA, Magyar Mozgókép Közalapítvány – Fondation Publique du Cinéma Hongrois, le manque permanent de directeur de Filmszemle, l'absence d'étrangers dans le jury de 2009 et la dépréciation incessante des documentaires qui sont sur la liste des points chauds... En revanche, certains moments semblent dépasser les désaccords, comme par exemple l'ouverture par Mme Törőcsik, incontestable génie et symbole du film hongrois qui vient de guérir d'une longue maladie. Et aussi l'idée que ce Filmszemle a été offert en hommage à Zoltán Huszárik, réalisateur légendaire, en plus on vient de décider que le studio Huszárik, brûlé il y a 2 ans, sera reconstruit, ne peut que renforcer la satisfaction de tous. En 2008, certains ont revendiqué pour le festival un lieu plus solennel que la salle temporaire du Millenáris. Cette année il a eu lieu au Centre de Congrès et aussi à Mom Park, aux cinémas Uránia et Bem, en outre des projections dans quelques villes de province ont accompagné les nombreux événements de la capitale, réunions, expositions, présentations de livres. A l'échelon international, le dimanche suivant, Filmszemle MMKA a signé un contrat de coopération avec l'Irlande, lequel est censé ouvrir de nouvelles voies européennes. Un projet semblable est aussi envisagé avec la France, mais soyons patients quant au résultat… Et n'oublions pas que la Hongrie avait obtenu les mots de remerciement de Tom Hanks à Golden Globe parce que sa nouvelle série avait été partiellement tournée chez nous, cela attire l'attention sur le pouvoir potentiel de nos studios... Donc la vie cinématographique est vraiment riche d'événements malgré la crise !
Le seul moyen d'oublier les inextricables tensions institutionnelles du cinéma hongrois, c'est de s'installer simplement dans les salles et regarder les films en question… C'est ce que près de 57 00 spectateurs ont fait en une semaine, ce qui contredit tous les lieux communs pessimistes, auxquels on est habitué, disant que personne ne regarde jamais les films hongrois. Espérons que ce n'était pas qu'un hasard et que les gens continueront à s'intéresser à la production de notre pays qui est surtout caractérisée par la diversité. L'œuvre anti-utopique, Un de Pater Sparrow et "l'underground trash" de Roland Vranik intitulé Transmission sont des nouveautés de genre dans le cinéma hongrois, les deux montrent un fond de style science-fiction qui est assez étranger à notre culture cinématographique. Quelqu'Amérique 2. a déjà commencé à conquérir le public avant le début de Filmszemle, ainsi ce n'est pas une surprise si ce film de Gábor Herendi a remporté le prix du film amusant-le-public. Essayons de laisser de côté le titre bizarre "közönségfilm" suggérant que le public est un monstre à fuir... Le prix principal de Fuseau d'Or a été attribué au film Les derniers temps d'Áron Mátyássy qui traite d'un drame assez brutal à la frontière orientale de la Hongrie. Certains ont adoré la phrase finale de Avions en papier qui a reçu le prix de réalisateur d'un premier film, partagé avec la création Balle intime dans la tête. Une nouveauté de l'année, c'est qu'on a aussi distribué des prix dans la catégorie des films télévisés qui seront sûrement plus accessibles. Comme vous voyez 2009 permettra de voir les nouveaux films hongrois dont personne ne sait encore si l'un d'entre eux atteindra l'immense succès international remporté par Delta en 2008… Personne ne connaît non plus l'impact de la crise sur notre production cinématographique, et peut-être vaut-il mieux encore fuir les sombres prévisions en fréquentant les salles obscures…
http://www.magyarfilmszemle.hu/
http://www.filmplakat.hu/2009/
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