Manu Wauthier distribue ses livres aux jeunes sourds. Photo (c) A.K.
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Près de 230 enfants dans la cour, mais c’est le silence qui vous accueille… Nous sommes au centre pour "sourds", le seul du pays, à Gitega, à plus de 100 kilomètres de Bujumbura, la capitale du Burundi.
Manu Wauthier, un Belge du fin fond des Ardennes en Belgique est là, avec des cartons de livres et des cahiers. "C’est un ami en Belgique qui m’a raconté la détresse et le dénuement de ces enfants. Dans la bibliothèque du centre, aucun livre". M. Wauthier a récolté des livres usagés, mais encore en bon état, il a mis les paquets dans un avion et embarqué pour le Burundi.
Dans la cour, les enfants, entre 8 et 20 ans bougent les bras. "Comme ils n’entendent pas, c’est leur manière d’applaudir", explique la directrice. Ému, Manu Wauthier se laisse guider pour une visite du centre. "Ici, ce sont les dortoirs, les enfants dorment à deux sur un même lit…".
Manu Wauthier, un Belge du fin fond des Ardennes en Belgique est là, avec des cartons de livres et des cahiers. "C’est un ami en Belgique qui m’a raconté la détresse et le dénuement de ces enfants. Dans la bibliothèque du centre, aucun livre". M. Wauthier a récolté des livres usagés, mais encore en bon état, il a mis les paquets dans un avion et embarqué pour le Burundi.
Dans la cour, les enfants, entre 8 et 20 ans bougent les bras. "Comme ils n’entendent pas, c’est leur manière d’applaudir", explique la directrice. Ému, Manu Wauthier se laisse guider pour une visite du centre. "Ici, ce sont les dortoirs, les enfants dorment à deux sur un même lit…".
Un silence malgré les nombreux enfants qui jouent
Le centre a été fondé par l’évêque du coin en 1998. Il comptait sur la générosité des fidèles. Mais la population est pauvre. "Et l’État?" interroge Manu Wauthier. "L’État nous donne 900.000 francs burundais (600 euros NDLR) par an. C’est rien", explique encore la directrice guidant son hôte vers les ateliers de sculpture. "Ici les jeunes apprennent à sculpter, il faut trouver un peu d’argent". Mais la salle d’exposition des produits artisanaux fabriqués par les jeunes sourds est pleine. On comprend très vite que les clients ne se bousculent pas.
Dans la cour, toujours silencieuse malgré les centaines d’enfants qui courent un peu partout, une petite tribune a été aménagée. "Vous n’auriez pas dû faire tout ça", murmure Manu Wauthier à la directrice.
Le visiteur est installé dans un fauteuil. Et subitement des bruits de tambour se font entendre. Des enfants commencent à danser. Face à l’étonnement de Manu Wauthier, un formateur dit que "les enfants dansent sous les vibrations des tambours". Les jeunes sourds dansent, rient, sautent.
Au Burundi, tradition orale oblige, Manu Wauthier a été prévenu. Il doit prononcer un discours. Un formateur va traduire le discours dans la langue des signes. Soleil ou émotion, quand M. Wauthier se lève, il est tout rouge: "Chers amis, je suis très ému par votre accueil. Je ne m’y attendais pas vraiment. Je me sens un peu honteux. Je n’apporte que des livres. Mais ces livres vont vous permettre de voyager, de sortir de ce centre. Avec ces livres vous allez pouvoir entendre le monde. Courage!".
Et la directrice d’enchaîner, un peu solennelle: "Cher Monsieur Wauthier. Que Dieu vous comble de ses bienfaits. Merci d’avoir pensé à ces enfants. Ici un dictionnaire coûte un mois de salaire d’un instituteur".
Encore quelques mots et la cérémonie prend fin. Dans un coin de la cour, une gamine seule. "Elle est née sourde et aveugle", explique la directrice qui raccompagne son hôte.
Dans la cour, toujours silencieuse malgré les centaines d’enfants qui courent un peu partout, une petite tribune a été aménagée. "Vous n’auriez pas dû faire tout ça", murmure Manu Wauthier à la directrice.
Le visiteur est installé dans un fauteuil. Et subitement des bruits de tambour se font entendre. Des enfants commencent à danser. Face à l’étonnement de Manu Wauthier, un formateur dit que "les enfants dansent sous les vibrations des tambours". Les jeunes sourds dansent, rient, sautent.
Au Burundi, tradition orale oblige, Manu Wauthier a été prévenu. Il doit prononcer un discours. Un formateur va traduire le discours dans la langue des signes. Soleil ou émotion, quand M. Wauthier se lève, il est tout rouge: "Chers amis, je suis très ému par votre accueil. Je ne m’y attendais pas vraiment. Je me sens un peu honteux. Je n’apporte que des livres. Mais ces livres vont vous permettre de voyager, de sortir de ce centre. Avec ces livres vous allez pouvoir entendre le monde. Courage!".
Et la directrice d’enchaîner, un peu solennelle: "Cher Monsieur Wauthier. Que Dieu vous comble de ses bienfaits. Merci d’avoir pensé à ces enfants. Ici un dictionnaire coûte un mois de salaire d’un instituteur".
Encore quelques mots et la cérémonie prend fin. Dans un coin de la cour, une gamine seule. "Elle est née sourde et aveugle", explique la directrice qui raccompagne son hôte.