Cet été, poussée à bout, la femme d'un artisan a tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours
"La colère gronde dans toute la ville" assure, calmement, ce porte-parole involontaire. Dimanche dernier, une centaine de collègues était autour de lui, venus de toute la Franche Comté, protester contre les agissements de la banque. Du jamais vu ! A 46 ans, Daniel est un enfant du village. Depuis 2007, avec sa compagne, il gére « Caractère » une boutique de vêtements qui depuis un an, comme beaucoup de boutiques et commerces, souffre du ralentissement économique. "En 2008, le chiffre d'affaires était en progression et sans tous les frais bancaires qu'on a payé, on aurait du terminer l'année avec un bénéfice" assure t-il. "Avec l'ancienne directrice, tout se passait bien".
Début 2008, avec l'arrivée d'une nouvelle équipe de direction, les relations avec sa banque vont devenir exécrables. "Cela fait un an et demi qu'on nous harcèle tous les jours au téléphone, qu'on nous menace de nous interdire bancaire, qu'on rejette nos chèques, qu'on nous pousse au dépôt de bilan. On ne dort plus !" Plus grave : Daniel accuse la banque d'effectuer des virements de ses comptes personnels ou d'épargne vers ses comptes pro sans autorisation écrite. Sans parler de ces étranges « conseils » ! Comme débloquer de l'argent placé pour sa retraite pour renflouer son compte professionnel, ou vendre un appartement et apporter, en garantie, le contrat signé avec l'agence immobilière. En contrepartie, on lui accordait un découvert. Mais dès cette autorisation terminée, les rejets de chèques ont repris de plus belle.
En un an et demi, Daniel a réinjecté 20 000 euros, soit la quasi totalité de ses économies. Ayant saisi le médiateur du crédit, il va le regretter car cette intervention va s'avérer contre-productive. Non seulement la banque s'opposera à l'octroi d'un découvert mais elle rejettera, le même jour comme pour le punir, tous ses chèques ! La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Se confiant à des collègues, il découvre qu'ils sont dans la même galère. "L'un s'est vu transféré une somme de 2 950 euros de son compte épargne sur son compte entreprise sans ordre écrit ni signé. Et dès qu'un justificatif est demandé, il est menacé d'avoir des rejets de chèque. Un autre a payé 1 500 euros de frais bancaires en un mois tandis que sa banque refusait un chèque de 22 euros payé à son médecin. Un autre a réglé 7 500 euros de frais bancaires en un an", détaille Daniel Duchêne. Cet été, poussée à bout, la femme d'un artisan a tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours. Le dossier rendu public, la banque cède et propose une rencontre avec le directeur du contentieux du groupe. "La Direction générale dit n'avoir jamais été informée de ce qui se passait", selon Me Randall Schwerdorffer, l'avocat du collectif.
En attendant, il a mis en suspens son dépôt de plainte et son action auprès du tribunal de commerce. Chat échaudé craint l'eau froide... Dans cette partie de bras de fer, Daniel est écœuré : "Où est donc passé l'argent que l'Etat a donné aux banques et qui devait théoriquement aider au fonctionnement des entreprises ?" Question sans réponse à Beaume-les-Dames.
Début 2008, avec l'arrivée d'une nouvelle équipe de direction, les relations avec sa banque vont devenir exécrables. "Cela fait un an et demi qu'on nous harcèle tous les jours au téléphone, qu'on nous menace de nous interdire bancaire, qu'on rejette nos chèques, qu'on nous pousse au dépôt de bilan. On ne dort plus !" Plus grave : Daniel accuse la banque d'effectuer des virements de ses comptes personnels ou d'épargne vers ses comptes pro sans autorisation écrite. Sans parler de ces étranges « conseils » ! Comme débloquer de l'argent placé pour sa retraite pour renflouer son compte professionnel, ou vendre un appartement et apporter, en garantie, le contrat signé avec l'agence immobilière. En contrepartie, on lui accordait un découvert. Mais dès cette autorisation terminée, les rejets de chèques ont repris de plus belle.
En un an et demi, Daniel a réinjecté 20 000 euros, soit la quasi totalité de ses économies. Ayant saisi le médiateur du crédit, il va le regretter car cette intervention va s'avérer contre-productive. Non seulement la banque s'opposera à l'octroi d'un découvert mais elle rejettera, le même jour comme pour le punir, tous ses chèques ! La goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Se confiant à des collègues, il découvre qu'ils sont dans la même galère. "L'un s'est vu transféré une somme de 2 950 euros de son compte épargne sur son compte entreprise sans ordre écrit ni signé. Et dès qu'un justificatif est demandé, il est menacé d'avoir des rejets de chèque. Un autre a payé 1 500 euros de frais bancaires en un mois tandis que sa banque refusait un chèque de 22 euros payé à son médecin. Un autre a réglé 7 500 euros de frais bancaires en un an", détaille Daniel Duchêne. Cet été, poussée à bout, la femme d'un artisan a tenté à deux reprises de mettre fin à ses jours. Le dossier rendu public, la banque cède et propose une rencontre avec le directeur du contentieux du groupe. "La Direction générale dit n'avoir jamais été informée de ce qui se passait", selon Me Randall Schwerdorffer, l'avocat du collectif.
En attendant, il a mis en suspens son dépôt de plainte et son action auprès du tribunal de commerce. Chat échaudé craint l'eau froide... Dans cette partie de bras de fer, Daniel est écœuré : "Où est donc passé l'argent que l'Etat a donné aux banques et qui devait théoriquement aider au fonctionnement des entreprises ?" Question sans réponse à Beaume-les-Dames.