Boni Yayi, le 29 janvier, le jour de sa déclaration de candidature. (c) Polycarpe TOVIHO
La Cour constitutionnelle a proclamé hier les résultats provisoires de la présidentielle du 13 mars. Des résultats qui donnent le président sortant gagnant dès le premier tour avec environ 53% des suffrages. Son poursuivant, Me Adrien Houngbédji, candidat unique des principales forces de l’opposition s’en tire avec 36%. Les douze candidats restants viennent loin derrière avec environ 11% des voix dont les 6% du candidat Abdoulaye Bio Tchané arrivé troisième.
La proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle intervient en pleine guerre des chiffres entre la majorité présidentielle sortante et l’opposition.
Dès le lendemain du scrutin, le camp présidentiel a fait savoir que son candidat Boni Yayi avait gagné dès le premier tour. Une victoire que l’opposition a vivement contestée en publiant ses propres chiffres qui font état d’un second tour mais mettaient son candidat en avance.
Le vendredi 18 mars dernier, la Commission électorale nationale autonome (CENA), plus de six jours après le scrutin, a publié les premières tendances de l’élection qui avaient donné le président sortant gagnant avec plus de 53% des voix. Mais les conditions où ces tendances avaient été rendues publiques étaient suspectes : seul le président de l’institution s’était retiré dans son bureau avec quelques journalistes triés sur le volet alors que le taux de dépouillement des résultats n’était que de 3 à 85% selon les départements ; de même les tendances publiées n’avaient pas été validées par la plénière de la commission électorale. L’opposition avait alors appelé à un « hold-up électoral ». « C’est le président de la CENA tout seul dont on sait qu’il a été nommé par Boni Yayi, donc un homme aux ordres, qui a sorti dont on ne sait où le chiffre communiqué donnant la victoire à Boni Yayi dès le premier tour. Notre peuple ne renoncera pas à ce qu’il a acquis au prix de luttes héroïques pour retomber dans la servitude des trafiquants d’élection et d’un despote. Nous avons gagné ces élections, nous réclamons notre dû», a déclaré le principal candidat de l’opposition, Me Adrien Houngbédji. Il n’était pas le seul.
La coalition ABT, ayant soutenu la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané, arrivé troisième dans la course, crie aussi à la mascarade. « Face à ce hold-up électoral, l’Alliance ABT, entend demander par des voies légales l’annulation pure et simple du scrutin, de la reprise de toutes les opérations électorales dans des conditions plus acceptables », a annoncé Raymond Dossa, porte-parole du candidat malheureux.
Pour la mouvance présidentielle, les contestataires jouent aux mauvais perdants. « S'il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec les résultats, les textes prévoient qu'ils s'en plaignent à la justice pour vider le contentieux », a déclaré le porte-parole de Boni Yayi, Marcel de Souza.
La proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle intervient en pleine guerre des chiffres entre la majorité présidentielle sortante et l’opposition.
Dès le lendemain du scrutin, le camp présidentiel a fait savoir que son candidat Boni Yayi avait gagné dès le premier tour. Une victoire que l’opposition a vivement contestée en publiant ses propres chiffres qui font état d’un second tour mais mettaient son candidat en avance.
Le vendredi 18 mars dernier, la Commission électorale nationale autonome (CENA), plus de six jours après le scrutin, a publié les premières tendances de l’élection qui avaient donné le président sortant gagnant avec plus de 53% des voix. Mais les conditions où ces tendances avaient été rendues publiques étaient suspectes : seul le président de l’institution s’était retiré dans son bureau avec quelques journalistes triés sur le volet alors que le taux de dépouillement des résultats n’était que de 3 à 85% selon les départements ; de même les tendances publiées n’avaient pas été validées par la plénière de la commission électorale. L’opposition avait alors appelé à un « hold-up électoral ». « C’est le président de la CENA tout seul dont on sait qu’il a été nommé par Boni Yayi, donc un homme aux ordres, qui a sorti dont on ne sait où le chiffre communiqué donnant la victoire à Boni Yayi dès le premier tour. Notre peuple ne renoncera pas à ce qu’il a acquis au prix de luttes héroïques pour retomber dans la servitude des trafiquants d’élection et d’un despote. Nous avons gagné ces élections, nous réclamons notre dû», a déclaré le principal candidat de l’opposition, Me Adrien Houngbédji. Il n’était pas le seul.
La coalition ABT, ayant soutenu la candidature d’Abdoulaye Bio Tchané, arrivé troisième dans la course, crie aussi à la mascarade. « Face à ce hold-up électoral, l’Alliance ABT, entend demander par des voies légales l’annulation pure et simple du scrutin, de la reprise de toutes les opérations électorales dans des conditions plus acceptables », a annoncé Raymond Dossa, porte-parole du candidat malheureux.
Pour la mouvance présidentielle, les contestataires jouent aux mauvais perdants. « S'il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec les résultats, les textes prévoient qu'ils s'en plaignent à la justice pour vider le contentieux », a déclaré le porte-parole de Boni Yayi, Marcel de Souza.
Un scrutin controversé
Reporté deux fois, le scrutin présidentiel a pu se tenir le 13 mars dans le calme et une ferveur nationale. Malgré les problèmes d’organisation et les rumeurs de troubles, les populations sont sorties massivement pour exprimer leur devoir civique. Une mobilisation qui contraste avec les dysfonctionnements liés à l’organisation du scrutin : retard dans l’ouverture des bureaux de vote et dans l’acheminement du matériel électoral, rupture de bulletins de vote dans plusieurs bureaux, cafouillage de chiffres à propos du fichier électoral.
Jusqu’à la veille du scrutin, des électeurs continuaient d’être enregistrés ; ce qui a fait qu’aucun chiffre n’était disponible sur le nombre d’inscrits à l’ouverture des bureaux de vote. Le jour du vote, des milliers de Béninois ayant été laissés en rade par l’opération du recensement électoral, n’ont pas pu voter. Des dysfonctionnements reconnus par le président sortant qui, le jour du vote, a demandé pardon au peuple. Un acte qui n’avait pas été du goût de ses adversaires qui l’ont taxé de faire campagne en plein scrutin en s’attirant la compassion du peuple.
Au-delà des dysfonctionnements liés à l’organisation du scrutin, l’opposition dénonce des bourrages d’urnes avec des bulletins pré-estampillés : « … Dois-je rappeler qu’à maints endroits, des ruptures de bulletins de vote ont été signalées, contraignant les électeurs à se retirer chez eux ? … Dois-je encore rappeler les milliers de bureaux de vote fictifs dus au fait que la liste des bureaux de vote n’a pas été non plus publiée ?... », a fait savoir le candidat de l’opposition regroupée dans une formation baptisée l’Union fait la Nation.
En proclamant les résultats ce lundi 21 mars, la Cour constitutionnelle a sanctionné certaines de ces irrégularités notées lors du déroulement du scrutin mais estime que « ces difficultés et dysfonctionnements n’ont pas entaché le bon déroulement du scrutin et ne sont pas de nature à compromettre la régularité, la sincérité, la fiabilité, la crédibilité et la transparence de l’élection présidentielle du 13 mars 2011 ».
Les candidats ayant pris au scrutin ont cinq jours à partir du 21 mars pour formuler leurs recours. C’est seulement après cette étape que la Cour proclamera les résultats définitifs du scrutin. Mais en attendant, apprend-on de source sûre, le camp présidentiel est déjà à l’œuvre pour l’investiture de Boni Yayi le 6 avril prochain.
Jusqu’à la veille du scrutin, des électeurs continuaient d’être enregistrés ; ce qui a fait qu’aucun chiffre n’était disponible sur le nombre d’inscrits à l’ouverture des bureaux de vote. Le jour du vote, des milliers de Béninois ayant été laissés en rade par l’opération du recensement électoral, n’ont pas pu voter. Des dysfonctionnements reconnus par le président sortant qui, le jour du vote, a demandé pardon au peuple. Un acte qui n’avait pas été du goût de ses adversaires qui l’ont taxé de faire campagne en plein scrutin en s’attirant la compassion du peuple.
Au-delà des dysfonctionnements liés à l’organisation du scrutin, l’opposition dénonce des bourrages d’urnes avec des bulletins pré-estampillés : « … Dois-je rappeler qu’à maints endroits, des ruptures de bulletins de vote ont été signalées, contraignant les électeurs à se retirer chez eux ? … Dois-je encore rappeler les milliers de bureaux de vote fictifs dus au fait que la liste des bureaux de vote n’a pas été non plus publiée ?... », a fait savoir le candidat de l’opposition regroupée dans une formation baptisée l’Union fait la Nation.
En proclamant les résultats ce lundi 21 mars, la Cour constitutionnelle a sanctionné certaines de ces irrégularités notées lors du déroulement du scrutin mais estime que « ces difficultés et dysfonctionnements n’ont pas entaché le bon déroulement du scrutin et ne sont pas de nature à compromettre la régularité, la sincérité, la fiabilité, la crédibilité et la transparence de l’élection présidentielle du 13 mars 2011 ».
Les candidats ayant pris au scrutin ont cinq jours à partir du 21 mars pour formuler leurs recours. C’est seulement après cette étape que la Cour proclamera les résultats définitifs du scrutin. Mais en attendant, apprend-on de source sûre, le camp présidentiel est déjà à l’œuvre pour l’investiture de Boni Yayi le 6 avril prochain.