La berge lagunaire de Cotonou est occupée par des populations produisant des déchets ménagers et fécaux. Photo (c) G.L.
La berge lagunaire de Cotonou défie toute vue de carte postale. Ce long cours de détritus mêle eaux stagnantes, tas d’ordures et matières fécales. Et ce, dans un spectacle affolant de mouches et d’odeur nauséeuse… A quelques pas de là, le plus grand marché du Bénin et de la sous-région – Dantokpa – détient la palme de l’insalubrité à Cotonou, capitale économique du pays.
Avec ses 100 tonnes de déchets produites par jour dont 35% seulement sont ramassés, le marché international de Dantokpa symbolise la faiblesse de l’accès des populations aux services de l’assainissement au plan national. Ces services sont déficitaires dans des proportions très alarmantes. Seuls 17% des ménages béninois évacuent correctement leurs déchets. En milieu rural, le taux d'évacuation réglementaire des ordures tombe à 11%.
A elle seule, la ville de Cotonou génère quotidiennement 708 tonnes d’ordures. «La capacité actuelle de la municipalité ne lui permet de ramasser qu'environ 500 tonnes», confie Nicéphore Soglo, maire de la ville. Pour les 35% de taux de collecte des ordures dans le seul marché de Dantokpa, la municipalité débourse 43 millions de francs CFA par mois. La mairie estime que cette ardoise salée l’asphyxie. Et au maire, proche de l’opposition, de s’indigner : «c’est l'Etat qui gère le marché mais laisse à la ville les déchets que ce marché génère. Et, comme par hasard, ces déchets sont éparpillés sur les trottoirs de la ville pour faire une sorte de publicité aux autorités municipales».
Tout aussi critique est la situation de la gestion des excréta. Plus de 4,5 millions de personnes, soit 67% de la population, ne disposant pas d’ouvrages adéquats d’évacuation des excrétas, défèquent librement dans la nature. Le Bénin, ne possédant pas non plus de réseau collectif d'assainissement, ce sont seulement deux ménages sur cent qui évacuent correctement leurs eaux usées. Comme pour les autres types de déchet, ces eaux finissent dans la nature et dans les caniveaux.
En matière d’hygiène, le lavage des mains après l’utilisation des latrines et avant de manger n’est pas encore une habitude. Environ 4% des ménages se lavent réellement les mains à l’eau et au savon. Ce n’est que dans la ville de Cotonou où l’on trouve une proportion assez significative de ménages disposant d’eau, de produits et d’ustensiles pour se laver les mains (12%). Cela explique le taux élevé de mortalité des moins de 5 ans (160°/°°). De façon générale, la prévalence des diarrhées reste élevée : elles constituent la deuxième cause de consultation dans les hôpitaux après le paludisme.
Avec ce tableau sombre, le Bénin n’a aucune chance d’atteindre l’OMD en matière d’assainissement. Il n’en a même pas les moyens. En 2008, il a mobilisé 3,3 milliards de francs CFA pour la promotion de l'hygiène et de l'assainissement de base. C’est à peu près 2% du budget du secteur de la santé et c’est assez loin du niveau exigé par la première conférence africaine sur l'assainissement (AfricaSan) tenue en 2002 en Afrique du Sud. Celle-ci avait recommandé que 8% du budget du ministère de la Santé soit affecté au volet assainissement de base.
Avec ses 100 tonnes de déchets produites par jour dont 35% seulement sont ramassés, le marché international de Dantokpa symbolise la faiblesse de l’accès des populations aux services de l’assainissement au plan national. Ces services sont déficitaires dans des proportions très alarmantes. Seuls 17% des ménages béninois évacuent correctement leurs déchets. En milieu rural, le taux d'évacuation réglementaire des ordures tombe à 11%.
A elle seule, la ville de Cotonou génère quotidiennement 708 tonnes d’ordures. «La capacité actuelle de la municipalité ne lui permet de ramasser qu'environ 500 tonnes», confie Nicéphore Soglo, maire de la ville. Pour les 35% de taux de collecte des ordures dans le seul marché de Dantokpa, la municipalité débourse 43 millions de francs CFA par mois. La mairie estime que cette ardoise salée l’asphyxie. Et au maire, proche de l’opposition, de s’indigner : «c’est l'Etat qui gère le marché mais laisse à la ville les déchets que ce marché génère. Et, comme par hasard, ces déchets sont éparpillés sur les trottoirs de la ville pour faire une sorte de publicité aux autorités municipales».
Tout aussi critique est la situation de la gestion des excréta. Plus de 4,5 millions de personnes, soit 67% de la population, ne disposant pas d’ouvrages adéquats d’évacuation des excrétas, défèquent librement dans la nature. Le Bénin, ne possédant pas non plus de réseau collectif d'assainissement, ce sont seulement deux ménages sur cent qui évacuent correctement leurs eaux usées. Comme pour les autres types de déchet, ces eaux finissent dans la nature et dans les caniveaux.
En matière d’hygiène, le lavage des mains après l’utilisation des latrines et avant de manger n’est pas encore une habitude. Environ 4% des ménages se lavent réellement les mains à l’eau et au savon. Ce n’est que dans la ville de Cotonou où l’on trouve une proportion assez significative de ménages disposant d’eau, de produits et d’ustensiles pour se laver les mains (12%). Cela explique le taux élevé de mortalité des moins de 5 ans (160°/°°). De façon générale, la prévalence des diarrhées reste élevée : elles constituent la deuxième cause de consultation dans les hôpitaux après le paludisme.
Avec ce tableau sombre, le Bénin n’a aucune chance d’atteindre l’OMD en matière d’assainissement. Il n’en a même pas les moyens. En 2008, il a mobilisé 3,3 milliards de francs CFA pour la promotion de l'hygiène et de l'assainissement de base. C’est à peu près 2% du budget du secteur de la santé et c’est assez loin du niveau exigé par la première conférence africaine sur l'assainissement (AfricaSan) tenue en 2002 en Afrique du Sud. Celle-ci avait recommandé que 8% du budget du ministère de la Santé soit affecté au volet assainissement de base.