Le remarquable "Dictionnaire amoureux de la musique", paru chez Plon en 2012 (c) DR
Le monde musical a manifesté sa profonde tristesse, la personnalité d’André Tubeuf était séduisante et on a insisté sur le rôle de passeur qu’il avait tenu jusqu’à ces derniers jours.
Né le 18 décembre 1930 à Izmir, l’ancienne Smyrne, en Turquie, il a beaucoup circulé au Moyen-Orient au gré des nominations de son père ingénieur et des bouleversements politiques de la région. En octobre 1946, il quitte Beyrouth pour Paris et s’apprête à entrer en hypokhâgne à Louis-le-Grand où il a eu notamment pour condisciples Dominique Fernandez et Jacques Derrida. Dans "Les Années Louis-le-Grand", paru chez Actes Sud en 2020, il revient longuement sur cette période formatrice de son existence où il découvre la musique par les disques, le théâtre, les lettres. Il prépare le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure où il entre en 1950 et suit l’enseignement de Louis Althusser et Maurice Merleau-Ponty entre autres. Agrégé de philosophie en 1954, il consacrera sa vie à l’enseignement, à Nancy puis au lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg dans les classes préparatoires de 1957 à 1992.
Avec cependant une interruption de 1972 à 1975. Il passe alors quelque temps au cabinet du ministre de la Culture de l’époque, Jacques Duhamel puis Michel Guy, pour ce qui touche les questions musicales. Depuis le début des années 50, il s’intéresse avec passion à la musique. "D’emblée, la musique a été une certitude, une foi, une hospitalité" dira t-il. Il va renouveler le genre de la littérature musicale en France, en la faisant sortir du genre romanesque à la manière d’un Romain Rolland par exemple, sans pour cela la faire tomber dans une musicologie réservée exclusivement aux happy few…
Ce seront des essais sur Mozart, Beethoven, Wagner, Verdi ou Richard Strauss ainsi que sur le lied ou l’opéra. Il brosse le portrait de grands interprètes qui sont aussi parfois ses amis, Elisabeth Schwarzkopf, Dietrich Fischer-Dieskau, Claudio Arrau, Arthur Rubinstein, Régine Crespin ou Daniel Barenboim parmi tant d’autres. Son remarquable "Dictionnaire amoureux de la musique", paru chez Plon en 2012 ainsi que "L’Offrande musicale", portraits et essais, chez Bouquins, Robert Laffont en 2007, donnent un aperçu de son immense talent. Il avait d’ailleurs reçu en 2018 le Prix de la critique de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Son rôle de passeur il l'exercera aussi dans des revues, généralistes ou plus musicales, Le Point et Harmonie en 1976, Diapason à partir de 1980, ou L'Avant-Scène Opéra. Plus récemment c’était Classica et un blog hébergé par Qobuz jusqu'à l'été 2020.
Né le 18 décembre 1930 à Izmir, l’ancienne Smyrne, en Turquie, il a beaucoup circulé au Moyen-Orient au gré des nominations de son père ingénieur et des bouleversements politiques de la région. En octobre 1946, il quitte Beyrouth pour Paris et s’apprête à entrer en hypokhâgne à Louis-le-Grand où il a eu notamment pour condisciples Dominique Fernandez et Jacques Derrida. Dans "Les Années Louis-le-Grand", paru chez Actes Sud en 2020, il revient longuement sur cette période formatrice de son existence où il découvre la musique par les disques, le théâtre, les lettres. Il prépare le concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure où il entre en 1950 et suit l’enseignement de Louis Althusser et Maurice Merleau-Ponty entre autres. Agrégé de philosophie en 1954, il consacrera sa vie à l’enseignement, à Nancy puis au lycée Fustel de Coulanges de Strasbourg dans les classes préparatoires de 1957 à 1992.
Avec cependant une interruption de 1972 à 1975. Il passe alors quelque temps au cabinet du ministre de la Culture de l’époque, Jacques Duhamel puis Michel Guy, pour ce qui touche les questions musicales. Depuis le début des années 50, il s’intéresse avec passion à la musique. "D’emblée, la musique a été une certitude, une foi, une hospitalité" dira t-il. Il va renouveler le genre de la littérature musicale en France, en la faisant sortir du genre romanesque à la manière d’un Romain Rolland par exemple, sans pour cela la faire tomber dans une musicologie réservée exclusivement aux happy few…
Ce seront des essais sur Mozart, Beethoven, Wagner, Verdi ou Richard Strauss ainsi que sur le lied ou l’opéra. Il brosse le portrait de grands interprètes qui sont aussi parfois ses amis, Elisabeth Schwarzkopf, Dietrich Fischer-Dieskau, Claudio Arrau, Arthur Rubinstein, Régine Crespin ou Daniel Barenboim parmi tant d’autres. Son remarquable "Dictionnaire amoureux de la musique", paru chez Plon en 2012 ainsi que "L’Offrande musicale", portraits et essais, chez Bouquins, Robert Laffont en 2007, donnent un aperçu de son immense talent. Il avait d’ailleurs reçu en 2018 le Prix de la critique de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Son rôle de passeur il l'exercera aussi dans des revues, généralistes ou plus musicales, Le Point et Harmonie en 1976, Diapason à partir de 1980, ou L'Avant-Scène Opéra. Plus récemment c’était Classica et un blog hébergé par Qobuz jusqu'à l'été 2020.
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