Le coton burkinabè : Une référence africaine et mondiale
L'or blanc du Burkina Faso. Photos (c) Sama
Classé au 13e rang des producteurs africains en 1994, le Burkina est devenu depuis 2005, le premier producteur de l’Afrique subsaharienne.
Le Burkina Faso est devenu le 3e fournisseur de la Chine, derrière les Etats-Unis et l’Ouzbékistan.
La campagne agricole cotonnière 2004-2005 reste "une année exceptionnelle" pour la filière coton au Burkina Faso, car à cette période, le pays a atteint un nouveau record d’environ 1 400 000 tonnes et représentait 5% de la production mondiale.
Au cours des dix dernières années, la production cotonnière a augmenté de 19% par an au Burkina Faso, plus grand producteur de coton d’Afrique subsaharienne, ce qui a eu pour effet de stimuler la croissance du PIB.
Le coton est une composante majeure de l’économie du Burkina Faso. La part du pays dans les exportations mondiales de coton a triplé durant les dix dernières années, fait sans précédent pour un produit agricole africain. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils ont été obtenus en dépit de l’affaissement des cours mondiaux.
Autre considération tout aussi importante, la vente de coton-graine est la source dominante, voire la seule, de revenus liquides des cultivateurs dans de nombreuses zones rurales très pauvres, où vit 80% de la population (estimée à 14,2 millions selon le recensement de 2006). Cette activité joue donc un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté. Le coton est source d’environ 700 000 emplois — détenus principalement par les ménages agricoles —, soit quelque 17 % de la population.
Evolution de la production cotonnière / Burkina Faso
2000 : 254 200 tonnes
2001 : 276 000 tonnes
2002 : 378 500 tonnes
2003 : 480 000 tonnes
2004 : 500 000 tonnes
2005 : 1 400 000 tonnes
2006 :720 000 tonnes
2007 : 806 000 tonnes
2008 : 320 000 tonnes
2009 : 370 000 tonnes
Le Burkina Faso est devenu le 3e fournisseur de la Chine, derrière les Etats-Unis et l’Ouzbékistan.
La campagne agricole cotonnière 2004-2005 reste "une année exceptionnelle" pour la filière coton au Burkina Faso, car à cette période, le pays a atteint un nouveau record d’environ 1 400 000 tonnes et représentait 5% de la production mondiale.
Au cours des dix dernières années, la production cotonnière a augmenté de 19% par an au Burkina Faso, plus grand producteur de coton d’Afrique subsaharienne, ce qui a eu pour effet de stimuler la croissance du PIB.
Le coton est une composante majeure de l’économie du Burkina Faso. La part du pays dans les exportations mondiales de coton a triplé durant les dix dernières années, fait sans précédent pour un produit agricole africain. Ces résultats sont d’autant plus remarquables qu’ils ont été obtenus en dépit de l’affaissement des cours mondiaux.
Autre considération tout aussi importante, la vente de coton-graine est la source dominante, voire la seule, de revenus liquides des cultivateurs dans de nombreuses zones rurales très pauvres, où vit 80% de la population (estimée à 14,2 millions selon le recensement de 2006). Cette activité joue donc un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté. Le coton est source d’environ 700 000 emplois — détenus principalement par les ménages agricoles —, soit quelque 17 % de la population.
Evolution de la production cotonnière / Burkina Faso
2000 : 254 200 tonnes
2001 : 276 000 tonnes
2002 : 378 500 tonnes
2003 : 480 000 tonnes
2004 : 500 000 tonnes
2005 : 1 400 000 tonnes
2006 :720 000 tonnes
2007 : 806 000 tonnes
2008 : 320 000 tonnes
2009 : 370 000 tonnes
Des difficultés qui ternissent l’envolée
Le Directeur général de la Sofitex, Célestin Tiendrébéogo. Photos (c) Sama
La production du coton au Burkina Faso a chuté ces dernières années.
Pour éviter la faillite, la Société des fibres et textiles du Burkina (Sofitex), la plus importante des sociétés cotonnières du pays avait dû, l’année dernière, alléger ses charges et augmenter son capital de 4,4 milliards FCFA à 38,8 milliards FCFA.
"En 2005 et 2006, les trois sociétés cotonnières burkinabè avaient totalisé des pertes sèches de 65,5 milliards FCFA, dont 49 milliards FCFA pour la seule Sofitex", selon son Directeur général, Célestin Tiendrébéogo.
Au regard de cette donne, les acteurs et partenaires de la filière font des pieds et des mains pour la sortir de l’ornière.
Pour sauver la filière, l’Etat a également apporté en 2009, une caution de 50 milliards F CFA auprès des banques afin de permettre à la Sofitex de disposer de ressources pour acheter à temps, le coton. L'Etat burkinabé, actionnaire principal, a quant à lui, débloqué la somme de 12 milliards F CFA et décidé de supporter les parts des actionnaires qui ont fait défection, pour environ 21 milliards F CFA.
Des négociations avec l’Etat ont abouti en 2009 au rétablissement de la subvention habituelle de 3 milliards F CFA pour les intrants.
En agriculture, on appelle "intrants" les différents produits apportés aux terres et aux cultures. Ce terme comprend les engrais, les éléments améliorants les propriétés physiques et chimiques du sol, tels que le sable, la chaux, les produits phytosanitaires ainsi que les semences.
Les banques locales ont accepté de rééchelonner la dette de la Sofitex qui est de 44 milliards F CFA sur cinq ans afin de permettre à la filière de survivre.
Pour éviter la faillite, la Société des fibres et textiles du Burkina (Sofitex), la plus importante des sociétés cotonnières du pays avait dû, l’année dernière, alléger ses charges et augmenter son capital de 4,4 milliards FCFA à 38,8 milliards FCFA.
"En 2005 et 2006, les trois sociétés cotonnières burkinabè avaient totalisé des pertes sèches de 65,5 milliards FCFA, dont 49 milliards FCFA pour la seule Sofitex", selon son Directeur général, Célestin Tiendrébéogo.
Au regard de cette donne, les acteurs et partenaires de la filière font des pieds et des mains pour la sortir de l’ornière.
Pour sauver la filière, l’Etat a également apporté en 2009, une caution de 50 milliards F CFA auprès des banques afin de permettre à la Sofitex de disposer de ressources pour acheter à temps, le coton. L'Etat burkinabé, actionnaire principal, a quant à lui, débloqué la somme de 12 milliards F CFA et décidé de supporter les parts des actionnaires qui ont fait défection, pour environ 21 milliards F CFA.
Des négociations avec l’Etat ont abouti en 2009 au rétablissement de la subvention habituelle de 3 milliards F CFA pour les intrants.
En agriculture, on appelle "intrants" les différents produits apportés aux terres et aux cultures. Ce terme comprend les engrais, les éléments améliorants les propriétés physiques et chimiques du sol, tels que le sable, la chaux, les produits phytosanitaires ainsi que les semences.
Les banques locales ont accepté de rééchelonner la dette de la Sofitex qui est de 44 milliards F CFA sur cinq ans afin de permettre à la filière de survivre.
La baisse du prix d’achat abat les producteurs
Malgré les campagnes d’explication de la Sofitex, les producteurs ont du mal à accepter la nouvelle donne.
Face à tous ces déboires, certains producteurs, comme à Bakata dans le Ziro, au sud-ouest, ont exprimé leur volonté de réduire la superficie de leurs champs, d’autres, d’arrêter la culture de l’or blanc.
"Venez reprendre vos engrais et semences. Nous n’en voulons plus", a-t-on entendu de certains membres du Groupement de producteurs de coton (GPC) de Bakata.
François Traoré, Président de l'Union nationale des producteurs de coton du Faso (unpcb) et de la structure panafricaine, s’indigne à propos des subventions qui déstabilisent les productions locales, "Nous ne demandons pas qu'ils cessent d'aider leurs agriculteurs. Mais simplement qu'ils respectent leurs engagements et permettent au coton africain de devenir un outil de développement pour des millions de pauvres".
Au regard de cette donne, les acteurs et partenaires de la filière font des pieds et des mains pour la sortir de l’ornière.
Pour la campagne passée, on a observé une baisse du prix au kg du coton (de 12%) et l’augmentation de celui des intrants (de 10 à 30%).
Ainsi, le kilogramme du coton de 1er choix a été acheté aux producteurs à 145 FCFA contre 165 FCFA /kg la campagne précédente et 210 FCFA en 2005. Le 2e choix racheté à 120 FCFA.
A cela s’ajoute l’augmentation des coûts des intrants. Le sac vendu 12 400 FCFA la saison écoulée était passé à 15 485 FCFA.
Face à cette situation délétère, l’Etat n’est pas resté inactif.
Il a décidé de soutenir la filière grâce à une subvention des intrants à hauteur de 3 milliards F CFA. Les trois sociétés cotonnières du pays, à savoir la Sofitex (à l’ouest et au sud), Fasocoton (au centre) et Socoma (à l’est) prendront en charge les autres taxes d’une valeur de 3,4 milliards F CFA.
L’Etat a été interpellé à s’investir dans la recherche afin de mettre au point un intrant, ce qui réduirait du coup les sommes destinées à l’achat des intrants, commandés pour une dizaine de milliards F CFA annuellement depuis l’Ukraine.
La question des reconditionnements et de l’ouverture des comptes à la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) et à la Caisse populaire ont été les points d’achoppement.
Les producteurs ont déploré le fait que malgré que les GPC disposent de comptes dans des établissements financiers (BACB et Caisses populaires), ils doivent effectuer de longs parcours jusqu’à Bobo-Dioulasso pour se faire payer. Pour ce qui est des conditionnements, il se trouve que des familiarités entre des conditionneurs et certains producteurs favorisent les pots-de-vin. Et paradoxalement, ce sont les producteurs qui se plaignent du fait que les conditionneurs leur soutirent de l’argent. Pour y mettre fin, la Sofitex a décidé à partir de cette campagne, de faire tourner les conditionneurs sur différents sites d’enlèvement.
Face à tous ces déboires, certains producteurs, comme à Bakata dans le Ziro, au sud-ouest, ont exprimé leur volonté de réduire la superficie de leurs champs, d’autres, d’arrêter la culture de l’or blanc.
"Venez reprendre vos engrais et semences. Nous n’en voulons plus", a-t-on entendu de certains membres du Groupement de producteurs de coton (GPC) de Bakata.
François Traoré, Président de l'Union nationale des producteurs de coton du Faso (unpcb) et de la structure panafricaine, s’indigne à propos des subventions qui déstabilisent les productions locales, "Nous ne demandons pas qu'ils cessent d'aider leurs agriculteurs. Mais simplement qu'ils respectent leurs engagements et permettent au coton africain de devenir un outil de développement pour des millions de pauvres".
Au regard de cette donne, les acteurs et partenaires de la filière font des pieds et des mains pour la sortir de l’ornière.
Pour la campagne passée, on a observé une baisse du prix au kg du coton (de 12%) et l’augmentation de celui des intrants (de 10 à 30%).
Ainsi, le kilogramme du coton de 1er choix a été acheté aux producteurs à 145 FCFA contre 165 FCFA /kg la campagne précédente et 210 FCFA en 2005. Le 2e choix racheté à 120 FCFA.
A cela s’ajoute l’augmentation des coûts des intrants. Le sac vendu 12 400 FCFA la saison écoulée était passé à 15 485 FCFA.
Face à cette situation délétère, l’Etat n’est pas resté inactif.
Il a décidé de soutenir la filière grâce à une subvention des intrants à hauteur de 3 milliards F CFA. Les trois sociétés cotonnières du pays, à savoir la Sofitex (à l’ouest et au sud), Fasocoton (au centre) et Socoma (à l’est) prendront en charge les autres taxes d’une valeur de 3,4 milliards F CFA.
L’Etat a été interpellé à s’investir dans la recherche afin de mettre au point un intrant, ce qui réduirait du coup les sommes destinées à l’achat des intrants, commandés pour une dizaine de milliards F CFA annuellement depuis l’Ukraine.
La question des reconditionnements et de l’ouverture des comptes à la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB) et à la Caisse populaire ont été les points d’achoppement.
Les producteurs ont déploré le fait que malgré que les GPC disposent de comptes dans des établissements financiers (BACB et Caisses populaires), ils doivent effectuer de longs parcours jusqu’à Bobo-Dioulasso pour se faire payer. Pour ce qui est des conditionnements, il se trouve que des familiarités entre des conditionneurs et certains producteurs favorisent les pots-de-vin. Et paradoxalement, ce sont les producteurs qui se plaignent du fait que les conditionneurs leur soutirent de l’argent. Pour y mettre fin, la Sofitex a décidé à partir de cette campagne, de faire tourner les conditionneurs sur différents sites d’enlèvement.
L’espoir, malgré tout
Pour la campagne 2010, le Burkina Faso attend une production de 800 000 tonnes de coton, dont 700 000 tonnes pour la Sofitex.
Grâce à l’emprunt obligataire de 22 milliards F CFA, qui couvre la période 2006- 2013, la Sofitex va démarrer la construction de trois nouvelles usines. De 13, ses usines vont ainsi passer à 16.
Une subvention de 7,2 milliards F CFA de l’Agence Française de Développement (AFD), destinée à financer le Projet de renforcement de la filière cotonnière burkinabè (Prfcb) a été rétrocédée à l’Union nationale des producteurs de coton burkinabè (Unpcb).
La Sofitex étudie la possibilité d’une diversification de la production. Il s’agit d’explorer d’autres alternatives, telles que la culture du soja ou du tournesol, l’objectif étant de sécuriser les revenus des producteurs.
L’association de la production du coton à celle des oléagineux ainsi que la production de la bioénergie.
De nouvelles perspectives également dans l’industrie textile, avec l’initiative de l’Uemoa, en concertation avec la Banque ouest africaine de développement (Boad), visant à transformer au moins 15% du coton à l’horizon 2025.
Grâce à l’emprunt obligataire de 22 milliards F CFA, qui couvre la période 2006- 2013, la Sofitex va démarrer la construction de trois nouvelles usines. De 13, ses usines vont ainsi passer à 16.
Une subvention de 7,2 milliards F CFA de l’Agence Française de Développement (AFD), destinée à financer le Projet de renforcement de la filière cotonnière burkinabè (Prfcb) a été rétrocédée à l’Union nationale des producteurs de coton burkinabè (Unpcb).
La Sofitex étudie la possibilité d’une diversification de la production. Il s’agit d’explorer d’autres alternatives, telles que la culture du soja ou du tournesol, l’objectif étant de sécuriser les revenus des producteurs.
L’association de la production du coton à celle des oléagineux ainsi que la production de la bioénergie.
De nouvelles perspectives également dans l’industrie textile, avec l’initiative de l’Uemoa, en concertation avec la Banque ouest africaine de développement (Boad), visant à transformer au moins 15% du coton à l’horizon 2025.
8 milliards FCFA de la BAD pour l’appui à la filière en 2010
La Banque africaine de développement (BAD) financera avant fin 2010 à hauteur de 8 milliards F CFA, le Projet d’appui à la filière coton textile (Paficot) du Burkina Faso.
Selon le ministre de tutelle, Laurent Sédégo, "Ce projet sous-régional est une réponse à l’initiative sectorielle sur le coton portée par le président du Faso au nom de ses homologues du Bénin, du Mali et du Tchad".
Ce projet ambitionne de sécuriser et d’accroître les revenus des acteurs de la filière coton textile à travers l’amélioration de la productivité. Il prend en compte l’ensemble du circuit depuis la production du coton graine, jusqu’à la promotion du produit fini, en passant par la commercialisation et le traitement industriel.
La représentante de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Burkina Faso, Dinga Antoinette Zongo a laissé entendre que le bien fondé du projet n’est plus à démontrer tant il participera à asseoir un partenariat nouveau entre les différents intervenants.
Comme axes d’interventions, outre la diffusion des bonnes pratiques, la promotion des meilleurs rendements, la facilitation de l’accès aux crédits intrants et équipements agricoles, le projet envisage la réhabilitation de 850 km de pistes rurales, la construction de 30 magasins de stockage et de 20 marchés ruraux dans sept régions du pays.
Selon le ministre de tutelle, Laurent Sédégo, "Ce projet sous-régional est une réponse à l’initiative sectorielle sur le coton portée par le président du Faso au nom de ses homologues du Bénin, du Mali et du Tchad".
Ce projet ambitionne de sécuriser et d’accroître les revenus des acteurs de la filière coton textile à travers l’amélioration de la productivité. Il prend en compte l’ensemble du circuit depuis la production du coton graine, jusqu’à la promotion du produit fini, en passant par la commercialisation et le traitement industriel.
La représentante de la Banque Africaine de Développement (BAD) au Burkina Faso, Dinga Antoinette Zongo a laissé entendre que le bien fondé du projet n’est plus à démontrer tant il participera à asseoir un partenariat nouveau entre les différents intervenants.
Comme axes d’interventions, outre la diffusion des bonnes pratiques, la promotion des meilleurs rendements, la facilitation de l’accès aux crédits intrants et équipements agricoles, le projet envisage la réhabilitation de 850 km de pistes rurales, la construction de 30 magasins de stockage et de 20 marchés ruraux dans sept régions du pays.