La semaine a débuté par une véritable salve de déclarations convergentes. Lundi, le ministre de l’intérieur, lors de ses vœux prononcés à l’Ecole nationale supérieure des officiers de police, a souligné le devoir d’exemplarité des policiers : "C’est l’honneur de la police qui est en jeu, on ne fait pas de croche-pied à l’éthique, sauf à s’abaisser, sauf à abaisser l’éthique. Mardi midi, ce fut au tour du président de la République, à l'occasion d’un déplacement à Pau, de déclarer : "J’attends de nos policiers et de nos gendarmes la plus grande déontologie". Enfin, dans l’après-midi, le Premier ministre a insisté devant les députés sur "notre exigence quant à un usage proportionné de la force".
Une belle unanimité qui peut surprendre par son caractère soudain et tardif. Depuis le début des actions des "gilets jaunes" en 2018, le pouvoir avait en effet maintenu une ligne de défense inconditionnelle des forces de l’ordre. Ce soutien s’est exprimé de deux manières, en apparence complémentaires, en réalité contradictoires : il n’y a pas de violences policières et, en admettant qu’il s’en produise, elles ne sont qu’une réponse fort compréhensible à la violence des manifestants. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi tweeté en février 2019 : "S’il n’y avait pas de forces de l’ordre lynchées, il n’y aurait pas de blessés" et Emmanuel Macron a proclamé le 7 mars 2019 : "Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit". Une déclaration tout à fait curieuse puisque l'on pourrait penser que, dans un Etat de droit, ce sont les violences policières qui sont inacceptables et pas le fait de les nommer.
La multiplication des preuves de dérapages policiers (pendant les manifestations de "gilets jaunes" mais aussi lors de l’actuel mouvement de contestation du projet de réforme des retraites) et le nombre impressionnant de blessés graves parmi les contestataires (mains arrachées, manifestants éborgnés) ont donc fini par convaincre les représentants de l’Etat de manifester leur inquiétude. La sincérité d’un tel revirement reste toutefois douteuse au vu de la longueur et de la virulence du déni qui l’a précédé. Surtout, les récentes déclarations laissent intacte la question de l’origine des violences constatées. Les policiers et les gendarmes sont censés obéir à des directives claires et la politique de maintien de l’ordre est déterminée par le gouvernement.
On verra dans les semaines qui viennent si un réel infléchissement des pratiques policières confirme l’apparente prise de conscience des responsables politiques. En gardant toujours à l’esprit que les relations harmonieuses entre la police et la population sont à la fois un signe et une condition de la bonne santé démocratique d’un pays.
Une belle unanimité qui peut surprendre par son caractère soudain et tardif. Depuis le début des actions des "gilets jaunes" en 2018, le pouvoir avait en effet maintenu une ligne de défense inconditionnelle des forces de l’ordre. Ce soutien s’est exprimé de deux manières, en apparence complémentaires, en réalité contradictoires : il n’y a pas de violences policières et, en admettant qu’il s’en produise, elles ne sont qu’une réponse fort compréhensible à la violence des manifestants. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a ainsi tweeté en février 2019 : "S’il n’y avait pas de forces de l’ordre lynchées, il n’y aurait pas de blessés" et Emmanuel Macron a proclamé le 7 mars 2019 : "Ne parlez pas de répression ou de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit". Une déclaration tout à fait curieuse puisque l'on pourrait penser que, dans un Etat de droit, ce sont les violences policières qui sont inacceptables et pas le fait de les nommer.
La multiplication des preuves de dérapages policiers (pendant les manifestations de "gilets jaunes" mais aussi lors de l’actuel mouvement de contestation du projet de réforme des retraites) et le nombre impressionnant de blessés graves parmi les contestataires (mains arrachées, manifestants éborgnés) ont donc fini par convaincre les représentants de l’Etat de manifester leur inquiétude. La sincérité d’un tel revirement reste toutefois douteuse au vu de la longueur et de la virulence du déni qui l’a précédé. Surtout, les récentes déclarations laissent intacte la question de l’origine des violences constatées. Les policiers et les gendarmes sont censés obéir à des directives claires et la politique de maintien de l’ordre est déterminée par le gouvernement.
On verra dans les semaines qui viennent si un réel infléchissement des pratiques policières confirme l’apparente prise de conscience des responsables politiques. En gardant toujours à l’esprit que les relations harmonieuses entre la police et la population sont à la fois un signe et une condition de la bonne santé démocratique d’un pays.