137 féminicides en 2019… pour l’instant
"le huis clos conjugal est un haut lieu de violence". Senado Federal. Wikimédia commons
En France chaque année 220000 femmes adultes subissent des violences (insultes, menaces, coups, viols, meurtres). Le gouvernement présente les conclusions du Grenelle des violences conjugales lancé le 03 septembre 2019 (en référence au numéro d’urgence 3919). Les axes : détection, accompagnement, protection.
Au moins 137 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le début 2019 en France, selon une étude de l'AFP (agence France presse).
Au moins 137 femmes ont perdu la vie sous les coups de leur conjoint ou leur ex-conjoint depuis le début 2019 en France, selon une étude de l'AFP (agence France presse).
Libérer la parole
L’incapacité répandue des victimes à se retirer d’un ménage toxique s’explique par de nombreux facteurs : emprise et domination du conjoint violent, honte de la situation, difficulté d’accès à l’aide, situation économique ou familiale… " J’ai subi toutes sortes de tortures chez moi. Je recevais des objets sur la tête, des chaises en plein visage… Il me traînait par les cheveux devant les enfants " nous confie Elodie, une rescapée. " Je n’ai jamais porté plainte. Mes proches me disaient que la situation était normale, que tous les couples se disputent ".
" Jusqu’au jour où j’ai dit STOP, sans consulter personne " poursuit Elodie. " J’ai porté plainte après un séjour à l’hôpital, où les coups de mon conjoint m’avaient amenée ".
Elodie a dénoncé son bourreau, s’extirpant ainsi d’un destin tragique. Parmi les mesures du gouvernement, encourager et systématiser ce geste constitue un axe fort. Le numéro d’urgence 3919, fortement mis en avant, a quadruplé le nombre de ses échanges journaliers depuis le 03 septembre, passant de 150 appels à 600.
40 mesures annoncées, 360 millions d’euros débloqués
Le gouvernement présente les conclusions du Grenelle des violences conjugales lancé le 03/9/2019. Facebook. Capture d'écran.
Les arbitrages du gouvernement, rendus le 25/11, multiplient les pistes. Création de 1000 places d’hébergement, mise en place du bracelet anti-rapprochement, accélération des prises en charge de plainte, introduction de la notion d’emprise dans le code pénal, aménagement du code pénal… Les mesures prises relèvent de plusieurs ministères. Elles ne nécessitent pas toutes un budget spécifique mais 360 millions d’euros seront consacrés à celles qui l’exigent.
Si le gouvernement se félicite de la mise en place de ces mesures, il n’a pas entièrement convaincu les associations féministes, qui dénoncent une resucée de dispositifs déjà existants (levée du secret médical, formation des enseignants) et regrettent le manque de moyen. 1 milliard d’euros étaient espérés pour le changement des politiques publiques, le Grenelle n’a pas comblé les attentes sur ce point.
Le gouvernement, à travers la voix du premier ministre Edouard Philippe, assure de son côté avoir brisé la loi du silence, et exhorte la société à changer de regard. Amener les victimes et les témoins à réagir constitue le premier pas vers une réduction des violences conjugales.
Si le gouvernement se félicite de la mise en place de ces mesures, il n’a pas entièrement convaincu les associations féministes, qui dénoncent une resucée de dispositifs déjà existants (levée du secret médical, formation des enseignants) et regrettent le manque de moyen. 1 milliard d’euros étaient espérés pour le changement des politiques publiques, le Grenelle n’a pas comblé les attentes sur ce point.
Le gouvernement, à travers la voix du premier ministre Edouard Philippe, assure de son côté avoir brisé la loi du silence, et exhorte la société à changer de regard. Amener les victimes et les témoins à réagir constitue le premier pas vers une réduction des violences conjugales.
Procédure d'urgence en cas de violence conjugale : les mesures de protection
Les mesures de protection sont des procédures d’urgence dont peuvent bénéficier les victimes de violences conjugales: L'ordonnance de protection (assure la protection de la victime, avant ou après qu'elle ait déposé une plainte pour violence conjugale), éloignement du conjoint violent et le téléphone "grand danger" (un dispositif de téléprotection accordé par le procureur de la République pour une durée de 6 mois renouvelable après l’évaluation du danger encouru par la femme victime des violences conjugales.