Délaissé ! Photo (C) Ibrahim Chalhoub
Il travaillait d’abord à labourer la terre et à aider sa fille dans son magasin de fleurs. En plus, tous les jours, du printemps à l’automne, il conduit son petit bus le matin vers le bord de la mer. Il se met toujours au même endroit pour lancer ses filets de réservoirs dans l’eau et attendre sur sa chaise en plastic pendant des heures, en fumant cigarette après cigarette, le temps que ses cages se remplissent de poissons. Il les remonte avec un fil et apporte ses appâtés qu’il met dans son ancien bus blanc et se dirige vers le village avec de bons poissons à manger et à distribuer à ses amis.
Malgré qu’il ne sache pas nager, la mer était sa passion. Ses enfants lui ont demandé de ne plus travailler parce qu’il était devenu trop maigre et qu’il se fatiguait trop. Alors, il n’avait plus que la mer où il passait la majorité de son temps. Il disait "ce serait dans la mer que je voudrai mourir", comme s’il connaissait son sort !
Ce matin, il a changé d’heure de départ. Il parait qu’il était en retard d’une heure. On m’a demandé, à mon arrivée au travail, si je l’ai rencontré en route. Dans un village, quand quelqu’un change ses habitudes, les gens se posent beaucoup de questions. Ce serait alors compréhensible de me demander une telle question puisque le fait porte sur un homme qui n’a presque jamais changé d’habitudes pendant des dizaines d’années.
Mardi, le 9 août, le vieil homme a rejoint la mer. Il était dans une position assise qui suggère qu’il est mort sur sa chaise avant de tomber sur les pierres et d’être emporté par l’eau salée. Il a été découvert à des centaines de mètres par un amateur de photographie qui filmait au bord de la mer.
Ce n’était pas un suicide. Ce n’était pas un mort noyé, non plus. C’était peut être son rêve, un rêve d’un vieil homme… à sa façon !
Malgré qu’il ne sache pas nager, la mer était sa passion. Ses enfants lui ont demandé de ne plus travailler parce qu’il était devenu trop maigre et qu’il se fatiguait trop. Alors, il n’avait plus que la mer où il passait la majorité de son temps. Il disait "ce serait dans la mer que je voudrai mourir", comme s’il connaissait son sort !
Ce matin, il a changé d’heure de départ. Il parait qu’il était en retard d’une heure. On m’a demandé, à mon arrivée au travail, si je l’ai rencontré en route. Dans un village, quand quelqu’un change ses habitudes, les gens se posent beaucoup de questions. Ce serait alors compréhensible de me demander une telle question puisque le fait porte sur un homme qui n’a presque jamais changé d’habitudes pendant des dizaines d’années.
Mardi, le 9 août, le vieil homme a rejoint la mer. Il était dans une position assise qui suggère qu’il est mort sur sa chaise avant de tomber sur les pierres et d’être emporté par l’eau salée. Il a été découvert à des centaines de mètres par un amateur de photographie qui filmait au bord de la mer.
Ce n’était pas un suicide. Ce n’était pas un mort noyé, non plus. C’était peut être son rêve, un rêve d’un vieil homme… à sa façon !