Un temple de la photographie à Montpellier


Par Rédigé le 10/01/2023 (dernière modification le 09/01/2023)

Le Pavillon populaire a accueilli ces jours derniers son millionième visiteur.


Depuis 2010, l’établissement est devenu un des hauts lieux où l’on peut admirer les œuvres des plus grands noms de la photographie. Actuellement et jusqu’au 15 janvier, on peut y voir "Métamorphose. La photographie en France 1968-1989".

Quand le Pavillon populaire fut construit en 1891, personne n’aurait pu penser qu’il deviendrait ce lieu d’exposition, en effet il a accueilli pendant un siècle les syndicats étudiants et a connu la colère des viticulteurs. Tout a changé lors de sa rénovation dans les années 2000 et si l’on en croit Agnès Robin, adjointe au maire déléguée à la Culture "Ce lieu était idéal dans sa surface, dans ses volumes pour être un lieu de culture. L'idée était de l'ouvrir au plus grand nombre, c'est-à-dire en le rendant gratuit". 

L’AGEM, Association Générale des Étudiants de Montpellier fut créée le 25 février 1887 dans l’amphithéâtre de la faculté des lettres. Très vite, elle a besoin d’un d’un local plus grand que celui qu’elle occupe. Grâce au soutien de la municipalité, elle fait construire en 1891 et inaugure son "Cercle des étudiants" selon les plans de l'architecte montpélliérain Léopold Carlier. Sur une surface de 650 m2, il construit un édifice de style néo-renaissance avec un portique en pierre orné de sculptures. Une grande salle des fêtes, plusieurs bureaux, bibliothèque, salle de conférences, salles de gymnastique et d'hydrothérapie et salle de billard dont la décoration est due à plusieurs peintres locaux, composent l’intérieur.

En 1905, le "Cercle des étudiants" a des difficultés financières et le bâtiment est cédé à la ville qui le laisse aux sociétés, il prend alors son nom actuel de Pavillon populaire. De nombreuses fêtes et différentes manifestations y ont lieu. Il fut endommagé en juin 1907 par une importante révolte de vignerons. En octobre 1914, il sert d'annexe à l'hôpital. En 1968, il est occupé par des milliers de manifestants. Le 2 février 1971, des maires défenseurs de la viticulture l'occupent. Une plaque apposée le 2 février 2004 à l'entrée rappelle cet événement. En 1991, l'architecte parisien François Pin remodèle entièrement l'intérieur du bâtiment, lui donnant son aspect actuel. Le pavillon accueille alors les expositions temporaires du musée Fabre voisin. En 1996, on y présentera la rétrospective de Robert Doisneau réalisée par le Musée d'Art moderne d'Oxford.

À partir de 2001, le Pavillon populaire est entièrement consacré à la photographie au rythme de trois expositions annuelles.
En 12 ans, pas moins de 34 expositions ont été présentées au Pavillon populaire. On pourra retenir en 2004 Marilyn et ses amis, 50 années de photographie en Chine, Notes sur l'asphalte, une Amérique mobile et précaire, 1950-1990 ; en 2008 Mexique multiple ; en 2011 Brassai en Amérique 1957; en 2018 Thérèse Rivière et Germaine Tillion, Aurès 1935. Cette année 2023 promet de belles découvertes. Du 18 février au 16 avril "La Surface et la Chair. Madame d’Ora, Vienne-Paris, 1907-1957". Ce sera la première exposition dédiée à l’Autrichienne Dora Kallmus en France.

Du 1er juillet au 24 septembre "Icônes cachées: Antoni Campañà i Bandranas, les images méconnues de la Guerre d’Espagne (1936-1939)". L’œuvre du photographe catalan. Du 28 octobre au 7 janvier 2024 "Paul Wolff (1887-1951): "L’homme au Leica". Une histoire de la photographie.

On comprend la satisfaction de Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon Populaire "Je pense qu'il y a eu quelque chose qui s'est passé entre ce lieu et un public qui est venu parce que personne ne le faisait ailleurs. J'ai tenu à ce que ça puisse être perçu de façon compréhensible pour les gens".


 





Autres articles dans la même rubrique ou dossier: