Cet opéra en deux actes composé en 2006-2007, fut créé le 10 août 2008 à Lewes dans le cadre du Festival de Glyndebourne et mis en scène par Silviu Purcărete.
A Budapest, cette dernière a subi le "revival" de Rareș Zaharia qui fut son assistant. Sur un livret de l'écrivain hongrois Kornél Hamvai d'après la nouvelle du Colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982, "Del amor y otros demonios (De l'Amour et autres démons)" paru en 1994. La création française de cette commande du Festival de Glyndebourne et la BBC eut lieu à l'Opéra du Rhin à Strasbourg dans le cadre du Festival Musica, le samedi 25 septembre 2010. Il est bon de signaler cette reprise à Budapest, ce n'est pas si fréquent que des œuvres contemporaines soient redonnées, et avec succès.
C'est le cinquième opéra du compositeur hongrois qui a été fasciné par l’histoire de l'héroïne Sierva María de Todos los Santos. "J'ai été séduit par la fantaisie extraordinaire du texte. Les personnages ont tous une force dramatique étonnante et permettent des situations extrêmes. Il s'agit des problèmes d'intégration dans une société multiculturelle. La fille, Sierva, a la peau blanche, mais elle parle les langues africaines, preuve de sa possession par le diable aux dires de l'évêque". Fille unique du marquis de Casalduero, cette jeune marquise de 12 ans appartenant à l'aristocratie espagnole, vit dans l’atmosphère tropicale de la Colombie du XVIIIe siècle, alors la Nouvelle-Grenade. Et elle est élevée dans les coutumes africaines du port colonial de Cartagena de Indias. Probablement mordue lors d'une éclipse de soleil, par un chien enragé, couleur de cendre, qui portait une lune blanche sur le front, elle ne s'appartient plus. Elle séduit Cayetano Delaura, le prêtre chargé de veiller sur elle. On la déclare possédée et on l'exorcise sur ordre de l’évêque de Carthagène don Toribio. Au IIe acte, la cérémonie de l'exorcisme est impressionnante et fait écho à la scène de rites vaudous du premier. Sierva en meurt. Magnifique performance de la soprano ukrainienne Tetiana Zhuravel dans le rôle. Il en est de même des autres chanteurs, tous dirigés avec la même permanente attention du compositeur. Tout cela dans le décor imprécis d'un palais du XVIIIe évoquant une église à l'atmosphère sépulcrale. Au début, une sorte de défilé des personnages fait penser à ces tableaux extraordinaires de la peinture latino-américaine où apparaissent toutes les classes sociales de l'époque coloniale, où ressortent les différents degrés du métissage blanc, noir, indien.
Dans le texte se mêlent l’anglais, qui est la langue principale du livret écrit pour Glyndebourne, le latin, l’espagnol, le yoruba parlé au Nigeria et encore dans quelques régions d'Amérique latine. On comprend aisément que Peter Eötvös ait immédiatement vu ce qu'il pouvait tirer de cette œuvre de García Marquez, riche du mélange des cultures africaine, espagnole, latino-américaine et du XVIIIe. Ce qui lui a permis d’approfondir et de mêler divers univers musicaux, aussi bien baroque hispanique, chant grégorien et naturellement rythmes africains.
Ce n'était pas la première fois que Gabriel García Márquez inspirait un compositeur. Le 25 octobre 1996 était créé au Théâtre Wortham de Houston au Texas, "Florencia en el Amazonas (Florencia in the Amazon)", opéra en deux actes du compositeur mexicain Daniel Catán. Commande du Houston Grand Opera, du Los Angeles Opera et de l'Opéra de Seattle. La librettiste Marcela Fuentes-Berain n'a pas utilisé un roman particulier, mais s'est inspirée de l'atmosphère magique habituelle chez le romancier et de certains des personnages de son roman "El amor en los tiempos del cólera (L'amour aux temps du choléra)" paru en 1985.
Par ailleurs, un film "Of Love and Other Demons" a été tourné en 2009 par la Costaricienne Hilda Hidalgo.
A Budapest, cette dernière a subi le "revival" de Rareș Zaharia qui fut son assistant. Sur un livret de l'écrivain hongrois Kornél Hamvai d'après la nouvelle du Colombien Gabriel García Márquez, prix Nobel de littérature en 1982, "Del amor y otros demonios (De l'Amour et autres démons)" paru en 1994. La création française de cette commande du Festival de Glyndebourne et la BBC eut lieu à l'Opéra du Rhin à Strasbourg dans le cadre du Festival Musica, le samedi 25 septembre 2010. Il est bon de signaler cette reprise à Budapest, ce n'est pas si fréquent que des œuvres contemporaines soient redonnées, et avec succès.
C'est le cinquième opéra du compositeur hongrois qui a été fasciné par l’histoire de l'héroïne Sierva María de Todos los Santos. "J'ai été séduit par la fantaisie extraordinaire du texte. Les personnages ont tous une force dramatique étonnante et permettent des situations extrêmes. Il s'agit des problèmes d'intégration dans une société multiculturelle. La fille, Sierva, a la peau blanche, mais elle parle les langues africaines, preuve de sa possession par le diable aux dires de l'évêque". Fille unique du marquis de Casalduero, cette jeune marquise de 12 ans appartenant à l'aristocratie espagnole, vit dans l’atmosphère tropicale de la Colombie du XVIIIe siècle, alors la Nouvelle-Grenade. Et elle est élevée dans les coutumes africaines du port colonial de Cartagena de Indias. Probablement mordue lors d'une éclipse de soleil, par un chien enragé, couleur de cendre, qui portait une lune blanche sur le front, elle ne s'appartient plus. Elle séduit Cayetano Delaura, le prêtre chargé de veiller sur elle. On la déclare possédée et on l'exorcise sur ordre de l’évêque de Carthagène don Toribio. Au IIe acte, la cérémonie de l'exorcisme est impressionnante et fait écho à la scène de rites vaudous du premier. Sierva en meurt. Magnifique performance de la soprano ukrainienne Tetiana Zhuravel dans le rôle. Il en est de même des autres chanteurs, tous dirigés avec la même permanente attention du compositeur. Tout cela dans le décor imprécis d'un palais du XVIIIe évoquant une église à l'atmosphère sépulcrale. Au début, une sorte de défilé des personnages fait penser à ces tableaux extraordinaires de la peinture latino-américaine où apparaissent toutes les classes sociales de l'époque coloniale, où ressortent les différents degrés du métissage blanc, noir, indien.
Dans le texte se mêlent l’anglais, qui est la langue principale du livret écrit pour Glyndebourne, le latin, l’espagnol, le yoruba parlé au Nigeria et encore dans quelques régions d'Amérique latine. On comprend aisément que Peter Eötvös ait immédiatement vu ce qu'il pouvait tirer de cette œuvre de García Marquez, riche du mélange des cultures africaine, espagnole, latino-américaine et du XVIIIe. Ce qui lui a permis d’approfondir et de mêler divers univers musicaux, aussi bien baroque hispanique, chant grégorien et naturellement rythmes africains.
Ce n'était pas la première fois que Gabriel García Márquez inspirait un compositeur. Le 25 octobre 1996 était créé au Théâtre Wortham de Houston au Texas, "Florencia en el Amazonas (Florencia in the Amazon)", opéra en deux actes du compositeur mexicain Daniel Catán. Commande du Houston Grand Opera, du Los Angeles Opera et de l'Opéra de Seattle. La librettiste Marcela Fuentes-Berain n'a pas utilisé un roman particulier, mais s'est inspirée de l'atmosphère magique habituelle chez le romancier et de certains des personnages de son roman "El amor en los tiempos del cólera (L'amour aux temps du choléra)" paru en 1985.
Par ailleurs, un film "Of Love and Other Demons" a été tourné en 2009 par la Costaricienne Hilda Hidalgo.