Siège social du journal Zaman à Istanbul. Image du domaine public.
Les raisons de la mise sous tutelle du premier quotidien turc, en termes de diffusion, n'ont pas été précisées, mais elles font peu de doutes, tant l'animosité entre le quotidien et le régime était vive.
La police a utilisé gaz lacrymogène et canon à eau pour disperser une centaine de personnes qui s'étaient rassemblées devant le siège social du journal à Istanbul. Les policiers ont pu pénétré dans les locaux du journal pour signifier officiellement la reprise du groupe par des administrateurs provisoires, placés à la tête du journal et tous favorables au gouvernement. Le lendemain, les journalistes de Zaman ont "travaillé" en présence de policiers et sans accès à Internet dans leurs bureaux.
Le groupe Zaman est considéré comme étant proche du prédicateur Fethullah Gülen. Cet ancien allié est devenu l'ennemi numéro un de Recep Tayyip Erdoğan depuis un retentissant scandale de corruption qui a éclaboussé le plus haut sommet de l'État fin 2013. Le président turc accuse Gülen d'être à l'origine des accusations de corruption qui l'ont visé et d'avoir mis en place un "État parallèle" destiné à le renverser, ce que les proches de Gülen nient. Depuis ce scandale, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites judiciaires pour "terrorisme" contre les proches de Gülen.
Au lendemain de la mise sous tutelle du journal, environ 2.000 personnes se sont à nouveau rassemblées devant les locaux du quotidien qui a publié ce jour-là une édition dénonçant un "jour de honte" pour la liberté de la presse en Turquie. "La Constitution est suspendue", affichait le journal en une. Les policiers ont copieusement arrosé de gaz lacrymogène la foule, qui scandait "On ne fera pas taire la presse libre", utilisant aussi des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc.
La Turquie, en tant que candidate à l'adhésion à l'Union européenne, doit "respecter" la liberté de la presse, a indiqué l'Union européenne dans un communiqué, alors qu'a lieu le 7 mars un sommet entre la Turquie et l'Union européenne à Bruxelles consacré à la crise migratoire.
Depuis plusieurs mois, l'opposition turque, les ONG de défense des médias et de nombreux pays s'inquiètent des pressions croissantes exercées par Erdoğan sur la presse et dénoncent sa dérive autoritaire. Le régime a obtenu en octobre la mise sous tutelle de la holding Koza-İpek, proche du prédicateur Gülen, qui détenait deux quotidiens et deux chaînes de télévision qui ont aujourd'hui mis la clé sous la porte.
Par ailleurs, deux journalistes du quotidien de centre-gauche Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, doivent être jugés le 25 mars pour avoir fait état de livraisons d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie. Incarcérés pendant trois mois, ils ont été libérés à la suite d'un arrêt de la Cour constitutionnelle, mais risquent la prison à vie.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
La police a utilisé gaz lacrymogène et canon à eau pour disperser une centaine de personnes qui s'étaient rassemblées devant le siège social du journal à Istanbul. Les policiers ont pu pénétré dans les locaux du journal pour signifier officiellement la reprise du groupe par des administrateurs provisoires, placés à la tête du journal et tous favorables au gouvernement. Le lendemain, les journalistes de Zaman ont "travaillé" en présence de policiers et sans accès à Internet dans leurs bureaux.
Le groupe Zaman est considéré comme étant proche du prédicateur Fethullah Gülen. Cet ancien allié est devenu l'ennemi numéro un de Recep Tayyip Erdoğan depuis un retentissant scandale de corruption qui a éclaboussé le plus haut sommet de l'État fin 2013. Le président turc accuse Gülen d'être à l'origine des accusations de corruption qui l'ont visé et d'avoir mis en place un "État parallèle" destiné à le renverser, ce que les proches de Gülen nient. Depuis ce scandale, les autorités turques ont multiplié les purges, notamment dans la police et le monde judiciaire, et les poursuites judiciaires pour "terrorisme" contre les proches de Gülen.
Au lendemain de la mise sous tutelle du journal, environ 2.000 personnes se sont à nouveau rassemblées devant les locaux du quotidien qui a publié ce jour-là une édition dénonçant un "jour de honte" pour la liberté de la presse en Turquie. "La Constitution est suspendue", affichait le journal en une. Les policiers ont copieusement arrosé de gaz lacrymogène la foule, qui scandait "On ne fera pas taire la presse libre", utilisant aussi des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc.
La Turquie, en tant que candidate à l'adhésion à l'Union européenne, doit "respecter" la liberté de la presse, a indiqué l'Union européenne dans un communiqué, alors qu'a lieu le 7 mars un sommet entre la Turquie et l'Union européenne à Bruxelles consacré à la crise migratoire.
Depuis plusieurs mois, l'opposition turque, les ONG de défense des médias et de nombreux pays s'inquiètent des pressions croissantes exercées par Erdoğan sur la presse et dénoncent sa dérive autoritaire. Le régime a obtenu en octobre la mise sous tutelle de la holding Koza-İpek, proche du prédicateur Gülen, qui détenait deux quotidiens et deux chaînes de télévision qui ont aujourd'hui mis la clé sous la porte.
Par ailleurs, deux journalistes du quotidien de centre-gauche Cumhuriyet, Can Dündar et Erdem Gül, doivent être jugés le 25 mars pour avoir fait état de livraisons d'armes d'Ankara à des rebelles islamistes en Syrie. Incarcérés pendant trois mois, ils ont été libérés à la suite d'un arrêt de la Cour constitutionnelle, mais risquent la prison à vie.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.