Il s’agit évidemment de la première université d’été du féminisme orchestrée par la ministre Marlène Schiappa. Le but était, je cite «de réfléchir ensemble aux grands enjeux de l’égalité entre les femmes et les hommes afin d’abaisser le seuil de tolérance de toute notre société aux inégalités entre les femmes et les hommes». Que d’ambition! Le sujet intéresse évidemment les femmes en général et elles étaient largement majoritaires dans le public. Projet ambitieux disions-nous, qui ne pouvait évidemment qu’engendrer de la frustration.
La qualité des interventions fut correcte mais à dire vrai sans plus. Le niveau fut relevé grâce aux interventions des scientifiques, historiennes, sociologues, avocates ou autres professionnelles de la question, mais largement décevant lorsque la parole était donnée à des personnes n’ayant manifestement pas préparé leur intervention, comme Peggy Sastre qui s’est peut-être, il est vrai, sentie seule face à un panel plutôt hostile. On aurait aimé que sa parole fût moins absconse pour qu’on comprenne mieux ce qu’elle défendait.
Il faut le regretter, car cette dernière, comme Elisabeth Lévy et Raphaël Enthoven défendent un féminisme différent du discours majoritaire. Ce fameux féminisme conservateur qui serait soutenu par les féministes de droite, face aux autres, c’est-à-dire les féministes de gauche, appelés par les premiers, les bien-pensants. Au milieu de ce match, la ministre Schiappa, tentant de se la jouer au-dessus des partis en invitant les deux mouvements afin qu’ils échangent entre eux. Prenant ainsi le risque de faire oublier les vraies raisons de cette réunion, en ouvrant un débat parallèle sur ce qu’est le féminisme et qui est autorisé à en porter les couleurs. D’autant plus que les féministes conservateurs sont en général minoritaires et ces deux jours-là particulièrement dans la salle acquise à ceux et celles que les féministes conservatrices nomment de gauche.
La directrice de publication du magazine Causeur avait été invitée pour faire entendre la parole des féministes conservatrices et elle n’a pas déçu. Elle est restée sur sa ligne principale de refus du mouvement Metoo qu’elle qualifie de victimaire. Egale à elle-même, elle a défendu sa cause, avec une certaine forme de courage, au milieu d’un parterre qui n’a pas hésité à s’indigner à haute voix dont une auditrice qui lui a demandé «sur quelle planète elle vivait». Mais quand Elisabeth Lévy rappelle qu’elle «connaît plein de femmes qui ne vivent pas ce sentiment de domination, de souffrance et d’humiliation», nous avons envie de lui répondre, heureusement! Toutes les femmes ne sont pas des victimes récurrentes. Mais toutes les femmes à un moment ou à un autre ont été victimes de sexisme. Et ne pas en être consciente, est le vrai danger. Face à des victimes venues témoigner, défendre un tel discours relève plus d’un manque de pudeur que d’autre chose. Mais il est vrai que personne n’aime les victimes, celles-là mêmes qui vous obligent à descendre de l’Olympe de vos réflexions philosophiques et théoriques pour tremper vos mains dans l’affreuse et sale réalité.
Ainsi, comme toutes les questions sociétales, le féminisme est une question politique. On peut le déplorer, mais il en est ainsi. Alors non évidemment et heureusement, les femmes ne sont pas tout le temps victimes. Non évidemment, elles ne se sentent pas telles et ne le vivent pas tout le temps ainsi. Pourtant, au quotidien, tout est fait pour qu’elles se souviennent qu’elles ne doivent pas baisser leur garde.
La qualité des interventions fut correcte mais à dire vrai sans plus. Le niveau fut relevé grâce aux interventions des scientifiques, historiennes, sociologues, avocates ou autres professionnelles de la question, mais largement décevant lorsque la parole était donnée à des personnes n’ayant manifestement pas préparé leur intervention, comme Peggy Sastre qui s’est peut-être, il est vrai, sentie seule face à un panel plutôt hostile. On aurait aimé que sa parole fût moins absconse pour qu’on comprenne mieux ce qu’elle défendait.
Il faut le regretter, car cette dernière, comme Elisabeth Lévy et Raphaël Enthoven défendent un féminisme différent du discours majoritaire. Ce fameux féminisme conservateur qui serait soutenu par les féministes de droite, face aux autres, c’est-à-dire les féministes de gauche, appelés par les premiers, les bien-pensants. Au milieu de ce match, la ministre Schiappa, tentant de se la jouer au-dessus des partis en invitant les deux mouvements afin qu’ils échangent entre eux. Prenant ainsi le risque de faire oublier les vraies raisons de cette réunion, en ouvrant un débat parallèle sur ce qu’est le féminisme et qui est autorisé à en porter les couleurs. D’autant plus que les féministes conservateurs sont en général minoritaires et ces deux jours-là particulièrement dans la salle acquise à ceux et celles que les féministes conservatrices nomment de gauche.
La directrice de publication du magazine Causeur avait été invitée pour faire entendre la parole des féministes conservatrices et elle n’a pas déçu. Elle est restée sur sa ligne principale de refus du mouvement Metoo qu’elle qualifie de victimaire. Egale à elle-même, elle a défendu sa cause, avec une certaine forme de courage, au milieu d’un parterre qui n’a pas hésité à s’indigner à haute voix dont une auditrice qui lui a demandé «sur quelle planète elle vivait». Mais quand Elisabeth Lévy rappelle qu’elle «connaît plein de femmes qui ne vivent pas ce sentiment de domination, de souffrance et d’humiliation», nous avons envie de lui répondre, heureusement! Toutes les femmes ne sont pas des victimes récurrentes. Mais toutes les femmes à un moment ou à un autre ont été victimes de sexisme. Et ne pas en être consciente, est le vrai danger. Face à des victimes venues témoigner, défendre un tel discours relève plus d’un manque de pudeur que d’autre chose. Mais il est vrai que personne n’aime les victimes, celles-là mêmes qui vous obligent à descendre de l’Olympe de vos réflexions philosophiques et théoriques pour tremper vos mains dans l’affreuse et sale réalité.
Ainsi, comme toutes les questions sociétales, le féminisme est une question politique. On peut le déplorer, mais il en est ainsi. Alors non évidemment et heureusement, les femmes ne sont pas tout le temps victimes. Non évidemment, elles ne se sentent pas telles et ne le vivent pas tout le temps ainsi. Pourtant, au quotidien, tout est fait pour qu’elles se souviennent qu’elles ne doivent pas baisser leur garde.