Toxoplasmose congénitale
600 à 2300 fœtus sont contaminés chaque année en France, le risque de transmission est plus élevé en fin de grossesse. (c) wikipedia. Alexander J, Da Silva, Melanie Moser.
La femme enceinte est aussi ciblée par ce parasite ; le facteur de risque principal de contamination est la consommation de viande de bœuf ou de mouton peu cuite, ainsi que la prise fréquente de repas à l’extérieur (difficultés de contrôler le lavage des fruits et légumes non pelés, souillés par la terre).
Dans le cas d’une primo infection, sans traitement, la gravité dépendra du terme de la grossesse : élevée au début, elle baissera au fur et à mesure du développement du bébé, mais elle reste néanmoins présente, et un dispositif de traitement est mis en place dès la naissance.
On parle alors de toxoplasmose congénitale.
Dans le cas d’une primo infection, sans traitement, la gravité dépendra du terme de la grossesse : élevée au début, elle baissera au fur et à mesure du développement du bébé, mais elle reste néanmoins présente, et un dispositif de traitement est mis en place dès la naissance.
On parle alors de toxoplasmose congénitale.
Entretien avec le Docteur Imad Nahri
Pour en savoir davantage sur cette maladie nous sommes allés a la rencontre de Imad Nahri, pédiatre au centre hospitalier universitaire de Martinique et le référent en matière de toxoplasmose congénitale depuis plus de 20 ans. Il nous explique précisément ce qu’est ce parasite, la conduite à tenir et le protocole médical à suivre en cas de contamination.
Podcast journal : Quel est le diagnostic de la toxoplasmose congénitale ?
Imad Nahri :"Cette maladie est asymptomatique dans 90% des cas, mais elle peut causer une fièvre modérée, des ganglions au niveau du cou ou des éruptions cutanées. Elle est dépistée par des analyses sanguines appelées "diagnostic sérologique de la toxoplasmose" qui figurent dans la liste d’examens obligatoires à réaliser au début de grossesse depuis 1978. Il consiste en la vérification de l’absence d’anticorps (des immunoglobulines dites "Ig M" et "Ig G") qui témoignent que l’organisme a été exposé à la maladie. Dans le cas d’une primo infection une surveillance mensuelle est nécessaire".
Podcast journal : Quel est le pourcentage de transmission materno-fœtal ?
Imad Nahri : "600 à 2300 fœtus sont contaminés chaque année en France, le risque de transmission est plus élevé en fin de grossesse ; 10 à 15 % pendant le premier trimestre, 20 à 30 % au deuxième et plus de 70 % au troisième.
Podcast journal : Quels sont les risques encourus par la future maman et son bébé en cas de contamination?
Imad Nahri : "La maman sera immunisée à vie mais sans traitement les risques sont graves pour le fœtus. La transmission materno-fœtale est confirmée par l’ascension franche du taux des anticorps contre le facteur de la maladie. L’atteinte fœtale est plus sérieuse en cas de contamination précoce, elle peut causer des malformations et des fausses couches; au deuxième trimestre elle est responsable de trouble cérébral et de retard de croissance. Quant aux bébés contaminés au troisième trimestre, ils sont cliniquement normaux mais porteurs de multiples parasites dont l’enkystement est la source potentielle de lésions ultérieures (le parasite reste enclavé dans le corps du bébé).
La toxoplasmose congénitale affecte 1 à 10 nouveaux nés pour 10000 naissances vivantes: 1 à 2 % développent une difficulté d’apprentissage, 27% présentent une choriorétinite (défaut de vision unis ou bilatérale permanent)".
Podcast journal : Quel est le protocole médical à suivre dans ce cas?
Imad Nahri : "La prise en charge immédiate des patientes fait partie d’un protocole national. Un traitement médical est prescrit pour diminuer le passage du facteur de la maladie à travers le placenta. Il est renforcé en cas de présence du parasite dans le liquide amniotique. Une recherche d’anomalies morphologiques du fœtus est réalisée par le biais d’échographies anténatales. En cas de lésions graves une interruption thérapeutique de grossesse est envisageable.
Après la naissance, un traitement médical d’une durée d’un an est prescrit, sa posologie est calculée selon le poids du bébé. Le but est d’aboutir à un résultat de sérologie négatif avec un examen clinique régulier.
Podcast journal : Ce traitement est-il efficace? Existe-t-il des risques de rechute?
Imad Nahri : "Oui il l’est dans la majorité des cas, les enfants affichent un développement psychomoteur normal sans risque de rechute. Avec un suivi régulier et une bonne prise en charge médicamenteuse, les résultats sont là".
Podcast journal : Quels sont vos conseils préventifs pour les femmes enceintes ?
Imad Nahri : "Qu’elles soient très rigoureuses en matière d’hygiène :
•bien se laver les mains en cas de contact avec des excréments de chat.
•nettoyer soigneusement les fruits et les légumes souillés de terre.
•s’éloigner des viandes peu cuites, ou idéalement les congeler avant leur consommation pour éliminer tous les parasites".
Podcast journal : Quel est le diagnostic de la toxoplasmose congénitale ?
Imad Nahri :"Cette maladie est asymptomatique dans 90% des cas, mais elle peut causer une fièvre modérée, des ganglions au niveau du cou ou des éruptions cutanées. Elle est dépistée par des analyses sanguines appelées "diagnostic sérologique de la toxoplasmose" qui figurent dans la liste d’examens obligatoires à réaliser au début de grossesse depuis 1978. Il consiste en la vérification de l’absence d’anticorps (des immunoglobulines dites "Ig M" et "Ig G") qui témoignent que l’organisme a été exposé à la maladie. Dans le cas d’une primo infection une surveillance mensuelle est nécessaire".
Podcast journal : Quel est le pourcentage de transmission materno-fœtal ?
Imad Nahri : "600 à 2300 fœtus sont contaminés chaque année en France, le risque de transmission est plus élevé en fin de grossesse ; 10 à 15 % pendant le premier trimestre, 20 à 30 % au deuxième et plus de 70 % au troisième.
Podcast journal : Quels sont les risques encourus par la future maman et son bébé en cas de contamination?
Imad Nahri : "La maman sera immunisée à vie mais sans traitement les risques sont graves pour le fœtus. La transmission materno-fœtale est confirmée par l’ascension franche du taux des anticorps contre le facteur de la maladie. L’atteinte fœtale est plus sérieuse en cas de contamination précoce, elle peut causer des malformations et des fausses couches; au deuxième trimestre elle est responsable de trouble cérébral et de retard de croissance. Quant aux bébés contaminés au troisième trimestre, ils sont cliniquement normaux mais porteurs de multiples parasites dont l’enkystement est la source potentielle de lésions ultérieures (le parasite reste enclavé dans le corps du bébé).
La toxoplasmose congénitale affecte 1 à 10 nouveaux nés pour 10000 naissances vivantes: 1 à 2 % développent une difficulté d’apprentissage, 27% présentent une choriorétinite (défaut de vision unis ou bilatérale permanent)".
Podcast journal : Quel est le protocole médical à suivre dans ce cas?
Imad Nahri : "La prise en charge immédiate des patientes fait partie d’un protocole national. Un traitement médical est prescrit pour diminuer le passage du facteur de la maladie à travers le placenta. Il est renforcé en cas de présence du parasite dans le liquide amniotique. Une recherche d’anomalies morphologiques du fœtus est réalisée par le biais d’échographies anténatales. En cas de lésions graves une interruption thérapeutique de grossesse est envisageable.
Après la naissance, un traitement médical d’une durée d’un an est prescrit, sa posologie est calculée selon le poids du bébé. Le but est d’aboutir à un résultat de sérologie négatif avec un examen clinique régulier.
Podcast journal : Ce traitement est-il efficace? Existe-t-il des risques de rechute?
Imad Nahri : "Oui il l’est dans la majorité des cas, les enfants affichent un développement psychomoteur normal sans risque de rechute. Avec un suivi régulier et une bonne prise en charge médicamenteuse, les résultats sont là".
Podcast journal : Quels sont vos conseils préventifs pour les femmes enceintes ?
Imad Nahri : "Qu’elles soient très rigoureuses en matière d’hygiène :
•bien se laver les mains en cas de contact avec des excréments de chat.
•nettoyer soigneusement les fruits et les légumes souillés de terre.
•s’éloigner des viandes peu cuites, ou idéalement les congeler avant leur consommation pour éliminer tous les parasites".