Photo d'illustration d'une officine © Hayleybarcar / Pixabay
Comment vous organisez-vous au sein de votre officine ?
"Au départ, nous avions mis des adhésifs au sol pour que les gens attendent à un mètre de distance quand ils font la queue et aussi, à un mètre des comptoirs pour nous protéger. Cela n’a pas du tout été respecté. Nous avions rajouté des affiches pour que les patients ne mettent pas leurs sacs à mains sur les comptoirs car nous les désinfectons régulièrement mais ce n’était pas non plus respecté. Donc nous avons fini par installer de la rubalise pour les empêcher d’approcher. La semaine dernière, nos patrons ont rajouté des plaques en plexiglas pour nous protéger des postillons et éternuements puisque c’est notamment comme cela que le virus se transmet.
Nous avons également des masques chirurgicaux mais clairement, nous n’en avons pas assez. On les porte le double du temps nécessaire pour les diviser avec nos collègues préparateurs en pharmacie qui eux n’en ont pas alors qu’ils sont autant en contact avec les patients que nous. C’est complètement délirant ! Nous avons énormément de mal à comprendre comment l’exécutif a pu instaurer une telle directive. C’est comme s’il sacrifiait délibérément une partie du personnel".
"Au départ, nous avions mis des adhésifs au sol pour que les gens attendent à un mètre de distance quand ils font la queue et aussi, à un mètre des comptoirs pour nous protéger. Cela n’a pas du tout été respecté. Nous avions rajouté des affiches pour que les patients ne mettent pas leurs sacs à mains sur les comptoirs car nous les désinfectons régulièrement mais ce n’était pas non plus respecté. Donc nous avons fini par installer de la rubalise pour les empêcher d’approcher. La semaine dernière, nos patrons ont rajouté des plaques en plexiglas pour nous protéger des postillons et éternuements puisque c’est notamment comme cela que le virus se transmet.
Nous avons également des masques chirurgicaux mais clairement, nous n’en avons pas assez. On les porte le double du temps nécessaire pour les diviser avec nos collègues préparateurs en pharmacie qui eux n’en ont pas alors qu’ils sont autant en contact avec les patients que nous. C’est complètement délirant ! Nous avons énormément de mal à comprendre comment l’exécutif a pu instaurer une telle directive. C’est comme s’il sacrifiait délibérément une partie du personnel".
L'affluence et les demandes ont-elles changé ?
« Nous avons moins de monde l’après-midi. Les gens sortent beaucoup le matin. Il est vrai que la première semaine de confinement, nous avons eu un pic d’affluence. Cela a été très compliqué, y compris pour leur faire comprendre la situation. Maintenant, les gens sont plus raisonnables, ils sortent pour des besoins nécessaires et des traitements chroniques (les personnes cardiaques, diabétiques, et les femmes enceintes etc). Bien sûr, il y a aussi les patients infectés par le coronavirus qui viennent en pharmacie.
Les demandes n’ont pas changé pour les traitements chroniques. En revanche, nous avons sans arrêt des demandes de masques, de gel hydroalcoolique et tout ce qu’il peut protéger contre le Covid-19. Sur ce sujet, les gens n’ont pas encore bien saisi qu’en étant confinés à la maison, le gel hydroalcoolique n’est pas utile. Le mieux est le lavage des mains au savon car c’est le plus efficace, à condition de se les laver 20 à 30 secondes. Il faut savoir que le gel hydroalcoolique dessèche énormément la peau. D’ailleurs, les gens qui en abusent commencent à venir à la pharmacie avec les mains très abîmées. Retenez que le gel hydroalcoolique est utile quand on est dehors et qu’on n’a pas accès à un point d’eau mais à la maison, le plus efficace reste le lavage des mains au savon".
« Nous avons moins de monde l’après-midi. Les gens sortent beaucoup le matin. Il est vrai que la première semaine de confinement, nous avons eu un pic d’affluence. Cela a été très compliqué, y compris pour leur faire comprendre la situation. Maintenant, les gens sont plus raisonnables, ils sortent pour des besoins nécessaires et des traitements chroniques (les personnes cardiaques, diabétiques, et les femmes enceintes etc). Bien sûr, il y a aussi les patients infectés par le coronavirus qui viennent en pharmacie.
Les demandes n’ont pas changé pour les traitements chroniques. En revanche, nous avons sans arrêt des demandes de masques, de gel hydroalcoolique et tout ce qu’il peut protéger contre le Covid-19. Sur ce sujet, les gens n’ont pas encore bien saisi qu’en étant confinés à la maison, le gel hydroalcoolique n’est pas utile. Le mieux est le lavage des mains au savon car c’est le plus efficace, à condition de se les laver 20 à 30 secondes. Il faut savoir que le gel hydroalcoolique dessèche énormément la peau. D’ailleurs, les gens qui en abusent commencent à venir à la pharmacie avec les mains très abîmées. Retenez que le gel hydroalcoolique est utile quand on est dehors et qu’on n’a pas accès à un point d’eau mais à la maison, le plus efficace reste le lavage des mains au savon".
Y a-t-il une recrudescence des demandes de masques ?
"Nous avons également une forte demande de masques et nous ne sommes pas aidés par le gouvernement ni certains journalistes car l’exécutif annonce qu’il faut porter des masques pour sortir et même en continu. Récemment, j’ai vu sur BFM TV en direct, un journaliste annoncé que les pharmacies étaient approvisionnées et que c’était le moment de les acheter. Donc les gens viennent nous voir et nous en réclament alors que nous n’en avons pas ! C’est à se demander si le gouvernement se déplace dans les lieux où on affronte réellement le virus parce que nous n’en avons déjà pas suffisamment pour nous. Nous avons tout juste de quoi tenir une semaine. Si nous n’en recevons pas cette semaine, nous n’en aurons plus non plus pour les médecins, infirmières et infirmiers alors que nous sommes censés les approvisionner. Nous sommes limités à leur en octroyer 18 par semaine : 12 masques chirurgicaux et 6 masques FFP2. C’est vraiment très peu pour ces soignants en première ligne de cette épidémie. Nous n’avons vraiment pas de solution pour le grand public et à cause de mauvaises informations données par le gouvernement et diffusées par les médias, nous nous retrouvons en porte-à-faux. Cela déclenche même des réactions agressives de la part de certains patients. Ils ne comprennent pas et pensent que nous nous faisons des réserves de masques".
"Nous avons également une forte demande de masques et nous ne sommes pas aidés par le gouvernement ni certains journalistes car l’exécutif annonce qu’il faut porter des masques pour sortir et même en continu. Récemment, j’ai vu sur BFM TV en direct, un journaliste annoncé que les pharmacies étaient approvisionnées et que c’était le moment de les acheter. Donc les gens viennent nous voir et nous en réclament alors que nous n’en avons pas ! C’est à se demander si le gouvernement se déplace dans les lieux où on affronte réellement le virus parce que nous n’en avons déjà pas suffisamment pour nous. Nous avons tout juste de quoi tenir une semaine. Si nous n’en recevons pas cette semaine, nous n’en aurons plus non plus pour les médecins, infirmières et infirmiers alors que nous sommes censés les approvisionner. Nous sommes limités à leur en octroyer 18 par semaine : 12 masques chirurgicaux et 6 masques FFP2. C’est vraiment très peu pour ces soignants en première ligne de cette épidémie. Nous n’avons vraiment pas de solution pour le grand public et à cause de mauvaises informations données par le gouvernement et diffusées par les médias, nous nous retrouvons en porte-à-faux. Cela déclenche même des réactions agressives de la part de certains patients. Ils ne comprennent pas et pensent que nous nous faisons des réserves de masques".
Quelles sont vos craintes et celles de vos collègues ?
"Je ne pense pas que ma profession soit reconnue dans cette pandémie. Certes nous ne sommes pas les premiers exposés comme peuvent l’être les infirmières, infirmiers et médecins. Mais cela me déçoit qu’on ne parle pas de nous. Nous sommes quand même confrontés au virus chaque jour. Nous avons aussi des craintes. Nous sommes des professionnels de santé de proximité. Nous sommes accessibles sans rendez-vous, les gens viennent très souvent. Nous gérons aussi les nombreux appels. Nous passons nos journées à rassurer nos patients et à essayer de rester le plus optimiste possible pour ne pas encore plus les inquiéter. Mais il est vrai que malgré notre implication, on ne parle pas assez de notre profession".
"Je ne pense pas que ma profession soit reconnue dans cette pandémie. Certes nous ne sommes pas les premiers exposés comme peuvent l’être les infirmières, infirmiers et médecins. Mais cela me déçoit qu’on ne parle pas de nous. Nous sommes quand même confrontés au virus chaque jour. Nous avons aussi des craintes. Nous sommes des professionnels de santé de proximité. Nous sommes accessibles sans rendez-vous, les gens viennent très souvent. Nous gérons aussi les nombreux appels. Nous passons nos journées à rassurer nos patients et à essayer de rester le plus optimiste possible pour ne pas encore plus les inquiéter. Mais il est vrai que malgré notre implication, on ne parle pas assez de notre profession".
Quels sont vos conseils de précaution pour limiter la propagation du coronavirus ?
"Bien se laver les mains de manière quotidienne et davantage en période de pandémie, tousser et éternuer dans un mouchoir ou dans son coude, ne pas sortir du tout si on a des symptômes, même légers. Il faut surtout respecter le confinement pour limiter la propagation. C’est très important".
Si cette crise sanitaire fait naître des comportements agressifs chez certains, Anne-Sophie reconnaît la gentillesse et la générosité de patients et de voisines. Elle a reçu "des mots dans la boîte aux lettres dont un message accompagné de deux masques". Touchée, cette jeune femme qui affronte le virus au quotidien rappelle qu’elle fait "son maximum avec peu de moyens".
"Bien se laver les mains de manière quotidienne et davantage en période de pandémie, tousser et éternuer dans un mouchoir ou dans son coude, ne pas sortir du tout si on a des symptômes, même légers. Il faut surtout respecter le confinement pour limiter la propagation. C’est très important".
Si cette crise sanitaire fait naître des comportements agressifs chez certains, Anne-Sophie reconnaît la gentillesse et la générosité de patients et de voisines. Elle a reçu "des mots dans la boîte aux lettres dont un message accompagné de deux masques". Touchée, cette jeune femme qui affronte le virus au quotidien rappelle qu’elle fait "son maximum avec peu de moyens".