Tchernobyl, Fukushima: une exposition pour ne pas oublier


Par Rédigé le 20/07/2016 (dernière modification le 19/07/2016)

La triste date anniversaire des catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima a donné lieu a de nombreuses commémorations en Europe. A Paris, l'association Okiagari Koboshi a exposé des dessins d'enfants ukrainiens et japonais. Les petits artistes qui témoignent sont des victimes ou font partie de la famille des victimes de ces drames. Une exposition touchante et inoubliable.


Photo prise par l'auteur

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Il y a 30 ans, à Tchernobyl, le plus grave accident nucléaire du XXe siècle se produisait. Il y a 5 ans, à Fukushima, la Nature s’est déchainée provoquant une catastrophe nucléaire d’une ampleur effroyable. Des milliers de vies ont été emportées, autant de destins brisés et de traumatismes pour les rescapés. L’année 2016 marque tristement les dates anniversaires de ces deux événements. L’association Okiagari Koboshi, en partenariat avec Kenzo et William Perkins, a organisé une exposition de commémoration particulière à travers l’Europe.

A Paris, c’est au Centre Culturel de l’Ambassade d’Ukraine que s’est tenue ce printemps, l’exposition de dessins d’enfants retraçant l’effroi palpable de ces tragiques catastrophes nucléaires. Les petits dessinateurs sont japonais et ukrainiens. Les petits artistes japonais ont vécu la tragédie il y a cinq ans. Les petits dessinateurs ukrainiens, eux, l’ont vécu à travers la mémoire de leurs parents qui étaient eux-mêmes enfants au moment des faits. C’est à travers leur regard naïf et innocent que le visiteur peut comprendre le choc et le traumatisme surmonté par les survivants. L’horreur dépeinte est à vous donner la chair de poule. Des arbres calcinés, des enfants qui crient, des familles décimées et des animaux et une nature qui souffrent. Les dessins sont présentés tels quels. Ils ne sont pas encadrés pour ne pas les dénaturer. Ils font tous écho à ce qu’ont pu ressentir les enfants; la précipitation de la fuite ou encore la peur de ne pas revoir leurs parents et leurs maisons. Des dessins montrent également des peluches oubliées par les enfants au moment de cette course contre la mort. Tout a son importance dans les yeux d’un enfant.

Mais l’exposition n’est pas là pour qu’on s’apitoie sur le sort des victimes. C’est tout le contraire. Watanabe Minoru, l’artisan de cette exposition a cherché à retranscrire la résilience et l’honneur du peuple japonais. Il veut empêcher l’oubli, pour pas oublier l’indicible et les morts. La force du peuple japonais tient dans sa capacité à se relever, à rebondir. Et c’est cet esprit de résilience du samouraï que Kenzo insuffle dans ses poupées culbutos traditionnelles. En effet, le samouraï tombe sept fois et se relève à la huitième. Kenzo fait peindre ces poupées traditionnelles par des personnalités en soutien à Fukushima et les expose à travers le monde. C’est aussi cette même résilience que l’on peut voir sur une magnifique photo de l’exposition. Celle d’Ivry Gitlis, un violoniste israélien et ambassadeur de bonne volonté à l’UNESCO, qui est allé jouer du violon auprès de l’unique arbre ayant survécu à la catastrophe nucléaire à Fukushima. La musique pour apaiser la tristesse des survivants, la musique pour ne pas oublier les morts.

L’exposition est touchante, émouvante et vous prend aux tripes. Le regard des enfants est sans filtre ce qui permet au visiteur d’appréhender presque physiquement l’horreur de ces catastrophes. Une exposition à ne pas oublier pour ne pas oublier.







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