TRIBUNE - L'immolation par le feu, la nouvelle arme suicidaire des indignés sénégalais


Par Mouss Jaraaf Rédigé le 20/03/2013 (dernière modification le 19/03/2013)

C'est presque une mode au Sénégal, l'immolation par le feu est devenu ces dernier temps une banalité. Les révoltés vont jusqu'au grilles du Palais de la République pour s'imbiber de lubrifiant avant de se transformer en torche vivante, baignant dans un feu horrible et se donnant ainsi la mort.


Ils sont plus d'une dizaine à prendre cette option désespérée qui en dit long sur la sensibilité des victimes dont certains réclament une paie d’arriérés de salaire, d'autres refusent de perdre leurs terres et encore d'autres, touchés dans leur propre chair à cause de leur métier ou pour service rendu à la Nation,... ou ceux qui le font pour obtenir quelque chose de l’État.

Aussi douloureuse que cela puisse paraître, l'immolation par le feu est d'une rare violence sur soi qui est devenue une pratique peu commode mais utilisée par certains Sénégalais indignés. Pourtant cet acte est condamné par les religions monothéistes car étant un pêché qui mène en enfer comme indiqué dans les livres saints.

Dernièrement, sous le régime de Macky Sall, deux étudiants sénégalais du département d'Histo-Géo de l'UCAD ont tenté en vain de faire plier les autorités estudiantines pour réclamer des crédits nécessaires pour leur carrière d'étudiant. Selon le quotidien le Populaire, repris par seneweb.com, le Sénégal est surveillé comme du lait sur le feu sur le plan international. Les petits signaux envoyés depuis quelque temps ne rassurent guère certaines puissances occidentales. Les récurrentes émeutes (consécutives aux longs délestages) qui maintiennent le front social en état de perpétuelle ébullition et la série d’immolations par le feu devant les grilles de la présidence de la République liée au désespoir de ces jeunes, inquiètent nombre de chancelleries. Des services de renseignement français et américains se sont même collés à la situation du pays pour rechercher les moindres informations sur l’évolution de celle-ci. Les services secrets français et américains se sont même rapprochés des autorités.

Il est temps que les autorités trouvent une solution à ce scandale, en tentant de répondre positivement aux sollicitations des citoyens au lieu de jouer les durs, même si l'on sait que force reste à la loi et qu'un État ne doit jamais faiblir mais il doit si nécessaire être flexible pour le bien-être social. Ce qui une légitimité née des du droit de contrôle de l'appareil d’État par les administrés, quelle que soit la forme légale d'exercice de cette prérogative populaire régie et incarnée par l’État lui même.





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