L'Europe à l'épreuve de la crise syrienne
La situation en Syrie, mi-septembre 2015. Image libre de droits.
La Syrie continue de courir à la recherche du temps perdu. Un temps qui s'allonge chaque jour et semble interminable. Qu'elle semble loin l’époque de l'espoir suscité par les révolutions arabes du printemps 2011. Dans le sillage de la Tunisie et de l’Égypte qui avaient réussi à se défaire du joug de leurs dictateurs omnipotents, une partie du peuple syrien s'est dressé contre son président Bachar Al-Assad. Cependant, contrairement à leurs voisins qui obtinrent l'appui des élites et de la communauté Internationale, les insurgés de Damas se sont retrouvés seuls et démunis face à un pouvoir sans pitié face à la résistance.
L'espoir puis l'instabilité
Le pays sombre rapidement dans l’instabilité et la contestation laisse place à une véritable guerre civile. Face à l'armée du président Al-Assad, des groupes de rebelles mènent des combats éparses dans les villes stratégiques du pays et s’unissent sous la bannière de "l'Armée Syrienne Libre". Celle-ci profite de moyens logistiques ou militaires en provenance des pays voisins (Qatar, Koweït, Arabie Saoudite), d'Europe et des États-Unis. Si l'aide apportée n'est évidemment pas négligeables, cela est bien trop fragile pour des rebelles inexpérimentés au combat qui sont souvent bien seule face à une armée organisée et solidement armée.
Un pays abandonné
Alors que les combats font rage, le pays est abandonné de toutes parts. D’abord par ces alliés. Ceux qui prétendaient reconnaître la "Coalition Nationale Syrienne" comme seule représentante du peuple de Damas n’ont jamais apporté l’aide attendue par le peuple syrien. Ni la persistance de Bachar Al-Assad à se maintenir au pouvoir, ni l’utilisation d’armes chimiques n’ont décidé la communauté Internationale à Intervenir. Par ailleurs le pays subit une véritable délaissement de la part de sa propre population. En effet la Syrie, autrefois carrefour du monde arabe est exsangue et Damas, "la perle de l’Orient" n’est plus qu’un champ de ruine. C’est dans ce contexte chaotique que l’État Islamique commence à étendre son influence en Syrie au cours de l’année 2013. Cette organisation, née pendant l’invasion américaine en Irak profite de l’instabilité extrême du pays pour attirer des combattants afin d’y mener un grand djihad contre tous les "infidèles".
De l'instabilité vers le chaos
Le chaos, c'est comme cela que l'on pourrait résumer la situation de la Syrie en cette fin d'année 2015. Depuis l’apparition de l’EI dans le conflit, la communauté internationale ne sait plus comment agir pour améliorer la situation. Certains dirigeants européens pensent même à tendre la main vers l’ennemi d’hier, Bachar Al-Assad, tant la menace de Daesh se fait pressante. La population elle, est plus que jamais démunie. Cherchant à échapper aux combats et aux djihadistes, plus de huit millions de Syriens (soit la moitié de la population totale du pays) se sont déjà enfuis vers les pays voisins (Turquie, Liban, Jordanie) ou vers l’Europe. Ils cherchent à échapper à une mort certaine - qui a déjà touché 250.000 de leurs concitoyens depuis 2011 - et à l’État Islamique, toujours à la recherche de nouveaux combattants.
Affluant massivement vers l’Europe occidentale, les migrants syriens sont à la fois victimes et témoins d’une situation qui met les Européens dans l’embarras. Car à l’heure où les dirigeants de l’UE se demandent comment contrôler cet immense flux humain, les combats continuent en Syrie laissant la population restée sur place dans une situation critique. Et aussi longtemps que les combats dureront, l’Europe devra assumer sa part de soutien aux réfugiés.
Affluant massivement vers l’Europe occidentale, les migrants syriens sont à la fois victimes et témoins d’une situation qui met les Européens dans l’embarras. Car à l’heure où les dirigeants de l’UE se demandent comment contrôler cet immense flux humain, les combats continuent en Syrie laissant la population restée sur place dans une situation critique. Et aussi longtemps que les combats dureront, l’Europe devra assumer sa part de soutien aux réfugiés.