Soixante enseignants exercent le droit de retrait au lycée de Mamoudzou


Par Emmanuel Tusevo Diasamvu Rédigé le 14/04/2011 (dernière modification le 14/04/2011)

Soixante enseignants du lycée de Mamoudzou exercent depuis mardi le droit de retrait pour protester contre l'insécurité dans ce plus grand établissement scolaire du chef-lieu du département.


Salle de cours au lycée de Mamoudzou (c) Emmanuel Tusevo Diasamvu
L'accident survenue à une enseignante percutée par un camion dans l'enceinte du lycée a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Les enseignants alertent, en effet, depuis cinq ans, les autorités du lycée et du vice rectorat sur les dangers encourus par le personnel et les élèves de ce lycée construit au milieu des années 1970 pour une capacité de 900 places mais qui accueille aujourd'hui 2300 élèves. L' intersyndicale SNES - FSU , SNALC , FO-SUD fait état, entre de multiples griefs, des véhicules circulant dans le lycée pendant les heures de fonctionnement sans respect des normes réglementaires de la sécurité routière, des prises électriques et interrupteurs défaillants dans les salles des cours, des brasseurs d'air non sécurisés contre les chutes.

Les conditions d'hygiène élémentaire laissent également à désirer. Les 4 blocs de toilettes pour 2400 élèves sont mal nettoyés, des rats pullulent dans différents locaux.


Lycée de Mamoudzou : façade principale (c) Emmanuel Tusevo Diasamvu
Ces nombreux problèmes constituent, selon les syndicats, des infractions passibles du code pénal.
L'intersyndicale exige la mise en activité de la commission d'hygiène, la convocation du comité d'hygiène et de sécurité académique, la mise en place d' une inspection administrative au niveau du lycée et l'application des textes du code pénal régissant les actes involontaires à l'intégrité de la personne.

Les syndicats précisent que l'enseignante renversée par un camion-benne dans l'enceinte du lycée souffre d'une fracture du fémur et deux élèves ont été blessés par des chutes de ventilateurs.

Les enseignants déplorent la cécité et la surdité du proviseur face à ces revendications. Ils ont décidé de maintenir le droit de retrait aussi longtemps que persisteront ces problèmes d'insécurité au risque de compromettre le bon déroulement des épreuves du baccalauréat.





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