La vitrine colorée de Sawa. Photo (c) Isabelle Lépine
C’est par cette accroche "punchy" que débute la présentation de la marque Sawa sur son site internet, qui continue : "Sawa n’a pas la soi-disant générosité des marques qui utilisent l’Afrique simplement pour se glorifier. Sawa est un projet de mode actif qui a décidé de relever le challenge de produire des chaussures en Afrique. Toute la valeur ajoutée bénéficie au Continent. Sawa a juste le courage de ses opinions et de ses choix marketing. On entend partout que le climat se dérègle... Eh bien si la neige arrive un jour en Afrique, nous serons prêts à produire nous-mêmes les meilleures chaussures de ski... et les meilleurs snowboards !"
Le ton est donné !...
Le ton est donné !...
Réaffirmer le pouvoir d’agir de l’Afrique
L’aventure Sawa a commencé le 20 mai 2009 à Douala, au Cameroun, au moment où le pays célébrait le 37ème anniversaire de son unification. Les fondateurs de la marque ont mis en ligne une photo de l’évènement, dont ils disent que c’est la seule qu’ils ont réussi à sauvegarder, car quelques minutes seulement après qu’elle ait été prise, ils se sont retrouvés entourés par trois soldats, qui les accusaient d’être des espions militaires, pour avoir pris leur jeep en photo.
Ils ont alors cru qu’effacer les images résoudrait le problème, mais en réalité, c’est surtout un billet de 5 000 francs CFA (environ 7 euros), qui a pu le faire. Les contrevenants ont été sommés de "payer une bière à leurs frères". "Comme si par magie, un billet de 5 000 francs CFA nous faisait passer du statut d’espion à celui de frère". C’est ce qui a marqué le début de leurs aventures camerounaises. Ils disent que leur projet a fini par capoter à cause de toutes les bières qu’ils ont dû payer !
Un peu en-dessous, toujours sur le site, on voit les photos d’un chemin de terre et de l’intérieur d’une usine.
"Nos premières chaussures ont été produites dans une petite usine au bout de la piste rouge, au cœur du quartier de N’Dokoti. Nous avons monté une petite chaîne de production en rassemblant quelques machines à coudre que nous avons trouvées localement ou achetées d’occasion en Italie. Nous pouvions aussi compter sur un ancien boxeur et quelques cordonniers".
Yves Bessala est en effet un ancien boxeur qui s’est réinventé dans l’industrie de la fabrication de chaussures. Il avait pour habitude de porter une blouse blanche, ce qui lui a valu le surnom de "Docteur Bessala". C’est lui qui a réalisé le premier modèle de Sawa, qui a été baptisé en son hommage "Dr Bess".
Ils ont alors cru qu’effacer les images résoudrait le problème, mais en réalité, c’est surtout un billet de 5 000 francs CFA (environ 7 euros), qui a pu le faire. Les contrevenants ont été sommés de "payer une bière à leurs frères". "Comme si par magie, un billet de 5 000 francs CFA nous faisait passer du statut d’espion à celui de frère". C’est ce qui a marqué le début de leurs aventures camerounaises. Ils disent que leur projet a fini par capoter à cause de toutes les bières qu’ils ont dû payer !
Un peu en-dessous, toujours sur le site, on voit les photos d’un chemin de terre et de l’intérieur d’une usine.
"Nos premières chaussures ont été produites dans une petite usine au bout de la piste rouge, au cœur du quartier de N’Dokoti. Nous avons monté une petite chaîne de production en rassemblant quelques machines à coudre que nous avons trouvées localement ou achetées d’occasion en Italie. Nous pouvions aussi compter sur un ancien boxeur et quelques cordonniers".
Yves Bessala est en effet un ancien boxeur qui s’est réinventé dans l’industrie de la fabrication de chaussures. Il avait pour habitude de porter une blouse blanche, ce qui lui a valu le surnom de "Docteur Bessala". C’est lui qui a réalisé le premier modèle de Sawa, qui a été baptisé en son hommage "Dr Bess".
De Douala à Addis-Abeba
"Payer une bière" au douanier, au transporteur, à l’officier de police est devenu tellement fréquent que cela a amené nos compères à remettre en question la viabilité de leur modèle économique au Cameroun.
De façon concomitante, les révolutions de 2011 en Tunisie et en Égypte ont mis un terme à leurs imports, respectivement de lacets et de caoutchouc.
Il a alors fallu réfléchir à une nouvelle option, plus stable économiquement, et soumise à moins de corruption.
L’Éthiopie a ainsi été retenue comme une réponse satisfaisante. Depuis 2011, les chaussures Sawa sont fabriquées à Addis-Abeba. Même si des problèmes demeurent (logistique compliquée, faible productivité...), au fil des saisons, le projet se renforce et reçoit un écho croissant.
De façon concomitante, les révolutions de 2011 en Tunisie et en Égypte ont mis un terme à leurs imports, respectivement de lacets et de caoutchouc.
Il a alors fallu réfléchir à une nouvelle option, plus stable économiquement, et soumise à moins de corruption.
L’Éthiopie a ainsi été retenue comme une réponse satisfaisante. Depuis 2011, les chaussures Sawa sont fabriquées à Addis-Abeba. Même si des problèmes demeurent (logistique compliquée, faible productivité...), au fil des saisons, le projet se renforce et reçoit un écho croissant.
Une production éthique et un style qui se démarque
"Il n’y a pas de travail de nuit pour produire nos chaussures. Même s’il n’y a pas toujours des volumes de production suffisants pour occuper tout le monde, tous les salariés de l’usine sont en contrat permanent. Leurs salaires sont plus importants que dans la moyenne de l’industrie, et tout le monde reçoit un bonus pour Noël, pour le Nouvel an éthiopien et pour la fête de l’Aïd, ainsi qu’un 13ème mois chaque année".
Les baskets produites par Sawa ont un design vintage, avec 5 modèles pour hommes, femmes et enfants, qui reprennent de vieilles esthétiques issues du monde du tennis ou du basket. Les chaussures sont fabriquées avec les cuirs les plus fins, des doublures plein cuir, une semelle extérieure cousue, etc.
Depuis sa création, Sawa collabore avec de grands noms et des figures d’influence pour créer des éditions spéciales en nombre limité - avec Public Enemy, Oxmo Puccino, Mai Lan, Médecins sans frontières, Cotelac, ou encore J.Crew, pour ne citer qu’eux.
En ce moment, Sawa collabore avec une marque de décoration sud-africaine, "Shine-Shine", qui produit des tabliers de cuisine, des housses de coussin, des nappes en toile cirée... aux couleurs chaudes et aux motifs vibrants.
Les produits Sawa sont vendus exclusivement en ligne ou au 37 rue Myrrha, dans leur boutique de Château-Rouge, le quartier africain de Paris.
Les baskets produites par Sawa ont un design vintage, avec 5 modèles pour hommes, femmes et enfants, qui reprennent de vieilles esthétiques issues du monde du tennis ou du basket. Les chaussures sont fabriquées avec les cuirs les plus fins, des doublures plein cuir, une semelle extérieure cousue, etc.
Depuis sa création, Sawa collabore avec de grands noms et des figures d’influence pour créer des éditions spéciales en nombre limité - avec Public Enemy, Oxmo Puccino, Mai Lan, Médecins sans frontières, Cotelac, ou encore J.Crew, pour ne citer qu’eux.
En ce moment, Sawa collabore avec une marque de décoration sud-africaine, "Shine-Shine", qui produit des tabliers de cuisine, des housses de coussin, des nappes en toile cirée... aux couleurs chaudes et aux motifs vibrants.
Les produits Sawa sont vendus exclusivement en ligne ou au 37 rue Myrrha, dans leur boutique de Château-Rouge, le quartier africain de Paris.