Sauvetage de 5 Erythréens au large de l'Ile de Lampedusa

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Par Eugenio Tuillier Rédigé le 04/09/2009 (dernière modification le 04/09/2009)

"La tragédie des 75 migrants prétendument disparus, en admettant que cela se soit réellement produit, est survenue en dehors des zones de recherche et de sauvetage des zones Maltaises et Italiennes, à savoir dans la zone Libyenne et à un moment où les Autorités Maltaises ne pouvaient avoir aucune connaissance ni quelque information que ce soit concernant un tel incident." Cette déclaration a été faite au cours d’une conférence de presse par le Ministre Maltais des Affaires Etrangères, Monsieur Tonio Borg, qui ajouta que la déclaration du Ministre Italien des Affaires Etrangères énonçant que "si Malte avait réduit sa zone de recherche et de sauvetage, cette tragédie dans le Canal de Sicile aurait pu être évitée", était objectivement erronée.


Communiqué de l'Ambassade de Malte à Paris

L’incident présumé s’est en effet produit dans la zone Libyenne de recherche et de sauvetage (plus que dans le Canal de Sicile) ce en quoi ni Malte, ni l’Italie n’ont à porter de responsabilité. Il est absurde de prétendre que Malte pourrait être tenue pour responsable des incidents qui surviennent quand elle n’a pas connaissance de ce qui se passe à l’extérieur de sa zone de recherche et de sauvetage : il est contradictoire, également, de demander la réduction en taille de la zone Maltaise de recherche et de sauvetage et de laisser entendre, en même temps, que Malte serait tenue pour responsable des incidents qui se produisent en dehors de sa zone de recherche et de sauvetage. Le Ministre Tonio Borg ajouta également que, lorsque l’avion Frontex, basé à Malte, repéra pour la première fois la petite embarcation de caoutchouc, celle-ci se trouvait encore dans la zone Libyenne et qu’il ne restait plus que cinq migrants rescapés à bord.

Le Ministre Maltais responsable de l’immigration, Carmelo Mifsud Bonnici, repoussa les allégations selon lesquelles Malte n’apportait pas sa participation en matière d’immigration ainsi que le prétend la presse italienne. Malte a toujours honoré ses engagements et continuera de le faire. Au cours des ans, les garde-côtes maltais ont sauvé 12 500 personnes qui étaient en détresse et qui furent accueillies par Malte qui est pourtant le plus petit Etat Membre de l’Union Européenne. Alors que ces immigrants n’avaient pas l’intention de s’arrêter à Malte, Malte les accepta aussitôt, conformément à ses obligations internationales. Malte n’a rien à cacher et est prête à collaborer avec toute enquête judiciaire qui serait menée en Italie, en rapport avec cet incident.

Le Brigadier Carmelo Vassalo, Commandant des Forces Armées, exposa le déroulement des évènements. Il déclara qu’un avion de patrouille maritime, qui participait à une mission Frontex Joint-Opération Nautilus 2009, avait repéré les cinq migrants érythréens dans la zone Libyenne de recherche et de sauvetage, le mercredi après-midi, et avait dirigé un bâtiment des Forces Armées maltaises (AFM) vers l’embarcation. Lorsque le bâtiment maltais eut atteint l’embarcation des immigrés clandestins, il trouva que les cinq migrants avaient un bon moral et une bonne santé, et que leur petite embarcation était en bon état, avec son moteur extérieur qui tournait. Lorsqu’il fut demandé aux hommes s’ils désiraient être amenés à Malte, ceux-ci refusèrent et insistèrent pour continuer leur route vers le Nord-Ouest, jusqu’à la destination qu’ils s’étaient fixée. Tout en assurant l’aide humanitaire en rapport avec leurs obligations internationales, les Forces Armées Maltaises informèrent, comme il se doit, les Autorités Italiennes par l’intermédiaire du réseau de Patrouille Européen (EPN).

Au vu de la revendication selon laquelle les Erythréens seraient arrivés en Italie en très mauvaise condition, il convient de noter et de souligner que, aussi longtemps que les Forces Armées Maltaises ont été en contact avec les Erythréens, ceux-ci étaient en bonne condition de santé et qu’ils refusèrent d’être recueillis par les Forces Armées Maltaises pour être amenés jusqu’à Malte.

Il est également pertinent de souligner que les Forces Armées Maltaises informèrent leurs homologues Italiens de la présence de la petite embarcation assez tôt dans la matinée du jeudi, mettant ainsi la Guardia di Finanza en état d’expédier une vedette de secours pour les recueillir les migrants quand leur embarcation ne se trouvait plus qu’à une distance de 10 miles nautiques de l’Ile de Lampedusa. Il convient de souligner que, à aucun moment, le bateau de patrouille des Forces Armées Maltaises ne perdit le contact avec la petite embarcation, entre le moment où celle-ci fut interceptée et jusqu’à celui où les immigrants furent récupérés par la Guardia di Finanza italienne.

Il convient de noter, par ailleurs, qu’une patrouille aérienne repéra 8 corps à la mer déployés sur une large étendue se situant à cheval sur les zones de recherche et de secours Maltaises et Libyennes (SRRs). Les corps aperçus indiquaient un état de décomposition avancée et, jusqu’à présent, rien n’indique avec évidence que ces corps avaient à voir avec la même embarcation que celle des 5 erythréens qui, hier, furent récupérés au large de Lampédusa par la Guardia italienne.

En réaction aux propos du Ministre Italien Fratini selon lesquels la zone Maltaise de recherche et de sauvetage (SAR) était trop étendue pour ses capacités, le Ministre Maltais des Affaires Etrangères répliqua que c’est pourtant un avion Frontex basé à Malte qui avait repéré la petite embarcation de caoutchouc transportant 5 immigrants et que c’est bien un bateau de patrouille des garde-côtes également Maltais qui avait atteint, le premier, le petit canot.

Le Ministre Maltais des Affaires Etrangères réitéra que l’affirmation selon laquelle : "si la zone Maltaise de Recherche et de sauvetage avait été plus petite, la supposée tragédie des 75 immigrants ne se serait pas produite" était objectivement erronée puisque cet incident, selon les affirmations des immigrants, est survenu hors de la zone Maltaise et que les Autorités étaient dans l’ignorance d’un tel incident. La toute première fois où l’embarcation de caoutchouc fut repérée par l’avion Frontex, elle était encore dans la zone Libyenne et ne transportait seulement que 5 personnes.





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