Salle comble au Théatre National de Nice. Photo (c) Serge Gloumeaud
"Manger bio réduit les risques de cancer"
Vrai. Une réponse qui ne fait aucun doute pour Patrick Fenichel, professeur au service endocrinologie-gynécologie et reproduction du CHU de Nice et chercheur à l’Inserm: "Une récente étude* réalisée auprès d’environ 70.000 quadragénaires démontre une diminution de 25% du risque de cancer chez les consommateurs d’aliments bio. Il a aussi été observé une diminution de 34% du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées et une baisse de 76% du risque de lymphomes".
"À faible dose, les produits chimiques sont sans risque pour la santé"
Vrai… et faux. Il existe bien des doses règlementaires auxquelles on peut être exposé sans risque. Cependant le Pr Patrick Fenichel alerte sur une nouvelle découverte: "Un produit chimique, pris séparément et à faible dose, peut être inoffensif. Mais les individus sont exposés à plusieurs produits chimiques en même temps. Une fois mélangés, nous avons constaté que ce cocktail peut devenir très toxique".
"Des substances chimiques nocives sont présentes dans les produits cosmétiques"
Vrai. On les appelle les perturbateurs endocriniens. Ils troublent le système hormonal. Ils sont nocifs pour ceux et celles qui les utilisent. Concernant les femmes enceintes, ils peuvent aussi avoir des effets sur le fœtus. Pour permettre à ces substances de disparaitre et éviter ainsi au futur bébé d’en subir les conséquences, le Pr Patrick Fenichel conseille même aux femmes de réduire l’utilisation de produits cosmétiques "au moins trois mois avant la conception".
À noter que les perturbateurs endocriniens sont aussi présents dans les plastiques en polycarbonate (petit électroménager, lunettes), les revêtements anti-tâches (moquette, canapé, vêtements imperméables) et les pesticides.
"Les moteurs essence ne polluent pas"
Faux. Les véhicules essence émettent moins de particules fines que les diesels. Mais ils en émettent tout de même… Surtout, ils dégagent davantage de dioxyde de carbone. Quant aux véhicules diesel, leurs filtres à particules sont loin de régler le problème. Selon Dominique Robin, directeur d’Atmosud, organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air en région PACA, "ces filtres ont simplement réduit le nombre de particules cancérogènes, sans les éliminer". Problème: ils ne retiennent pas les particules les plus fines, celles-ci étant les plus nocives pour la santé puisqu'elles pénètrent plus profondément dans l'appareil respiratoire.
"Lorsque l’air est pollué, mieux vaut éviter de faire du sport"
Faux. D’après Jacques Araszkiewiez, directeur de l’unité de recherche méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable, "il est toujours préférable d’exercer une activité physique plutôt que de ne rien faire, même lorsque l’air est pollué". Évidemment, l’idéal est de faire du sport à l’endroit et au moment où l’air est le moins vicié. Comment le savoir? Des sites Internet renseignent sur la qualité de l’air (par exemple: www.atmosud.org.) Une application - Muse - est également en projet et permettra de recevoir des informations directement sur son smartphone.
"À l’intérieur, nous sommes protégés de la pollution"
Vrai… et faux. En fait, tout dépend de la qualité de l’air que l’on respire chez soi. Patricia Roques, enseignante chercheur spécialiste des questions de la consommation d’énergie à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, met en garde: "L’air dans certains logements est plus dangereux qu’à l’extérieur!" Les principaux facteurs de risque: qualité des matériaux de construction, des revêtements, de la peinture ou encore du système de chauffage. Dans tous les cas, il est impératif d’aérer son logement chaque jour afin de permettre le renouvellement de l’air. Dominique Robin alerte sur la qualité de l’air dans les écoles: "Si une classe n’est pas ventilée (c’est le cas pour 80% d’entre elles), son air devient saturé en un quart d’heure"!
"S’entourer de plantes et diffuser des huiles essentielles permet d’améliorer la qualité de l’air?"
Faux. Les plantes absorbent bien du dioxyde de carbone. Mais même si vous transformiez votre appartement en jungle, la quantité de plantes ne serait pas suffisante pour avoir un impact sur la qualité de l’air. Quant à l’efficacité des huiles essentielles, elle est balayée d’un revers de main par le Dr Michel Poudenx, oncologue et pneumologue au CHU de Nice: "Vous aurez peut-être une meilleure odeur. Mais n’oubliez pas que ces huiles sont aussi composées de nombreuses particules pas forcément inoffensives… De toute manière, l’idéal est d’avoir un air pur, donc dénué de toute substance étrangère".
"Les femmes sont plus exposées au tabagisme passif"
Vrai. "3% des cancers du poumon touchent des hommes non-fumeurs contre 25% pour les femmes", révèle le Dr Michel Poudenx. Cette susceptibilité particulière des femmes reste pour l'instant inexpliquée. Plusieurs hypothèses ont été envisagées: une exposition quotidienne plus longue et plus forte au domicile, un métabolisme particulièrement sensible aux carcinogènes du tabac…
"Le grand public manque d’information sur les risques liés à l’utilisation de certains produits"
Vrai. C’est la raison pour laquelle des initiatives sont développées pour permettre à tout citoyen de connaitre les risques liés à l’utilisation de certains produits (comme le projet Muse déjà évoqué). Claire Gagliolo est docteur en pharmacie-cosmétologie. Avec son équipe, elle a créé l’application mobile Clean beauty. Il suffit de prendre en photo la composition du produit présent sur l’emballage pour disposer d’informations sur les ingrédients controversés. "Chaque jour, on applique en moyenne 150 molécules sur notre peau: savon, shampoing, parfums, crèmes, déodorants… L’application Clean beauty permet à chacun d’utiliser ces produits (ou pas) en connaissance de cause".
La Ligue contre le cancer milite pour l’amélioration de l’information aux consommateurs. Suite aux premiers états généraux de la prévention des cancers qu’elle a organisés cette année, elle a rédigé une liste de 11 propositions phares. En tête de celles-ci figure la nécessité de "créer un dispositif d’information numérique national de référence visant à informer et à sensibiliser les individus et les populations à l’exposition des risques".
Vrai. Une réponse qui ne fait aucun doute pour Patrick Fenichel, professeur au service endocrinologie-gynécologie et reproduction du CHU de Nice et chercheur à l’Inserm: "Une récente étude* réalisée auprès d’environ 70.000 quadragénaires démontre une diminution de 25% du risque de cancer chez les consommateurs d’aliments bio. Il a aussi été observé une diminution de 34% du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées et une baisse de 76% du risque de lymphomes".
"À faible dose, les produits chimiques sont sans risque pour la santé"
Vrai… et faux. Il existe bien des doses règlementaires auxquelles on peut être exposé sans risque. Cependant le Pr Patrick Fenichel alerte sur une nouvelle découverte: "Un produit chimique, pris séparément et à faible dose, peut être inoffensif. Mais les individus sont exposés à plusieurs produits chimiques en même temps. Une fois mélangés, nous avons constaté que ce cocktail peut devenir très toxique".
"Des substances chimiques nocives sont présentes dans les produits cosmétiques"
Vrai. On les appelle les perturbateurs endocriniens. Ils troublent le système hormonal. Ils sont nocifs pour ceux et celles qui les utilisent. Concernant les femmes enceintes, ils peuvent aussi avoir des effets sur le fœtus. Pour permettre à ces substances de disparaitre et éviter ainsi au futur bébé d’en subir les conséquences, le Pr Patrick Fenichel conseille même aux femmes de réduire l’utilisation de produits cosmétiques "au moins trois mois avant la conception".
À noter que les perturbateurs endocriniens sont aussi présents dans les plastiques en polycarbonate (petit électroménager, lunettes), les revêtements anti-tâches (moquette, canapé, vêtements imperméables) et les pesticides.
"Les moteurs essence ne polluent pas"
Faux. Les véhicules essence émettent moins de particules fines que les diesels. Mais ils en émettent tout de même… Surtout, ils dégagent davantage de dioxyde de carbone. Quant aux véhicules diesel, leurs filtres à particules sont loin de régler le problème. Selon Dominique Robin, directeur d’Atmosud, organisme en charge de la surveillance de la qualité de l’air en région PACA, "ces filtres ont simplement réduit le nombre de particules cancérogènes, sans les éliminer". Problème: ils ne retiennent pas les particules les plus fines, celles-ci étant les plus nocives pour la santé puisqu'elles pénètrent plus profondément dans l'appareil respiratoire.
"Lorsque l’air est pollué, mieux vaut éviter de faire du sport"
Faux. D’après Jacques Araszkiewiez, directeur de l’unité de recherche méditerranéen du risque, de l’environnement et du développement durable, "il est toujours préférable d’exercer une activité physique plutôt que de ne rien faire, même lorsque l’air est pollué". Évidemment, l’idéal est de faire du sport à l’endroit et au moment où l’air est le moins vicié. Comment le savoir? Des sites Internet renseignent sur la qualité de l’air (par exemple: www.atmosud.org.) Une application - Muse - est également en projet et permettra de recevoir des informations directement sur son smartphone.
"À l’intérieur, nous sommes protégés de la pollution"
Vrai… et faux. En fait, tout dépend de la qualité de l’air que l’on respire chez soi. Patricia Roques, enseignante chercheur spécialiste des questions de la consommation d’énergie à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, met en garde: "L’air dans certains logements est plus dangereux qu’à l’extérieur!" Les principaux facteurs de risque: qualité des matériaux de construction, des revêtements, de la peinture ou encore du système de chauffage. Dans tous les cas, il est impératif d’aérer son logement chaque jour afin de permettre le renouvellement de l’air. Dominique Robin alerte sur la qualité de l’air dans les écoles: "Si une classe n’est pas ventilée (c’est le cas pour 80% d’entre elles), son air devient saturé en un quart d’heure"!
"S’entourer de plantes et diffuser des huiles essentielles permet d’améliorer la qualité de l’air?"
Faux. Les plantes absorbent bien du dioxyde de carbone. Mais même si vous transformiez votre appartement en jungle, la quantité de plantes ne serait pas suffisante pour avoir un impact sur la qualité de l’air. Quant à l’efficacité des huiles essentielles, elle est balayée d’un revers de main par le Dr Michel Poudenx, oncologue et pneumologue au CHU de Nice: "Vous aurez peut-être une meilleure odeur. Mais n’oubliez pas que ces huiles sont aussi composées de nombreuses particules pas forcément inoffensives… De toute manière, l’idéal est d’avoir un air pur, donc dénué de toute substance étrangère".
"Les femmes sont plus exposées au tabagisme passif"
Vrai. "3% des cancers du poumon touchent des hommes non-fumeurs contre 25% pour les femmes", révèle le Dr Michel Poudenx. Cette susceptibilité particulière des femmes reste pour l'instant inexpliquée. Plusieurs hypothèses ont été envisagées: une exposition quotidienne plus longue et plus forte au domicile, un métabolisme particulièrement sensible aux carcinogènes du tabac…
"Le grand public manque d’information sur les risques liés à l’utilisation de certains produits"
Vrai. C’est la raison pour laquelle des initiatives sont développées pour permettre à tout citoyen de connaitre les risques liés à l’utilisation de certains produits (comme le projet Muse déjà évoqué). Claire Gagliolo est docteur en pharmacie-cosmétologie. Avec son équipe, elle a créé l’application mobile Clean beauty. Il suffit de prendre en photo la composition du produit présent sur l’emballage pour disposer d’informations sur les ingrédients controversés. "Chaque jour, on applique en moyenne 150 molécules sur notre peau: savon, shampoing, parfums, crèmes, déodorants… L’application Clean beauty permet à chacun d’utiliser ces produits (ou pas) en connaissance de cause".
La Ligue contre le cancer milite pour l’amélioration de l’information aux consommateurs. Suite aux premiers états généraux de la prévention des cancers qu’elle a organisés cette année, elle a rédigé une liste de 11 propositions phares. En tête de celles-ci figure la nécessité de "créer un dispositif d’information numérique national de référence visant à informer et à sensibiliser les individus et les populations à l’exposition des risques".