Russie : La chambre mystérieuse du palais de la grande Catherine



Inscrit au patrimoine de l’UNESCO et joyaux architectural de notre siècle, le palais Catherine I de Saint-Pétersbourg a abrité la ‘’salle d’Ambre’’, le trésor artistique le plus important au monde dont la localisation est restée un mystère depuis les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale.


Le palais de Catherine. (c) Sarah Barreiros.
C’est dans la petite ville de Puskin, au sud de Saint-Pétersbourg que se dresse ce palais grandiose de 1km de circonférence orné de 100kg d’or pur. Le palais de Catherine, ainsi nommé, a été construit sous l’égide de Catherine I en 1717, impératrice de Russie de 1725 à 1727. Epouse du tsar Pierre le Grand, Catherine Iere engagea un architecte allemand, Johann-Friedrich Braunstein, pour construire un palais d’été pour sa distraction. Quelques années plus tard, le domaine fut légué à la fille de Catherine Iere et Pierre Ier , Elisabeth Petrovna, laquelle devint impératrice de Russie en 1741. Commence dès lors le véritable épanouissement du domaine. Grâce au talent de son architecte préféré, Francesco Rastrelli, qui a prit part à nombre de travaux de reconstruction, notamment celui du palais existant, mais aussi d'élargissement du territoire et d'aménagement de jardins et de parcs. Rastrelli a créé à lui seul un grand chef-d'œuvre d'architecture "pour la seule gloire de la Russie". Cependant, le Palais est associé à Catherine II de Russie (appelée la grande). Elle engagea un architecte écossais, qui rénova le palais au style de l’architecture néo-palladienne (en vogue à cette époque) et construisit les appartements personnels de l’impératrice, ainsi que de nouvelles structures dans le parc pour le divertissement de l’impératrice.

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Un palais rivalisant avec Versailles

Le palais, inauguré le 30 juillet 1756, devint à la fin du XVIIIème siècle, la résidence d’été de l’impératrice Catherine II, qui commanda des travaux d’embellissement comme nous le disions plus haut à l’Ecossais Charles Cameron. Outre la galerie Cameron qui prolonge l’actuel palais, Catherine fera bâtir le Palais Alexandre, pour son petit fils, futur empereur Alexandre Ier. Ainsi, le domaine se divise actuellement en deux entités : le Palais et le parc de Catherine, d’une part; le Palais et le parc d’Alexandre, d’autre part. Les Romanov possédaient une vingtaine de résidences dans la région. Le palais Catherine à Tsarskoïe Selo était la résidence officielle
pour les réceptions d’été. Le palais Catherine se distingue par sa longue façade de 350 mètres peinte en un bleu profond et flanquée de colonnes et pilastres blancs et de dorures, de cariatides, immenses statues de couleur ocre. A gauche, les coupoles de la chapelle palatine restaurés à la feuille d’or brillent au soleil. De magnifiques grilles d’entrée s’ouvrent sur l’allée d’honneur qui mène au palais. Sur les murs longeant le grand escalier d’honneur en marbre de Carrare qui mène à l’étage, est exposée une belle collection de porcelaines de Chine et du Japon, vases et bougeoirs posés sur des éléments décoratifs.

La chambre d’Ambre ou le trésor perdu

Entièrement réalisée en ambre, en or et en pierres précieuses, la Chambre d’ambre était un chef-d’œuvre de l’art baroque, largement considéré comme le trésor artistique le plus important au monde. Recherchée depuis plus de 70 ans par les chasseurs de trésors les plus fervents qui refusent de baisser les bras et cherchent à la retrouver. Au début du XVIIIe siècle, le roi de Prusse Frédéric Ier avait commandé une série de panneaux de marqueterie d'ambre pour son palais baroque de Charlottenbourg, La Chambre d'ambre avait été créée par des spécialistes allemands pour le roi Frédéric-Guillaume Ier de Prusse. Elle avait été par la suite offerte par le roi de Prusse au tsar de Russie Pierre le Grand en 1716. Plusieurs fois rénovée, elle avait une surface de 55 mètres carrés et contenait plus de six tonnes d'ambre. Volée par les Allemands en 1941, elle est considérée comme perdue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Il existe plusieurs versions de son possible emplacement. Une des hypothèses veut que cette chambre soit cachée sur le territoire de la région de Kaliningrad (ancien territoire de la Prusse-Orientale appartenant à l'époque à l'Allemagne). Selon d'autres, elle pourrait se trouver quelque part en Allemagne, en Pologne, en République tchèque ou encore au fond de la mer Baltique.

Plusieurs éléments de la Chambre d’ambre survécurent bel et bien à la Seconde Guerre mondiale : en 2000, l’Allemagne rendit à la Russie deux pièces des décorations de la chambre, une mosaïque florentine et un bureau d’ambre. Cependant, la majeure partie de la chambre a probablement disparu définitivement, poussant des sculpteurs et scientifiques russes à chercher à recréer le chef-d’œuvre perdu. De 1979 à 2003, un extraordinaire travail de reconstitution, fondé sur les rares photos de la chambre, mobilisa plusieurs dizaines d’artisans, qui façonnèrent 6 tonnes d’ambre brut pour recréer la pièce, après vingt-quatre ans d’effort. Elle fut inaugurée, au palais de Tsarkoïe Selo, le 31 mai 2003, à l’occasion du tricentenaire de Saint-Pétersbourg, en présence de Vladimir Poutine et de nombreux dirigeants européens, dont Jacques Chirac.

 


Visiter la Russie et la chambre d'Ambre

Pour visiter la Russie en général et Saint-Pétersbourg en général, les citoyens de l'Union Européennes doivent obtenir un visa. Les conditions d'entrée pour la Russie impose effectivement une déclaration préalable quelques soit la durée du séjour sur place ( il existe un visa affaire particulier pour les déplacements professionnels).
Les conditions sanitaires actuelles ont amené les autorités russes à fermer les frontières à tout visiteurs étrangers, la délivrance des visas est donc suspendues jusqu'à nouvel ordre. 
La visite de la Chambre d'Ambre et du palais Catherine I de Saint-Pétersbourg demanderont donc un peu de patience avant d'être à nouveau accessibles aux touristes européens.





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