Au monde des rumeurs… Photo (c) Ibrahim Chalhoub.
Un niveau culturel très bas marqué par un manque presque total de personnes intéressées par la lecture caractérisent certains villages du Nord Liban ne laissant aux habitants, hommes et femmes, que quelques passe-temps parmi lesquels la médisance et les rumeurs se positionnent au premier rang. Les quelques personnes cultivées ont quitté le village pour vivre en ville ou bien ne se mêlent pas beaucoup avec les autres villageois.
Chez le barbier, un jeune de moins de 24 ans, les adolescents se pressent sur les fauteuils pour boire un café et se vanter de leurs actes héroïques avec les filles. Qui est celle qui pourra échapper à leurs fabulations ? Certains sont si surs des histoires qu’ils racontent qu’ils se placent comme source directe des informations colportées. Le barbier, lui-même, se croit expert en la matière et corrige les imperfections de certains. Une telle fabulation collective n’est pas loin d’être reproduite chez les différentes tranches d’âge de la communauté villageoise. Devant la mairie, des hommes de plus de 50 ans s’assoient sur des chaises en plastic qu’ils installent eux-mêmes chaque soir non pas pour jouer aux cartes mais pour regarder les passants et les placer dans leurs conversations.
Les femmes, de leur côté, se transmettent les rumeurs dans des conversations privées ou bien chez la pédicure si ce n’est pas autour de la préparation des repas.
Les coiffeuses qui travaillent dans les maisons remplacent les systèmes radiophoniques dans le relais des informations. Les histoires scandaleuses, même si elles sont vraies parfois, sont presque toujours embellies et rendues plus exagérées pour une satisfaction ultime de celui ou celle qui les transmettent. "Je suis sure et certaine", "ma source est infaillible", ou bien "je les ai vu de mes propres yeux" sont des expressions communes dans les fabulations villageoises, surtout quand l’agent informant est une femme.
Les histoires sont si tordues qu’il serait impossible de ne pas remarquer leur exagération. Des mariages, divorces, des dames qui trichent avec leurs époux et vice versa, des filles qui s’engagent dans la prostitution, des histoires d’orgies, etc. se répandent régulièrement de tel façon qu’un observateur a du me dire "est ce un village ou bien un film pornographique ?"
Et ce qui est curieux dans l’affaire c’est que ces "gens de la rumeur" ne remarquent pas qu’ils ou elles sont en train de stigmatiser leur propre village ce qui se répercutera directement sur eux-mêmes. Ces personnes n’arrivent pas à se contrôler. Certains ne créent pas la rumeur, mais la propagent. Une dame qui n’arrivait pas à prouver une de ses rumeurs au sujet de ses voisins, a fait croire à tout le village que sa jeune fille s’était fiancée à un homme très important et très riche de la ville. Les gens ont cru l’histoire parce qu’ils ne voyaient pas la jeune qui, en fait, vivait à Beyrouth là où elle travaille. La fille revenue au village pour les vacances était choquée par tous ceux qui venaient la féliciter.
Et si l’on essaye de savoir pourquoi la majorité de ces villageois fabulent et transmettent des rumeurs, on serait ramené aux principes de défenses du moi, plus spécifiquement au déni et à la projection. Un fait qui ne cesse de se prouver à chaque fois qu’une nouvelle rumeur voit le jour.
Chez le barbier, un jeune de moins de 24 ans, les adolescents se pressent sur les fauteuils pour boire un café et se vanter de leurs actes héroïques avec les filles. Qui est celle qui pourra échapper à leurs fabulations ? Certains sont si surs des histoires qu’ils racontent qu’ils se placent comme source directe des informations colportées. Le barbier, lui-même, se croit expert en la matière et corrige les imperfections de certains. Une telle fabulation collective n’est pas loin d’être reproduite chez les différentes tranches d’âge de la communauté villageoise. Devant la mairie, des hommes de plus de 50 ans s’assoient sur des chaises en plastic qu’ils installent eux-mêmes chaque soir non pas pour jouer aux cartes mais pour regarder les passants et les placer dans leurs conversations.
Les femmes, de leur côté, se transmettent les rumeurs dans des conversations privées ou bien chez la pédicure si ce n’est pas autour de la préparation des repas.
Les coiffeuses qui travaillent dans les maisons remplacent les systèmes radiophoniques dans le relais des informations. Les histoires scandaleuses, même si elles sont vraies parfois, sont presque toujours embellies et rendues plus exagérées pour une satisfaction ultime de celui ou celle qui les transmettent. "Je suis sure et certaine", "ma source est infaillible", ou bien "je les ai vu de mes propres yeux" sont des expressions communes dans les fabulations villageoises, surtout quand l’agent informant est une femme.
Les histoires sont si tordues qu’il serait impossible de ne pas remarquer leur exagération. Des mariages, divorces, des dames qui trichent avec leurs époux et vice versa, des filles qui s’engagent dans la prostitution, des histoires d’orgies, etc. se répandent régulièrement de tel façon qu’un observateur a du me dire "est ce un village ou bien un film pornographique ?"
Et ce qui est curieux dans l’affaire c’est que ces "gens de la rumeur" ne remarquent pas qu’ils ou elles sont en train de stigmatiser leur propre village ce qui se répercutera directement sur eux-mêmes. Ces personnes n’arrivent pas à se contrôler. Certains ne créent pas la rumeur, mais la propagent. Une dame qui n’arrivait pas à prouver une de ses rumeurs au sujet de ses voisins, a fait croire à tout le village que sa jeune fille s’était fiancée à un homme très important et très riche de la ville. Les gens ont cru l’histoire parce qu’ils ne voyaient pas la jeune qui, en fait, vivait à Beyrouth là où elle travaille. La fille revenue au village pour les vacances était choquée par tous ceux qui venaient la féliciter.
Et si l’on essaye de savoir pourquoi la majorité de ces villageois fabulent et transmettent des rumeurs, on serait ramené aux principes de défenses du moi, plus spécifiquement au déni et à la projection. Un fait qui ne cesse de se prouver à chaque fois qu’une nouvelle rumeur voit le jour.